La controverse de Valladolid
Étude de cas : La controverse de Valladolid. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar julixttx • 7 Octobre 2017 • Étude de cas • 1 266 Mots (6 Pages) • 1 229 Vues
La controverse de Valladolid
Introduction
Espagne, XVIème siècle. Après la découverte des Amériques par Christophe Colomb, les conquérants Espagnols et Portugais entament la conquête du Nouveau Monde. Ils se heurtent alors à la population indigène qui réside sur ces terres. S’en suit alors une longue et douloureuse conquête constituée de massacres, de pillage et d’esclavage. Les Indiens sont décimés par des maladies européennes apportées par les colons. Ces derniers pillent les villages, dépossèdent les indigènes de leurs terres et les enrôlent de force : chaque colon, selon son rang et sa fortune, peut disposer d’un certain nombre d’indigènes corvéables à merci. Face à ce déluge de violences, l’Eglise s’indigne, les princes en font de même. L’Empereur Charles Quint promulgue les Lois , censées protéger les indiens. Malheureusement, ni les directives de l’Eglise, ni celles des puissances européennes, ne seront respectées et appliquées. Comment définir l’identité véritable des indigènes et comment définir le traitement qui sera réservé aux populations précolombiennes ? Nous allons étudier la controverse de Valladolid qui tend à répondre à ces questions. Premièrement, nous allons vous expliquer en quoi consiste la controverse, quels sont ses enjeux et qui y participe. Ensuite, nous opposerons les arguments avancés par les deux camps qui s’opposent lors de ce débat. Et enfin, pour finir, nous étudierons l’après-débat, et ce qu’il advient des autochtones du Nouveau Monde.
Partie I
La controverse
Les violences faites aux indiens indignes et des voix s’élèvent. Antonio Montesinos, prêtre colombien, s’offusque de cette situation et menace les encomenderos de ne pas leur dispenser les sacrements et de les priver de l’excommunication. Bartolomé de Las Casas, ancien encomenderos, engage contre ce système. En 1516, il se fait nommé défenseur des Indiens. C’est lui qui défendra leur cause au cours du débat. En opposition à lui, Juan Gines de Sepulveda approuve et encourage la conquête institutionnelle, qu’il qualifie de nécessaire, car, pour lui, l’Espagne avait un devoir moral à diriger, par la force si il le fallait, des populations locales qu’il considérait comme immatures et dépourvues de sens moral. Ce dernier publie un traité intitulé Des Causes d’une Juste Guerre contre les Indiens. En réponse, Las Casas écrit Trente propositions juridiques, traité dans lequel il affirme que les guerres du Nouveau Mode sont injustes et qu’il faut libérer les esclaves. Tiraillé entre les groupes, influents, qui défendent les intérêts économiques (le camp de Sepulveda) et ceux qui dénoncent les exactions des colons (le camp de Las Casas), Charles Quint promulgue des lois qui mettent les Indiens sous la protection de la Couronne, arrête la colonisation, stoppe le débat épistolaire entre Las Casas et Sepulveda, puis instaure la controverse de Valladolid. Ce débat traite de la légitimité des coquettes institutionnelles. Ce débat, organisé par l’empereur Charles Quint et les papes Paul III et Jules III, se déroulera sur une année (août 1550 - mai 1551) en présence d’une quinzaine de théologiens. La question est de savoir qui sont les Indiens. Des êtres inférieurs, des démons, des êtres que Dieu refuse, ou des hommes comme nous ? De la qualification identifiare qui en résultera dépend leur traitement : mettre fin à des modes de vie jugés amoraux, ou opter pour une politique de colonisation-émigration Le pape envoie un légat (= un représentant), le cardinal Roncieri, pour présider le débat.
Partie II
Las Casas et Juan Gines de Sepulveda
Si la définition identitaire des populations indigènes est importante, là n’est pas le grand sujet du débat. Le sujet principal est la manière de coloniser et la conversion des autochtones. Si Las Casas et Sepulveda s’accordent sur l’importance de la conversion des Indiens par les colons Espagnols, ils diffèrent sur le moyen d’y parvenir : Las Casas prône une colonisation pacifique et une vie exemplaire, Sepulveda, quant à lui, lui préfère la colonisation institutionnelle, où force et violence sont légitimés par la nature des civilisations précolombiennes et leurs moeurs.
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