Histoire contemporaine: La France, l’Allemagne et la guerre
Étude de cas : Histoire contemporaine: La France, l’Allemagne et la guerre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Terry Bismuth • 25 Juin 2018 • Étude de cas • 2 299 Mots (10 Pages) • 672 Vues
BISMUTH Terry
Histoire contemporaine: La France, l’Allemagne et la guerre (1870 -1945)
Plan détaillé - Hitler et la France (1919-1945)
Introduction
L’histoire serait-elle, selon le mot de Shakespeare « contée par un idiot, pleine de bruit et de fureur et qui ne veut rien dire » ? (Macbeth Acte 5, Scène 5).
Les historiens peuvent néanmoins s'interroger sur les différents facteurs qui ont permis l'avènement d'Hitler et du nazisme autant que sa chute rapide d'ailleurs et sur la continuité d’une trajectoire dominée par l’hostilité. Parmi eux se trouve certainement l'antagonisme avec la France intensifié par l'humiliation ressentie suite au Traité de Versailles. Sans négliger la part d’évolution des positionnements d’Hitler au gré des circonstances, son hostilité envers la France semble récurrente et inspire une politique de conquête à réaliser au moment opportun.
La question qui se pose est celle de savoir si l'attitude du leader nazi, sa volonté de revanche et de conquêtes traduisent bien une constante au fil des épisodes de l'histoire. Du jeune marginal au chancelier terré dans son bunker, peut-on tracer une trajectoire cohérente de haine vengeresse à l'endroit de la France ? On peut également se demander si l’attitude d’Hitler aurait été différente sans l’humiliation de Versailles ou si, en réalité, celle-ci ne traduit pas une idéologie dont la colère des Allemands après la Première Guerre mondiale a été davantage le catalyseur que la cause. Autrement dit, l’hostilité constante d’Hitler envers la France serait d’abord l’expression cohérente d’une idéologie nationaliste et raciste indépendamment des circonstances.
Le désir de vengeance est d'abord théorisé et entretenu avant l'accès d'Hitler au poste de Chancelier en 1933. Une fois au pouvoir, le Führer s'achemine vers un conflit qui en fait n'a rien d'un accident de l'histoire mais est souhaité et programmé depuis longtemps. Enfin, malgré le répit accordé par les accords de Munich en 1938, Hitler s'engage dans un conflit attendu au moment où il estime la supériorité militaire allemande garante du succès. Il se considère comme le maître d'une France occupée et maîtrisée à laquelle il ne pardonne pas de lui échapper.
I/ Le devoir de revanche (1919-1933)
A) L’humiliation de Versailles
- La mémoire blessée du combattant
- Hitler combattant de la Grande Guerre et grièvement blessé (le 7 octobre 1916 lors de la bataille de la Somme ; dans la nuit du 13 au 14 octobre 1918 à Wervicq)
- Hitler estime que l’Allemagne n’a pas vraiment perdu la guerre militaire contre la France (La Dolchstoßlegende soit la « légende du coup de poignard dans le dos »)
- Des réparations qui pèsent lourdement
- Les vainqueurs tentent de punir les vaincus
- L’Allemagne se sent incomprise
- Le poids économique des sommes à payer
- La frustration coloniale
- Le rétrécissement de l’espace territorial allemand
- Les Allemands se sentent à l’étroit (insuffisance du Lebensraum)
B) La doctrine de Mein Kampf
- Le sens d’un putsch
- Hitler cherche ses marques (adhésion d’Hitler au programme du parti national socialiste le 24 février 1920)
- Hitler compense ses échecs personnels par la surenchère nationaliste
- Le putsch de Munich (9 novembre 1923)
- Une doctrine déjà établie
- Hitler prisonnier à Landsberg (de mai à décembre 1924) écrit Mein Kampf
- Une doctrine de la conquête violente
- La France prise pour cible
- Une idéologie anti-européiste
- L’affirmation de la Nation et de la race
- Une allergie à tout rapprochement avec la France
C) Une alternative à la politique d’apaisement
- Une détente en trompe l’œil
- La recherche d’une paix européenne (le rêve de Stresemann ; fin de la résistance passive en septembre 1923 ; rapprochement avec Briand)
- Des intentions plus troubles (chaque pays vise un leadership)
- L’impasse d’intérêts inconciliables (l’Allemagne espère une levée des réparations et la France n’y est pas prête)
- Un temps pour s’armer (déjà sous le Front Populaire et surtout à partir d’avril 1938)
- L’occupation des territoires allemands (Ruhr du 11 janvier 1923 au 23 aout 1925, Rhénanie du 11 octobre 1924 au 30 juin 1930)
- L’économie allemande redémarre (fin 1923)
- Un adversaire à abattre
- La France acharnée à terrasser l’Allemagne
- L’Allemagne veut retrouver son autonomie et se dégager de cette étreinte
Hitler cultivant ainsi un très fort ressentiment suite au « honteux » traité de Versailles trouve une issue à sa situation personnelle dans la surenchère idéologique du Parti nazi. Son ascension le conduit au pouvoir où il peut désormais faire de son rêve un projet réalisable.
