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L'éducation Des Filles Au XIXème Siècle

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Par   •  10 Avril 2013  •  1 961 Mots (8 Pages)  •  1 408 Vues

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L’éducation des filles au XIXème siècle

Il n’est pas évident, de nos jours, de concevoir ce qu’était l’éducation des filles jusqu’au

XIXème siècle. Ces quelques éléments devraient apporter plus de réalisme aux parties se

déroulant à la “Belle Epoque”.

‘‘L’aiguille est à la femme ce que la plume

est à l’écrivain.’’

Cette phrase est emblématique de la place des femmes

dans la société du XIXème siècle, et par conséquent de

l’éducation donnée aux jeunes filles de cette époque.

Jusqu’à ce que Jules Ferry rende l’école obligatoire

pour tous les enfants, l’éducation des filles n’était ni

structurée ni contrôlée, et bien souvent réservée aux familles

qui en avaient les moyens.

Pour beaucoup de ces jeunes filles, toute l’éducation

avait lieu à la maison, en présence de gouvernantes et de

professeurs particuliers. D’autres étaient placées dans des

couvents, des pensionnats et autres “institutions pour jeunes

filles”, pour y recevoir une éducation pas plus poussée, sinon

moins.

‘‘Le cerveau féminin est plus mou ...’’

Les pédagogues de l’époque qui s’occupaient de l’enseignement des jeunes filles

prétendaient que “le cerveau féminin est plus mou, donc moins apte à l’apprentissage”. On

enseignait donc aux filles des rudiments de tout, et si elles apprenaient à lire, à écrire et à compter

correctement, leur instruction n’entrait pas dans les détails. Ainsi, les filles pouvaient étudier le latin

ou le grec, mais contrairement aux garçons qui enchaînaient thèmes et versions, les filles se

contentaient d’apprendre quelques phrases proverbiales du style des Pages roses du Larousse ...

Pour cette même raison (ou plutôt sous ce même prétexte) l’enseignement scientifique

destiné aux filles était soit inexistant, soit limité à de très vagues généralités. Les jeunes filles du

XIXème siècle pouvaient éventuellement s’émerveiller devant des phénomènes de “physique

amusante”, mais on ne leur donnait pas d’explications sur l’origine et le principe de ces phénomènes.

Elles savaient cependant se servir d’un thermomètre ... pour vérifier la température du bain de leur

bébé !

Une épouse et une mère

Pour comprendre les raisons d’être de cet enseignement, il faut avoir un aperçu de ce

qu’était la place de la femme dans la société de l’époque. Elle n’y était pas vue autrement que

comme “une bonne épouse et une mère attentionnée”, et il était mal vu d’être un “bas-bleu” ou une

“femme savante”, parce que ce type de femme était censé repousser les prétendants (on cite

souvent Henriette et Armande des Femmes savantes, justement) et donc rester “vieille fille”, un

scandale dans la société du XIXème siècle.

L’éducation des filles ne visait donc qu’à faire d’elles de futurs archétypes de cette épouse

idéale, et avait des programmes en conséquence : dans tous les instituts destinés aux jeunes filles se

tenaient des cours “d’art ménager”, de couture et de tricot, et quand il s’agissait de calcul, c’était

essentiellement pour leur apprendre à tenir le budget de leur ménage (du moins quand on le leur

permettait ...). L’éducation mettait également l’accent sur les cours “d’usages” ou “de maintien” où

des professeurs très stricts apprenaient aux élèves comment se comporte une femme “comme il

faut”.

Il y avait quelques cours d’art, surtout pour les filles riches, mais cela se bornait à un peu de

dessin, de chant et de piano. Être une femme artiste était mal vu car la “vie de bohême” des artistes

de l’époque était proverbiale, et bien entendu incompatible avec l’attitude d’une jeune fille bien

élevée.

Préserver la morale

“Une jeune fille bien élevée”, c’est le second but de cet enseignement, c’est pourquoi une

grande partie de l’éducation des filles avait pour objet la morale. Les sujets d’histoire, de lecture

expliquée ou de rédaction visaient toujours à inculquer aux jeunes filles la condition “inférieure” de la

femme, l’importance des tâches ménagères, la soumission à leur futur devoir de bonne épouse et de

bonne mère. L’histoire traitait de célèbres mères exemplaires, et les sujets de rédaction étaient du

type : “Votre mère a fait une grande lessive ce vendredi, racontez comment vous l’avez aidée” ou

“Faites le portrait de la jeune fille respectable”. Les livres qu’elles lisaient étaient la Bible et le

catéchisme, ainsi que des histoires de morale mettant en scène des jeunes filles bien élevées

devenant de bonnes épouses, ou au contraire des filles “perdues” qui tournaient mal et finissaient par

...

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