Les conflits mondiaux depuis 2001
Dissertation : Les conflits mondiaux depuis 2001. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Асламбек Мансуров • 26 Juin 2017 • Dissertation • 1 927 Mots (8 Pages) • 704 Vues
Dissert
Le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev, leader du mouvement séparatiste radical, a revendiqué la prise d’otages perpétrée dans une école de Beslan (Ossétie du Nord) ayant résulté à la mort de 339 personnes dans une lettre publiée vendredi par le site internet Kavkazcenter.com, proche des indépendantistes. Les prises de position internationales envers ce drame ont été variées allant de la condamnation par les organismes gouvernementaux internationaux à la louange par des groupuscules favorables à l'établissement d'une république d'Itchkérie dans le nord du Caucase. Le terrorisme démontre plus que jamais son aspect équivoque par sa sous-théorisation dans les conventions internationales (paradoxe du héros/criminel) mais aussi son caractère révélateur des ruptures qu'à connu le monde depuis la fin de la guerre froide à l'image de la démocratisation des conflits dissymétriques.
En quoi les États et l'ONU sont-ils confrontés à de nouvelles formes de conflictualités de type terrorisme ou cyber guerre d'ampleurs inédites depuis le début du 21e siècle ? Comment organisent-ils la gestion mais aussi la prévention des projets d'une force d'attaque en croissance exponentielle ?
Nous nous intéresserons dans un premier temps à l'étude de ces nouveaux types de conflits et la manière dont ils redéfinissent la géopolitique actuelle afin d'analyser dans un second temps la lutte menée par les États sous l'égide de l'ONU pour contrer ces risques.
La fin du XXe siècle sonne un tournant majeur dans l’histoire par l’évolution de nouvelles formes d’insécurité auxquelles sont confrontés les Etats mais aussi toutes les composantes de la société (économie, éducation…) via, entre autres, la prolifération des cyberattaques corrélées avec l’essor de l’informatique dans la vie quotidienne. Si les dommages qu’engendrent ce type d’assaut sont strictement d’ordre matériel, la plupart des conflits actuels sont armés et concernent en grande majorité les pays du Sud (RDC, Somalie, Nigéria, Centrafrique, Syrie, Irak, Israël-Palestine…). Seule une minorité d’entre eux peuvent être décrits comme des conflits interétatiques. On retrouve en général un État, souvent déliquescent, et une ou plusieurs rébellions, avec pour enjeu le contrôle du pouvoir, du territoire ou des ressources naturelles.
Les clivages ethniques et religieux accentuent l’ampleur de ces conflits et aboutissent à l’émergence d’un discours haineux envers les partis adverses (Massacre de Sinjar, du Darfour…). Dans la plupart des cas, les guerres du XXIe siècle procèdent de la décomposition institutionnelle et sociale, tout en s’inscrivant dans le cadre des rivalités entre les grandes puissances, anciennes ou nouvelles ou tout simplement de la propagation d’une idéologie radicale amplifiée par la récente mondialisation.
Le terrorisme est incontestablement la forme de conflit la plus répandue depuis 2001. Les facteurs ayant mené à son essor sont divers mais relèvent tous d’une remise en cause d’un système de gouvernance ou d’une idéologie. C’est ainsi qu’on observe une montée en puissance du sentiment anti-occidental au lendemain de la Guerre du Golfe. Celui-ci s’explique par les différentes interventions militaires notamment au Moyen-Orient ayant causé la mort de plusieurs centaines de milliers de civils (Opération Desert Force, Black Eagle…) devant la passivité de l’ONU. Ceci a abouti à la constitution d’organisations terroristes islamistes tel Al-Qaida qui a profité de l’hypothétique approvisionnement en armes par la CIA lors de la guerre d’Afghanistan de 1979 ainsi que de la récupération de matériel capturé des troupes soviétiques pour former un véritable arsenal militaire. L’établissement de différentes filiales d’Al Qaida à travers le monde musulman (Malaisie, Afghanistan, Yemen…) permet la globalisation de son idéologie et l’adhésion d’un nombre croissant de djihadistes. C’est cette force d’attaque en émergence qui permet à l’organisme de perpétrer l’attentat le plus meurtrier sur le sol américain : le terrorisme atteint une ampleur inédite le 11 septembre 2001 par des attaques ciblées visant des symboles économiques (WTC) et politiques (Pentagone).
Si leurs rôles est plus subtil, les médias représentent néanmoins un enjeu majeur dans la géopolitique du XXIe siècle. On assiste depuis une dizaine d’années à la montée d’une guerre de l’information mobilisant le cyberespace. La création d'Internet et surtout son utilisation à l'échelle planétaire a généré son caractère ambivalent : le réseau permet à tous d'accéder à de nombreux services mais il fait aussi le jeu des criminels qui peuvent l'utiliser comme une arme redoutable. Les Etats se trouvent confrontés à une menace invisible (les auteurs sont protégés par des réseaux VPN) destructrice (un ordinateur peut en contaminer des milliers d’autres) mais surtout non conventionnelle (la cyberguerre n’implique pas que des Etats mais aussi des des hacktivistes et des militants). De plus, les dégâts engendrés par une attaque informatique ne se limitent pas qu’a un seul domaine. Les impacts peuvent être d’ordre militaire (impulsion électromagnétique), économique (hacking de Twitter en 2016) ou encore politique (piratage électoral). La toile est aussi une véritable arme par sa capacité à répandre les outils de propagande. Cette dernière méthode constitue une technique de recrutement prisée par les organismes terroristes incorporant des vidéos en haute définition faisant appel à l’imaginaire de la jeunesse en imitant des scènes de jeux vidéo et créer une véritable stratégie de communication. La prolifération des organes de presse affiliés à ces groupes à l’image de l’agence Amaq de Daesh accuse de l’incapacité des Etats sous l’égide de l’ONU à contrôler les contenus sur le net et plus précisément dans le Darknet. La manipulation de l’opinion publique s’inscrit de même dans le cadre de cette guerre de l’information par la condamnation ou l’éloge des actions de certains individus. C’est ainsi que le parti politique du Hezbollah au Liban est qualifié de terroriste par l’Union Européenne et la Ligue Arabe à cause de ses positions antioccidentales et chiites alors qu’il est ouvertement soutenu par le gouvernement iranien. Les médias mettent donc en relief la difficulté sur le plan épistémologique d’attribuer une définition aux nouvelles conflictualités auxquels sont confrontés les Etats au XXIe siècle (dans cet exemple, le terrorisme).
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