Feminisme(s) 1970 - 1983
Dissertation : Feminisme(s) 1970 - 1983. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vtemple • 12 Mai 2016 • Dissertation • 1 614 Mots (7 Pages) • 847 Vues
Feminisme(s) 1970 - 1983 :
Introduction :
« Les femmes ne savent pas qu’elles sont totalement dominées par les hommes […] elles refusent de “croire” que les hommes les dominent en pleine connaissance de cause (parce que l’oppression est bien plus hideuse pour les opprimés que pour les oppresseurs) ». Alors que Monique Wittig tente d'expliquer les phénomènes de domination dans les rapports sociaux dans L'opoponax dès 1964, elle défend une conception universaliste de la femme. Par son discours elle tente ainsi d'intégrer le concept minoritaire du féminisme à un enjeu politique.
Le terme apparaît au XIXème siècle pour désigner une doctrine ou une attitude qui prône l'égalité entre les sexes dans toutes les sphères de la vie. Ce mouvement a contribué à renouveller les paradigmes politiques et sociaux de la société française et à remettre en question les rapports de domination mais a également élargi le champ aux questions identitaires. Il prone donc la transformation des rapports sociaux de genre mais s'inscrit également dans une réflexion plus large de la société. Principalement porté par les femmes qui luttent contre le patriarcat le mouvement à également été soutenu par certains hommes tel Jean Paul Sartre.
Vers la fin du XXème siècle les différents concepts liés au féminisme sont impregnés des mutations et transformations à l'oeuvre pendant les 30 glorieuses. L'évolution du mouvement permet de mettre en lumière la diversité des acceptations de la définition des féminismes. Depuis la création du Mouvement de Libération des Femmes en 1970 réunissant divers courants féministes et marxistes autour de l'articulation des rapports entre femmes et hommes le mouvement a connu une évolution et une politisation croissantes. Toutefois il est marqué par une dispersion qui témoigne des divisions internes. La promulgation de la loi Roudy sur l'égalité profesionnelle en 1983 rend compte de la reconnaissance institutionnelle de la place des femmes mais à la fois son application mettra en lumière le manque d'efficacité des mesures prises et ainsi de la difficulté à réunir alors même que la gauche entre au pouvoir.
Dans quelle mesure le développement des concepts féministes dans les années 1970 - 80, construit autour de valeurs progressistes a t il permis un élargissement considérable de sa définition entrainant au passage une dispersion des objectifs initiaux ?
Il convient de rendre compte de l'évolution du féminisme depuis l'affirmation de la volonté d'émancipation des femmes depuis le début des années 1970 (I), en passant par la reconnaissance progressive des différentes aspirations féministes dans la société à travers les différentes politiques menées (II) jusqu'au constat d'une redéfinition plus large de la notion de féminisme qui questionne son impact sur la société française (III).
I) L'émancipation féministe : la lutte contre le modèle de la ménagère :
A) La création du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) permet la réunion de tendances féministes se fixant le même objectif :
1) Les influences dans la création du Mouvement :
- évolution morale de la société des 30 Glorieuses : désacralisation de la hiérarchie familiale, travail des femmes...
- issu des mouvements d'émancipation (lutte contre la guerre au Vietnam, mai68)
- création par les médias : la femme du soldat inconnu octobre 1970.
2) Des tendances diverses se réunissant :
-diversité de femmes pas forcément militantes avec un objectif commun qui participe à la réflexion sur le statut de la femme : FMA, Psychanalyse et politique,
- imprégnation du marxisme.
- objectif commun : "éimination du patriarcat" (Christine Delphy)
3) Les actions du MLF : l'impulsion d'un nouveau souffle sur les revendications :
- manifestations
- publications
B) Les tendances féministes : le déploiement de la diversité du champ conceptuel :
1) Une diversité de mouvements permettant de penser la multiplicité des rapports d'oppression de la femme :
- groupes de recherche théorique : base intellectuelle, production littéraire féministe (Willig, Delphy), début des gender studies.
- la diversité des organisations : féminisme et écologie, contraception, avortement, cinéastes (Musidora), journalisme (Libération), ligue du droit des femmes (Simone de Beauvoir :objectifs, journal propre, propositions de loi), SOS femmes, Les femmes s'entêtent, liaison femmes enfant, Front Lesbien...
> Certains thèmes font plus l'unanimité (sexes et classes, création féminine, corps)
- geographie du mouvement :
2) Les tendances principales :
- feministes révolutionnaires (coups d'éclat)
-Cercle Dimitriev (fondatrice de l'Union des femmes pendant la Commune) fondé en 1972 (autogestion)
-fondatrices du journal "Les Pétroleuses" 1974 tendance plus politique et communisme révolutionnaire.
3) Une radicalisation de l'action :
- concept de feminisme radical
- coups d'éclat
C) Une identité originale du mouvement :
1) la marque du gauchisme :
- place du socialisme comme moyen de faire avancer la lutte cf la pensée marxiste-léniniste "la femme a été esclave avant que l'escalve fut"
- mais vite déçu la révolution ne permet pas d'améliorer le sort de la femme en témoignent Cuba, l'URSS ou encore la Chine)
2) un éloignement du parlementarisme :
- droite conservatrice (travail famile patrie)
- aussi éloigné de la gauche parlementaire débordée par la grève.
- une organisation spontanée : décentralisée, initiatives individuelles et spontanées
II) Les revendications féministes renforcent la reconnaissance du mouvement : vers un féminisme d'Etat :
A) La lutte contre la société patriarcale et l'isolement des femmes :
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