L'historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale en France.

Thème 1 :

L'historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale en France.

La seconde guerre mondiale, compte tenu des événements qui se sont tenue en France de 1939 à 1945, a donné naissance à différentes mémoires et visions concernant le rôle de la France dans la Guerre.

Depuis la fin du conflit, et avec le travail des historiens, ces mémoires ont évolué jusqu'à être institutionnalisées. On entend pas mémoires le souvenir d'un événement entretenu par une ou plusieurs personnes.

Comment se sont construites les différentes mémoires françaises de la seconde guerre mondial ?

        I. La mémoire sélective, le temps des mythes (1944-1970)

                A) Une mémoire officielle centrée sur la résistance.

                        1) Une mémoire Gaulliste dominante.

Dans cette France résistante, on va imposer la mémoire Gaulliste. On proclame alors que toute et absolument toute la France est résistante durant la seconde guerre mondiale.

Ce discours apparaît dans les discours dès 1944, le discours de l'hôtel de ville du 25 août 1944 qui marque le début du résistentialisme.

Ce discours minimise l'aide des alliés dans la libération nationale, il favorise le rôle militaire de la résistance et de l'armée française. Il valorise une France unie dans le combat comme d'autres discours complétant celui de l'hôtel de ville en minimisant la collaboration (Vichy n'est pas la France) et en glorifiant une résistance unie autour de la personne de Charles de Gaulle.

L'état va commémorer la résistance française comme la personne de Guy Moquet.

Des stations de métro à Paris, des lieux de mémoires qui sont rebaptisés par des grands noms de la résistance. Le monde culturel et plus précisément le cinéma de l'époque reflète cette vision naissante. On peut citer la bataille du Rail ou encore l'armée des ombres.

En même temps, dans le film de Jean Réné dans Nuit et Brouillard, un gendarme français collabore dans ce film mais a été censuré à ce moment même.

Le résistentialisme Gaulliste atteint son apogée en 1964 quand les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon. Le discours est prononcé par André Malraux. La figure de Jean Moulin est donnée comme symbole de la résistance qui a souffert mais qui n'a rien céder à l'ennemi. On peut extrapoler sur cette cérémonie du Panthéon, si on glorifie Jean Moulin, il n'a fais que répondre aux  ordres de Gaulle, c'est donc De Gaulle qui est célébré comme le vainqueur de la guerre et la glorification de la résistance Gaulliste.

                        2) Une mémoire communiste concurrente

Le Parti Communiste Français (PCF) est en vogue et fait 25 % des voix en France. Il va appuyer cette vague électorale en développant sa propre version du résistentialisme.

La thématique abordée par les communiste est simple, c'est la mise en avant de leur rôle dans la résistance jusqu'à la caricature. Ils vont même se faire appartenir comme les frères des « 25 000 fusillés ». Cette mémoire communisme valorise la classe ouvrière dans la résistance et pointe la trahison des élites économiques (Renault).

Le pacte germano-soviétique de 1939 est à faire oublier pour les communistes qui défendent ce pacte en France car les communistes sont aux ordres de Moscou et les écoutes, même si la France est attaqué. Ainsi que la désertion du chef du PCF à Moscou, Maurice Thores.

                        3) Les raisons du résistentialisme

        a) Reconstitution du l'unité nationale brisée par la guerre.

C'est un jeu vital au lendemain de la libération car la France pendant la guerre, c'est une forme de guerre entre résistants et collaborateurs. C'est une purge sauvage qui s'en suit avec des exécutions sommaires, des femmes rasées … En imposant la mémoire résistante, et en mettant en place une épuration légale avec des procès, le calme revient et des lois d’amnisties sont même votées. La mémoire officielle vise à effacer les divisions nées de la guerre.

        b) Faire entrer la France dans le camp des vainqueurs.

Faire rentrer la France dans le camp des vainqueurs c'est dire que de l'intérieur et de l'extérieur c'est les résistants qui ont « sauvés » la France et ont permis la défaite de l'Allemagne.

On fait donc oublier la défaite de 1940, de rendre à la France son rang sur la scène internationale qui se concrétise par un siège permanent au siège de l'ONU.

        c) Les raisons du résistentialisme.

Garantir une assise électorale aux partis politiques « résistants » comme le PCF et le parti politique de De Gaulle (RPF). Le parti de Charles De Gaulle est un rassemblement de plusieurs personnes provenant de tout les partis politiques français. L'immense prestige du chef de ce parti permet d’absorber de nombreux nouveaux membres et à le vent en poupe.

La résistance devient un argument de campagne électorale, ainsi parti communiste et gaulliste partagent l'ensemble des voix françaises.

On peut expliquer le succès et la longévité de la mémoire résistentialiste par une formule de Pierre Nora : « L'histoire se confond avec la mémoire en tant que récit d'une collectivité sans distance critique »

                B) La mémoire Vichyste travestie.

La mémoire Vichyste travestie fait sortir la ville de Vichy comme une ville meurtrière.

Mais le souvenir de Vichy est transformé par les fidèles anciens Maréchalistes de Pétain.

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