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L'hygiénisme au 19ème siècle

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Par   •  13 Novembre 2017  •  Dissertation  •  3 023 Mots (13 Pages)  •  2 132 Vues

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                                             Plan détaillé :  L’hygiénisme en Europe

        En 1770, Paris comptait moins de dix établissements publics de bains pour l’ensemble de la population, soit environ un demi-million d’habitants. Un siècle plus tard, en 1873, ce nombre connaît une forte croissance puisqu’on dénombre désormais 186 bains publics dans la capitale. Cette donnée est ainsi révélatrice de l’essor fulgurant que l’hygiénisme a connu dans la majorité des pays d’Europe au cours du XIXème siècle.

        Le terme hygiénisme désigne un ensemble de savoirs et de dispositifs, à la fois sociales et politiques, relevant des pratiques médicales pour les individus par le biais de règles de préservation de l’hygiène et de prévention publique. La notion d’hygiénisme conçoit notamment l’architecture et l’urbanisme, domaines subissant d’importants travaux. Ces théories connaissent un véritable essor au cours du XIX en Europe, siècle durant lequel le mot hygiène prend tout son sens et apparaît dans les écrits. Il est question d’un courant dit hygiéniste composé principalement de médecins qui revendiquent l’importance de l’hygiène comme facteur améliorant le milieu de vie des hommes, entrainant alors une amélioration de leur santé, toutes catégories sociales confondues. Ces derniers entrent alors dans une démarche dont l’objectif est de se faire entendre à la fois par l’ensemble de la population mais aussi par les politiques, notamment dans leurs prises de décisions vis-à-vis des masses grâce à la science. Déjà au XVIIIème siècle, des philosophes et des médecins avaient commencé à se pencher sur les questions liées à l’hygiène individuelle et collective sans pour autant évoquer le concept d’hygiénisme. Le XIXème s’inscrit alors dans la même lignée que le siècle des Lumières mais ce dernier va approfondir la relation entre l’homme et l’hygiène. D’autant qu’au cours de cette époque, la majorité des pays en Europe sont touchés par la révolution industrielle. Celle-ci fait alors naître une nouvelle classe sociale, à savoir la classe ouvrière qui doit faire face à des conditions de vies déplorables en termes d’hygiène. A cela s’ajoute la croissance démographique faisant croître la densité des villes européennes de manières fulgurantes. Le XIXème siècle est alors marqué par un certain nombre d’épidémies qui dès lors fait de l’hygiénisme un mouvement fondamental à suivre.

        Cela nous amène alors à réfléchir à la question suivante : En quoi le XIXème siècle est-il, en Europe, une période clé en matière d’hygiénisme ? Dans un premier temps il faudra observer les débuts du mouvement hygiéniste quelques peu difficiles au début du siècle (I). Ensuite, il sera question de se pencher sur les domaines sanitaire et urbain perçus comme facteurs clés pour le développement de l’hygiénisme au milieu du XIXème siècle(II). Pour finir, il s’agira d’évoquer la prise de conscience collective dès 1880 permettant l’essor du mouvement en mentionnant les différents congrès européens et leurs impacts sur la politique et la vie quotidienne.

  1. Les prémices du mouvement hygiéniste et ses obstacles au début du XIXème :

  1. La volonté d’instaurer l’hygiène comme facteur nécessaire à la vie de l’homme

La classe ouvrière, fruit de la Révolution industrielle, apparaît au début du siècle comme un facteur alarmant pour les hygiénistes en termes de conditions de vie. Ces derniers vont alors être au cœur des réflexions du mouvement hygiénisme. En effet, les ouvriers travaillent durement la journée tout en vivant dans des logements insalubres empêchant le bon développement du corps, en particulier chez les enfants. Le manque d’hygiène entraîne par ailleurs une mortalité plus haute puisque ces derniers vivent en moyenne jusqu’à 30 ans, contre 55 ans pour les classes les plus aisées. Ainsi le mouvement hygiéniste va commencer à se construire petit à petit autour du fait que l’hygiène de vie est un élément réellement fondamental dans la vie de l’homme. En France, le médecin Louis-René Villermé établit alors une corrélation entre le niveau de vie et le taux de mortalité. Il constate que la pauvreté auquel la classe ouvrière fait face nuit gravement à leur santé. Monsieur Villermé, aux côtés des premiers hygiénistes, place alors les conditions sociales (misère et moralité de la classe populaire) comme facteur majeur des maladies ou de la mortalité et non l’environnement comme c’était le cas dans les siècles précédents. L’amélioration des conditions de vie est alors réclamée et la première action menée envers les ouvriers ne va pas être l’instauration d’un salaire minimum mais la mise en place de lois comme par exemple celle encadrant le travail effectué par les enfants. Au Royaume-Uni, apparaît en 1836 la Poor Law, qui est une réforme menée par Edwin Chadwick, mettant en place un nouveau système administratif à destination des ouvriers, dans le but d’améliorer leur condition à la fois morale et matérielle. En parallèle quelques pays européens, à l’image de l’Angleterre ou de la France, connaissent l’émergence et l’installation d’un véritable corps médical. Ces derniers vont alors petit à petit remplacer les charlatans ou les matrones présentent majoritairement dans les campagnes. Ils vont par ailleurs en tant que membres du mouvement hygiénisme, évoquer le rôle important que représente potentiellement l’eau dans la qualité de vie et alertent sur les dangers du tout à la rue. Le mouvement hygiéniste débute alors son combat pour se faire entendre en soulignant d’une part la fonction utile de l’eau et d’autre part en se questionnant sur l’éventuel recyclage des déchets, ou du moins l’alternative pour les détruire autrement.

  1. Le mouvement face aux réticences encrées dans la société européenne

En ce début de XIXème siècle, le mouvement incarné par le corps médical est premièrement perçu comme un mouvement aux antipodes de la vie réelle, voire barbare. En effet la volonté de mettre en place des politiques de santé publique rencontre alors quelques obstacles. Premièrement les conditions de travail subit par les plus nombreux vont souvent à l’encontre des objectifs de la santé publique, on voit alors naître ; en plein révolution industrielle, un affrontement entre ingénieurs et hygiénistes. Par ailleurs les critiques faites à l’égard des logements insalubres et les projets élaborés dans ce sens rendent difficile la mise en place de mesures hygiéniques vis-à-vis des intérêts fonciers. Ainsi le régime de la propriété, en particulier en France et en Espagne, se présente comme un frein au mouvement. Enfin le facteur le plus conséquent en termes de réticences reste les mœurs des populations européennes concernant le sujet de l’hygiène. Les masses sont au début du XIXème siècles relativement mal informés. L’Eglise à cette époque méprise l’eau, qu’elle voit comme un élément amenant à tomber dans le pécher de la luxure. Le bain est une pratique immorale, il est même question « d’éveil d’un désir sexuel » suscité par l’eau chaude.  L’eau, et de manière générale l’hygiène, est perçue comme étant la vertu du bourgeois. L’Eglise encadre toujours la vie de la population dans la majorité des pays du continent, son influence est considérable. Les classes populaires n’envisagent alors pas l’eau comme quelque chose d’indispensable pour leur hygiène de vie mais davantage comme un luxe uniquement pour se faire plaisir. D’autant que pour une partie de la population, l’eau fait peur car celle-ci serait un vecteur de contamination. A cela s’ajoute la question de la pudeur entrainant aussi des résistances aux bains. L’hygiène en ce début de siècle passe alors majoritairement par l’odeur, par le parfum.

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