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La consommation bourgeoise : un nouveau modèle ?

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Par   •  19 Octobre 2020  •  Dissertation  •  1 623 Mots (7 Pages)  •  382 Vues

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        Histoire contemporaine

Dissertation n°2

Sujet : « La consommation bourgeoise : un nouveau modèle ? »

        « C'est dans la seconde moitié du XVIIIe siècle que les pratiques de consommation de l'Ancien Régime se transforment, par un élargissement du nombre de consommateurs et de biens achetés. » écrit Marie-Emmanuelle Chessel dans son Histoire de la consommation. En effet, le XIXe siècle est marqué par le développement de la consommation de masse, phénomène strictement économique que l’on peut définir à partir de cinq caractéristiques : la division radicale entre les sphères de la production et de la consommation, la prédominance de biens standardisés vendus en grande quantité, l’introduction perpétuelle de nouveaux produits, la dépendance de plus en plus grande vis-à-vis du crédit et enfin l’omniprésence de la publicité. Au fur et à mesure du XIXe siècle, la consommation de masse descend l’échelle sociale, touchant la bourgeoisie dès les années 1850 pour atteindre les classes populaires à partir des années 1880. Par ailleurs, s’il voit l'apogée de l’industrialisation et de grandes évolutions dans les transports, le XIXe siècle est aussi la période de l’affirmation de la bourgeoisie en tant que classe médiane, entre l’aristocratie et les classes populaires. De fait, ce siècle est marqué également par la création des grands magasins et de l'invention d'une nouvelle culture de consommation bourgeoise.

        C’est dans cette perspective que le sujet posé prend tout son sens et est intéressant. En effet, un sujet tel que « La consommation bourgeoise : un nouveau modèle ? » est la concrétisation des débats opérés au cours du siècle pour savoir si la bourgeoisie est une classe à part entière, éloignée des préoccupations à la fois aristocrates et populaires, et donc qu’elle serait en mesure de proposer une nouvelle manière de penser, d’agir ou d’identité sociale différente de celle proposer précédemment.

        Par ailleurs, les termes du sujet méritent d’être expliciter. Ainsi, d’une part, le terme « consommation » caractérise l’action d’utiliser des biens et des ressources dont on ne peut se servir qu'en les détruisant ou en les transformant pour la satisfaction des besoins ou des désirs de l’homme ou pour la réalisation d'autres produits ou services dans les entreprises; en cela elle se distingue de l'investissement qui a une pérennité et une finalité de production. L’adjectif « bourgeoise », qui est associé au terme « consommation », fait référence, sous l’Ancien régime, aux membres du tiers état qui ne travaillent pas de ses mains et possèdent des biens et, dans l'analyse marxiste, ceux qui appartiennent à la classe sociale possédant les moyens de production. Ainsi, le sujet a pour objet la manière d’utiliser les biens et ressources par la classe sociale détentrice des biens ou moyens de production. D’autre part, le terme « modèle » désigne un ensemble homogène qui possède certaines qualités ou caractéristiques propres à en faire le type d'une catégorie, et qui est donné pour être reproduit ou qu'on s'inspire de sa conduite. L’adjectif « nouveau » qui lui est associé caractérise ce qui est connu depuis peu, qui est inhabituel, qui vient après un élément de même espèce, qui vient le remplacer, lui succéder, s’y ajouter ou encore qui possède des qualités originales. De fait, le sujet a pour enjeu de repérer un éventuel ensemble homogène particulier pouvant faire l’objet d’un type inhabituel et inconnu jusqu’alors.

        Concernant les bornes du sujet, en premier lieu, le sujet présenté s’inscrit dans le XIXe siècle. De fait, l’étude peut débuter en 1830, date marquant le début de la monarchie de Juillet à partir de laquelle on compte de nombreuses collections d’objets dans les intérieurs parisiens mais aussi on note un déclin du rôle de la cour. L’étude peut alors se terminé en 1914, date marquant le début de la Première Guerre mondiale et des conflits du XXe siècle qui bouleversent les sociétés et instaurent de nouvelles pratiques sociales. En second lieu, en raison de l’étude d’une pratique bourgeoise, il convient de limiter l’étude à l’espace géographique de l’Europe occidentale.

        Ainsi, une réflexion peut être entreprise sur la culture matérielle de la bourgeoisie du XIXe siècle. Cette dernière, continuant son ascension après la Révolution française et de singer partiellement la noblesse, n'en impose pas moins de nouvelles normes de consommation, plus attentives au confort. Il s'agit pour elle de montrer sa richesse et sa puissance, sans ostentation. Elle invente une manière de vivre particulière, s'isole dans des appartements meublés d'objets anciens ou exotiques dont elle seule connaît le « bon usage ». Elle se passionne pour les antiquités afin de prendre ses distances avec les nouveautés industrielles et de marquer sa singularité. En résumé, elle met en place de nouvelles pratiques de distinction, dans le choix et l'usage d'objets rustiques ou de famille qui sont difficiles à acquérir. C’est pourquoi la question de savoir dans quelles mesures la culture matérielle de la bourgeoisie du XIXe siècle est à la fois singulière et nourrie par les pratiques de tous les ensembles sociaux de l’époque prend tout son sens.

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