II/ La marche vers la guerre (1933-1939)
A) Une volonté de pouvoir et de domination
- Des débuts fracassants
- L’ascension progressive d’Hitler vers un plein pouvoir
- Un pouvoir fort pour sortir des impasses de Versailles (renégocier les réparations)
- Des signes d’arrogance et de violence (incendie du Reichstag dans la nuit du 27 au 28 février 1933)
- L’Europe en pleine crise économique
- Une inégalité des impacts de la crise qui renforce le ressentiment allemand
- Tentative à contrecœur d’une coopération dans l’urgence
- La vision hitlérienne de la Mitteleuropa
- Les premiers signes d’un conflit à venir
- Les limites de la volonté de rapprochement voulue par Pierre Laval (mai 1935)
- Le danger Hitler n’est pas assez pris au sérieux
B) La France découvre Hitler
- Lenteur d’une prise de conscience
- Le pacifisme français pour éviter une nouvelle Guerre mondiale
- Un premier éveil de la conscience française (Victor Basch, 10 avril 1933)
- Le double discours d’Hitler
- Hitler veut apaiser les craintes (discours d’Hitler au Reichstag le 21 mai 1935)
- Hitler exhorte son peuple à la revanche
- Le danger nazi pris de plus en plus au sérieux
- L’inquiétude monte
- L’Allemagne quitte la Conférence du Désarmement (14 octobre 1933) et la SDN (19 octobre 1933)
- L’Allemagne remilitarise la Rhénanie (7 mars 1936)
- La France décidée à se réarmer (décision prise déjà sous le Front Populaire et surtout à partir d’avril 1938)
- Des visées conquérantes de plus en plus perceptibles (Anschluss, 12 mars 1938)
C) Les tergiversations de Munich (septembre 1938)
- L’absence d’un front uni contre Hitler
- La conférence de Stresa (11 avril 1935) opposait un front commun à l’ambition d’Hitler
- La France déçue par l’attitude de compromis de l’Angleterre
- La France bernée
- La tromperie d’Hitler sur ses véritables intentions
- Le sursaut tardif de la France
- Vers l’ordre nouveau
- Un grignotage territorial progressif
- Hitler pense que l’heure est prête
Alliant la ruse à la violence, Hitler sait attendre l'heure où il peut prendre le risque d'une conquête rapide d'une France depuis longtemps convoitée. S'ouvre ainsi un temps de guerre. Le conflit se radicalise.
III/ La conquête et son échec (1939-1945)
A) La « guerre éclair »
- La France premier ennemi de l’Allemagne
- L’Allemagne et l’Italie renforce leur axe (pacte d’Acier, 22 mai 1939)
- Hitler ménage l’URSS (pacte germano-soviétique, 23 aout 1939)
- Une volonté d’isolement de la France (tentative de gagner à lui l’Angleterre)
- La France se place en position de défense
2) Une « drôle de guerre »
- Le conflit éclate (3 septembre 1939)
- La grande fuite devant la menace allemande (la Débâcle en juin 1940)
- La France résignée face à Hitler (signature de l’armistice le 22 juin 1940 et entrevue de Montoire le 24 octobre 1940)
- Hitler maître de Paris
- Hitler tient sa revanche
- Les troupes allemandes s’installent en France
B) L’équivoque de l’occupation
- Une annexion incomplète
- La France occupée
- L’Alsace-Moselle annexée
- Une France partagée
- Les mentalités françaises divisées sur la politique à adopter
- La ligne de démarcation territoriale (22 juin 1940-11 novembre 1942)
- Le poids de la présence allemande
- Hitler fait « payer » la France (frais d’occupation exorbitants)
- La France placée au service de l’Allemagne
- Une collaboration zélée
C) La haine finale
- La résistance contre Hitler
- L’opposition radicale de la France Libre
- La résistance en territoire français
- Un enjeu stratégique
- La situation géographique de la France dans la Bataille d’Angleterre (juillet 1940-mai 1941)
- Faire front contre la menace rouge
- La mondialisation du conflit oblige Hitler à ne pas exaspérer la France
- La rage du désespoir
- L’attitude collaborationniste de Vichy de plus en plus zélée
- L’enjeu crucial de la dernière campagne de Normandie (entre juin et aout 1944)
- Hitler veut détruire Paris (aout 1944)
Conclusion
« Polemos règne ». C'est sous le signe de ces mots d'Héraclite repris par Nietzsche que s'inscrit d'emblée le rapport entre Hitler et la France. Hitler ne cesse de nourrir depuis le Traité de Versailles, une féroce volonté de revanche. Son arrivée au pouvoir et sa conquête violente de l'Europe se font certes progressivement mais, dès l'origine, l'auteur de Mein Kampf voit en la France un ennemi à écraser et à dominer. D'une certaine manière, il se fait l'interprète d'un sentiment commun à un peuple qui se sent humilié. Pourtant, l'acharnement et la cohérence avec lesquels Hitler parvient à ses fins traduit sans doute un antagonisme plus profond encore envers la France qu'il voudrait réduire en esclavage. En ce sens, il est manifeste que le véritable dessein du leader nazi se trouve en opposition complète avec tout rapprochement franco-allemand, toute construction européenne. Les parenthèses plus conciliantes relevant d'une stratégie à long terme. C'est l'histoire d'une haine que les bonnes volontés de quelques uns ne suffisent pas à inverser. Cette aversion s’enracine en effet en profondeur dans une vision exaltée du triomphe de la force brutale sur le consensus démocratique. En ce sens, Hitler n’est pas seulement le porte-flambeau d’une revanche qui en effet favorise son ascension, mais le héraut d’un véritable combat mythologique, sinon mystique. Au XIXe siècle, les visions globales du monde façonnent l’histoire. C’est l’âge des idéologies irréconciliables et de ce que Max Weber appelle la « guerre des dieux ».
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