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Commentaire document extrait discours Maurice Barrès 3 eme conférence à la ligue de la patrie française du 10 Mars 1899

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Par   •  7 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  3 986 Mots (16 Pages)  •  935 Vues

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L’article 3 des statuts de la Ligue de la Patrie Française stipule qu’elle a pour objet : de maintenir et de fortifier l'amour de la Patrie et le respect de l'armée nationale, D'éclairer l'opinion sur les grands intérêts du pays, De surveiller et de combattre les ingérences et les propagandes de l'étranger.

Ce texte est un extrait du discours de Maurice Barrès sur sa vision du nationalisme à la conférence de la Ligue de la Patrie Française le 10 mars 1899.

Né en 1862 dans les Vosges Maurice Barrès est un écrivain reconnu de son temps. Boulangiste par anticonformisme et par rébellion contre l’ordre établi, il fut élu député de Nancy en 1889. L’Affaire Dreyfus, qu’il vécu comme une menace de désintégration de la communauté nationale, l’incita d’emblée à se placer dans le camp des antidreyfusards dont il devint l’un des chefs de file. Dès lors, sa pensée s’orienta vers un nationalisme traditionaliste, lyrique, fondé sur le culte de la terre et des morts. Quand il participe à cette conférence il n’est plus député depuis 1893. En 1894, il fonda son propre journal, La Cocarde, et écrivit entre 1897 et 1902 la trilogie du Roman de l’énergie nationale.

La Ligue de la Patrie Française, proposée initialement par Barrès et officiellement constituée le 19 janvier 1899, est une organisation nationaliste et antidreyfusarde, mais conserve des attaches républicaines. Née pour répondre à l’union des dreyfusards , elle se distingue de la Ligue des patriotes en refusant toute violence et en évitant les écarts de langage. Lemaître, qui en devient le président, tient à cette ligne moins démonstrative et plus convenable aux yeux d'une clientèle plus bourgeoise que celle de la Ligue des patriotes et d'autres ligues populaires avec lesquelles, d'ailleurs, les relations s'enveniment. En février 1899, la Ligue de la patrie française revendique 40 000 adhérents, mais son organisation reste faible, en dépit d'une représentation dans toutes les régions de France et d'une puissance financière enviable. Ayant opté pour la voie électorale, elle prépare activement les législatives de 1902.

Ce discours s’inscrit alors dans une période de divisions interne au sein de la LPF, qui est menacée d’être dissoute. De plus, la conférence arrive après une décennie de crises au plan national, avec en parallèle la montée du nationalisme, de l’antisémitisme et du revanchisme. La France est plongée dans l’Affaire Dreyfus qui connaît un nouveau rebondissement. Le 9 février, la chambre criminelle constate que le dossier contre Dreyfus est vide. Le 28 février, Waldeck Rousseau s'exprime au Sénat et dénonce la « conspiration morale » au sein du gouvernement et dans la rue. La révision du procès n’est plus évitable, ce qui exacerbe les tensions.

Grâce à son discours, barrès veut convaincre les adhérents de la Ligue de s’engager plus franchement en unissant le mouvement de la LPF en expose ses théories et des solutions concrètes à ce problème. L’enjeu du discours de Barrès est aussi de proposer une doctrine à la Ligue. Cependant, le Préfet de Police avait interdit la salle de la conférence, et la majorité de Comité refuse de suivre Barrès, ce qui le déçoit fortement et le contraint à renoncer pour un temps à sa conférence.

Dans un contexte de crise et de montée du nationalisme, quel est le programme de Maurice Barrès pour faire face à la désintégration de la France?

D’abord, nous verrons que Barrès est déçu tant par la France que par la Ligue de la Patrie Française. Ensuite, nous exposerons ses théories nationalistes. Enfin, nous étudierons les solutions qu’il propose.

I- La déception vis à vis de la France et de la Ligue de la Patrie Française

1- La critique du régime responsable du « manque d’unité morale de la France »

Dans la première partie de son discours, Maurice Barrès constate la division des français et leur manque de conscience nationale. « Mais comment faire, si nous n’avons pas de la France une définition et une idée communes ? ». En effet, à cette époque, la France est polarisée par de nombreuses affaires et scandales telle que l’Affaire Dreyfus, conflit social et politique majeur de la IIIe République autour de l’accusation de trahison faite au capitaine juif Alfred Dreyfus, finalement innocenté. Le camp des dreyfusards s’oppose à celui des antidreyfusards au cours de campagnes de presse, de réunions houleuses et de violences de rues. Barrès, fermement antidreyfusard, déplore ce manque d’unité, selon lui amplifiée par « des idéologues qui se guident sur les axiomes de leur goût », il fait peut-être référence à certains dreyfusards comme Émile Zola qui a exposé sa vision de l’Affaire dans sa lettre au président « J’accuse ! » en 1898.

De plus l.10, Barrès déplore un « manque d’unité morale de la France qui n’a pas de dynastie ni d’institutions traditionnelles et qui n’est pas une race ».

Il faut un régime plus fort. La France n’a pas de dynastie ni d’institutions traditionnelles, c’est un manque de cadre problématique selon lui. Barrès est donc anti-parlementaire, courant montant à l’époque, il considère que cette France est faible à cause de son système politique.

Par ailleurs, Maurice Barrès fait une grande critique du régime en place et des hommes à la tête du pays.

l.54-56 : « il est bon que vous voyiez en quoi les conditions d’une France démocratique (ploutocratique hélas) et industrielle diffèrent des conditions de la France monarchique »

Il critique le régime actuel en le traitant de ploutocratique, c’est à dire d’être un système dans lequel le pouvoir est dévolu aux détenteurs de la richesse. Il fait notamment référence au scandale de Panama de 1892 qui révèle les relations troubles entre les milieux d’affaires et les politiques au pouvoir.

Mais en parallèle, il défend le côté démocratique du régime qui devrait perdurer. Maurice Barrès est à la base républicain, il a seulement dérivé en même temps que ses opinions, vers la droite mais il ne veut pas pour autant revenir à la monarchie. Il a beaucoup évolué au cours de sa carrière, il fut anarchiste puis boulangiste, puis nationaliste et enfin conservateur, on lui a même découvert parfois des traits socialistes.

l.80-84 : « Il y a des grandes villes, riches, ambitieuses, désignées pour devenir

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