Les enjeux de l'immigration en France au XXe siecle
Étude de cas : Les enjeux de l'immigration en France au XXe siecle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 05311962 • 4 Février 2015 • Étude de cas • 2 639 Mots (11 Pages) • 1 573 Vues
SUJET : LES ENJEUX DE L’IMMIGRATION EN France AU XXE SIÈCLE
introduction
L'immigration se définit comme l'entrée de personnes étrangères dans un pays pour y séjourner ou y travailler. Dans le cadre des migrations internationales, l'Europe est le premier pôle récepteur de migrants (plus de 1,7 million d'immigrants par an en 2006), avant l'Amérique du Nord. Depuis trente ans, l'Europe conjugue une baisse de la fécondité et une immigration sans précédent dans son histoire. Après avoir longtemps été un continent d'émigration, elle est devenue le premier espace mondial d'accueil de migrants. Son attractivité n'a jamais été aussi importante. Mais avec les flux d'immigrés clandestins qui augmentent, l'Europe, et en particulier les 27 pays de l'Union européenne, cherche à maîtriser l'immigration.
La construction européenne a établi la mise en place d'un marché unique au sein duquel les capitaux, les marchandises et les hommes circulent librement. Les frontières politiques entre les États membres ont tendance à s'effacer. Les flux migratoires intra-UE ont été favorisés par la convention de Schengen signée le 19 juin 1990, qui permet aux habitants des pays signataires de circuler librement dans un espace où les frontières sont devenues symboliques. L'article 39 du traité d'Amsterdam de 1997 reconnaît le droit aux ressortissants de l'UE « de se déplacer, de séjourner et de demeurer » dans un pays de la communauté autre que le leur. Mais, à l'inverse, les frontières externes de l'UE sont devenues plus étanches. On a en mémoire les scènes dramatiques de ces immigrants africains dont la frêle embarcation coule au large de Gibraltar ou des îles Canaries. Aussi les hommes politiques tentent-ils de s'accorder sur « un pacte européen sur l'immigration » (conférence de Cannes, juillet 2008) afin de fixer des règles précises en la matière. L'enjeu est de taille : l'immigration clandestine est un phénomène qui a échappé jusqu'à présent à toute tentative de contrôle. L'Union européenne espère l'endiguer en harmonisant les politiques d'immigration. Il y a en effet aujourd'hui autant de politiques que de pays, politiques qui divergent en fonction de l'histoire de ces nations : pays d'accueil récents comme l'Irlande, le Portugal et l'Espagne qui ont longtemps été des pays d'émigration ; pays de départ comme la Pologne ou la Roumanie ; pays de destination comme la Grande-Bretagne, la France ou l'Allemagne. Il faut aussi concilier les craintes de l'Europe de Schengen et les ambitions des nouveaux pays européens, récemment entrés dans l'Union.
Il convient d'analyser les causes (I) de ces flux de population et les enjeux de ces mouvements migratoires (II) dans les pays d'accueil comme dans les pays de départ pour se demander si l'immigration est une chance ou une menace pour l'Europe (III).
I. Les causes des flux d'immigration
A. L'Europe a toujours été au centre des flux migratoires internationaux. Elle a connu une émigration forte dont l'apogée se situe au début du xxe siècle. Ainsi, entre 1850 et 1914, environ 40 millions d'Européens (Irlandais, Italiens, Polonais, Allemands, Européens du Nord) émigrent vers ce qu'on appelle les « pays neufs » (États-Unis, Canada, Australie, Amérique latine). Au début du xxe siècle, seule la France est un pays d'immigration : des Italiens et des Polonais viennent travailler dans les mines du Nord et de l'Est du pays. C'est après le second conflit mondial que l'Europe occidentale devient véritablement une terre d'immigration : elle reçoit des migrants de l'Europe agraire du Sud ainsi que de l'Europe communiste. À partir de la fin des Trente Glorieuses (1974), l'Europe du Sud devient elle aussi une terre d'immigration. Les migrants qui rejoignent l'Europe viennent d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des pays de l'Europe centrale et orientale après l'effondrement du bloc soviétique en 1991.
Il se trouve que pendant les Trente Glorieuses, l'Europe affichait un indice de fécondité (nombre moyen d'enfants par femme en âge de procréer) proche de 3, signe évident de bonne santé sociale et de dynamisme. Avec la fin du baby-boom, le nombre des naissances a brusquement chuté à partir de 1974 et le premier choc pétrolier. L'indice de fécondité est tombé très vite en dessous du seuil nécessaire au renouvellement des générations (2,1 enfants/ femme). Aujourd'hui, dans certaines régions européennes comme l'Italie du Nord ou l'Allemagne orientale, les couples n'ont en moyenne qu'un enfant, ce qui implique à terme une division par deux de la population d'une génération à l'autre. Ce déficit démographique de l'Europe s'accompagne d'une vague d'immigration sans précédent dans l'histoire par son ampleur et sa rapidité. Avec 1,7 million d'immigrants par an, l'Europe est le premier pôle d'attraction mondial. On comptait en 2006 près de 30 millions de ressortissants non nationaux dans les pays de l'Union européenne.
B. L'immigration a déjà une cause économique : elle pallie le manque de main-d'œuvre dans des secteurs particulièrement déficitaires (agriculture dans les régions du Sud de l'Europe comme l'Andalousie, bâtiment et travaux publics, hôtellerie-restauration, etc.). La France, par exemple, manque cruellement de certains métiers de l'artisanat (l'affaire du plombier polonais), de personnels de santé et même d'informaticiens. On voit donc que la pénurie de main-d'œuvre ne concerne pas seulement des emplois peu qualifiés mais aussi des secteurs requérant un haut niveau d'étude. On peut alors parler de brain drain, avec l'arrivée de « cerveaux » venus de pays étrangers. Les accords de Schengen ont ainsi favorisé la mobilité de la main-d'œuvre qualifiée à l'intérieur des frontières européennes. Récemment, un petit village de l'Aisne, ne trouvant pas de médecin pour s'y installer, a fait appel à un praticien roumain… qui n'est pas resté ! Pour les immigrants qui viennent travailler en Europe, il s'agit d'échapper au chômage et parfois à la misère dans leur pays d'origine, en gagnant un État au niveau de vie plus élevé.
L'Europe démographiquement vieillissante a donc besoin de travailleurs étrangers : un rapport de l'ONU de 2004 montre qu'il faudrait 5
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