Les universités au Moyen Age

La création des universités, est au Moyen Âge l’une des créations des plus importantes et

innovantes de cette époque.

Aujourd’hui nous allons nous intéresser aux écoles et universités dans les villes italiennes.

Notre étude portera sur un corpus composé de deux textes. Le premier est écrit par un

anonyme Siennois nous renseigne sur l’établissement du studium à Sienne. Le second texte

est un extrait de chronique écrit en 1321 par Agnolo di Turra del Grasso, chroniqueur peu

connu. Il nous informe sur l’exode des étudiants bolonais suite à une atteinte à leurs droits,

ils sont reçu en princes par la commune siennoise et par les Neufs.  

Au début du XIVè siècle, l’Italie est divisée par des conflits, le pape Jean XXII et sa cours

vivent non plus à Rome mais à Avignon. On est donc face à un affaiblissement tant impérial

que pontifical. Constitué de plusieurs communes dont Sienne et Bologne, chacune est

gouvernée par un podestat.

C’est une période de rayonnement culturel pour l’Italie et les tensions concernant le prestige

communal sont bien présente. Le XIVe siècle est donc le siècle d’une floraison d’université,

où la culture devient un enjeux important. On veut faire resplendir la cité.

Sienne et Bologne sont deux villes toscane, la première, Sienne est au Sud de Florence et

Bologne au Nord, ce sont deux villes à densité moyenne. Elle ont chacune un type

d’université appelé ici studium qui sont des lieux de cultures et de prestiges important.

Selon Jaques Verger dans son livre Les universités au Moyen-Âge, « dans le latin médiéval,

l’université était à la fois studium et universitas; studium signifiait établissement

d’enseignement supérieur; universitas désignait l’organisation corporative qui faisait

fonctionner le studium et en garantissait l’économie ».

La ville de Sienne est une cité historiquement gibeline (qui a eu recours à la cession de

ressources publiques. En effet, face aux exigences fiscales imposées par Charles d’Anjou,

elle a du céder les châteaux du Contado a des familles urbaines). Ce n’est pas une grande

ville comme l’été Florence mais une ville à densité moyenne. Son studium a été créé en

1240 par son Podestat, elle regroupe près de 20 000 étudiants à sa création ce qui représente

donc la moitié des habitants de la ville.

Le studium de Bologne est quant à lui fondé en 1088, il est la première institution à parler

d’université et reconnu ainsi par le pape. En 1158, Frédéric Barberousse promulgue la

Constitutio Habitia qui fait de cette université un lieu indépendant du pouvoir politique. Le

cas de Bologne est une exception: ce sont les étudiants qui forment l’université et les

maitres en sont exclus. C’est à dire les étudiants assurent eux même le fonctionnement de

l’université: recrutent les professeurs et exercent un contrôle constant sur les enseignements

et leur vie privée. Mais cela n’enlève rien à la puissance de leur enseignement et du prestige

d’autant plus que l’université est placée sous le contrôle et la garantie de l’Eglise.

Comment dans une Italie morcelée par les tensions politiques et des volontés de

rayonnement culturel, le studium s'est il mis en place en tant que garant de la paix et fierté

du pouvoir communal ?  

Nous étudierons ce texte en trois parties, dans une première partie, nous verrons les

instabilités et les constructions politiques, puis dans une seconde parte nous étudierons le

rayonnement intellectuel et culturel. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous

verrons que le studium est une ébauche de modèle gouvernement.

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1. Instabilités et constructions politiques

1.1   Instabilités bolonaises: opportunité pour la seigneurie des Neufs (Caro)

A Bologne dès le XIIè il y a des perturbations, le pouvoir impérial se voit affaibli

face à une montée en puissance de la commune.

Comme déjà dit dans l’introduction, l’université de Bologne, soutenue par le pape

est dirigé par ses propres étudiants. Cette autonomie a toujours généré des querelles.

Néanmoins, les étudiants se sont organisés et ont su résister notamment en faisant

sécession.

Dans le passé, en 1222, l’université de Bologne avait déjà subit une “migratio” en

faveur de l’université de Padoue.

Dans le texte nous sommes face un acte l'encontre des libertés universitaires, qui

sont protégé de la loi impériale puisqu'ils sont sous la garantie communal. Un

étudiant étranger est assassiné par le podestat (L1-3), cet acte marque une rupture. Il

laisse place une contestation qui sera maté par le podestat par l’assassinat de 4 autres

étudiants ce qui entraînera l’exode des étudiant. Dans un contexte tendu, en effet,

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