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Les Courants de Pensée XIVe-XVe

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Par   •  27 Septembre 2018  •  Cours  •  3 627 Mots (15 Pages)  •  635 Vues

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Les Courants de Pensée

XIV-XVe

Après un effort de synthèse entre l'aristotélisme et le christianisme, divorce entre la foi et la raison, un divorce qui a des conséquences positives puisque la théologie n'est plus considérée comme une science, ca libère un retour a la voie mystique pour disserter des choses de dieu et une accentuation de la voie empirique pour approfondir la réflexion autour de la nature et plus spécifiquement dans une sphère qui rapproche malgré elle les deux domaines, une troisième voie est explorée : la réflexion sur le pouvoir.

I- L'empirisme

 

        C'est un critique de St Thomas comme Jean Duns Scot qui a fait beaucoup pour son approfondissement, franciscain qui avait posé le premier fermement que la logique était impuissante a déduire des vérités absolus donc que la théologie n'était pas une science, le chemin qu'il a ouvert a été approfondi par l'anglais Guillaume d'ockham qui avait établi la coupure la plus radicale entre la science et la foi et conduire parfois jusqu'au scepticisme philosophique : conviction qu'aucune philosophie ne peut dégager de vérité absolue, seule la confiance sans limite au pouvoir absolu de dieu peut être fiable. D'ockham ne se contente pas de prendre acte de ce divorce, il pense aussi que dans le monde sensible, notre connaissance peut atteindre des probabilités physiques et ca ouvre la voie à la recherche scientifique. La connaissance ne peut attendre des lois mais seulement s'approcher de probabilités par des expériences, abandonner la philosophie et de s'aventurer vers la physique. Démarche qui va attendre longtemps ses réalisations, car ceux qui vont l'adopter sont dépourvus d'un support mathématiques modernisé et d'outillages adéquats d'autant plus que beaucoup s'effraient eux mêmes des conséquences de leurs trouvailles. N'empêche pas l'empirisme d'être particulièrement représenté en France par des maitres qui vont redonner à l'université de paris un peu du rayonnement international qu'elle avait au XIIIe. Elle bénéficie de maitres allemands.

        A) Nicolas d'Autrecourt

Il est né à Verdun dans l'Empire, il a étudié à Pairs, il est licencié en théologie et en droit, il va pousser a l'extrême l'empirisme d’Occam jusqu'a s'y bruler la tonsure. Il considère que tout doit s'expliquer avec le maximum d'économie de moyens et de notions, il s'intéresse donc a la physique de Démocrite à celle d'Aristote. Idée que la matière est un composé d'atomes multiples et combinés qui interagissent sans le besoin d'une impulsion extérieure. Ses supérieurs hiérarchiques c’est a dire la papauté vont voir une volonté de désavouer dieu et la création, En 1346 il est condamné par Clément VI et forcé de désavouer ses thèses.

        B) Jean Buridan (1300-1360)

Il est né à Béthune en 1300, recteur de l'université de Paris pendant 12 ans et va enseigner à la faculté des arts jusqu'à sa mort au collège de Navarre. Il fait parti de la haute élite universitaire. Il s'intéresse beaucoup aux phénomènes météorologiques, il l'appuie par de l'observation, il va appliquer à l’étude des corps célestes la notion de force, la parabole de l'âne de Buridan renvoie à la philosophie d'un auteur écartelé par la philo des cieux et d'ici bas.

        C) Albert le Petit

Disciple de Buridan, il a étudié à Paris, recteur de la faculté des arts, soucieux de confronter théorie et expérience, il étudie la chute des corps, il aborde un problème comme celui des marées qu'il essaie d'adapter aux corps célestes. Venu d'Allemagne il va y retourner puisqu'après avoir bénéficié de l'enseignement parisien, il va contribuer a alimenter l'université de Vienne que vient de fonder Charles IV

        

        D) Nicole Oresme

Nicole Oresme est un normand, né près de Caen, il est bachelier biblique en 1353, il devient sententiaire en 1355 puis grand maitre du collège de Navarre. Représentatif de la politisation de l'université, il soutient d'abord Charles Le Mauvais qui pouvait au début apparaitre comme un conciliateur puis il préfère rejoindre le dauphin Charles en 1359 après l'avoir âprement critiqué dans son traité De Moneta. Vers 1375, il entre au conseil peu avant de devenir en 1377 évêque de Lisieux avant de mourir en 1382. Il est le plus encyclopédique des empiristes, il a traduit un grand pan de la philosophie d'Aristote en langue vulgaire, la Politique, les Economiques à la demande de Charles V. Le traité sur la monnaie dont il donne une version française est assez éloquent sur sa position politique, lutter contre l'excès des mutations monétaires, il rappelle que la monnaie n'appartient pas au roi mais à la communauté des usagers. Il s'intéresse aux disciplines du quadrivium, réflexion sur le mouvement des astres l'Horloge Cosmique et sur des mesures d'intensités des mouvements spatiaux, certains en font un précurseur de la géométrie analytique. Mais il est avant tout un théologien et est soumis à l'omnipotence de Dieu, il est pour la hiérarchie ecclésiastique et contre les ordres mendiants qui le sapent selon lui, ils sont dans son esprit des francs tireurs qui se placent hors de l'ordre pyramidal. Nicole Oresme est un partisan de la reforme de l'Eglise pour régler le Grand Schisme.

II- La voie mystique

        Le grand courant mystique qui anime ces siècles est né hors de l'université, il s'est épanoui dans les communautés monastiques et canoniales aux confins de l'empire et de la France, en Rhénanie. Le nominalisme qui considère que le rapport de l'homme a dieu ne peut se fonder que sur la foi va favoriser l'entrée du mysticisme dans l'université.

        A) L'origine extra-universitaire

Il faut souligner le rôle de la mystique rhénane, le plus important d'entre eux, maitre Eckhart. Un dominicain qui a vécu de 1260 à 1327, il a étudié à Cologne puis a enseigné à Paris, en Saxe, en Bohême, avant de s'installer à Strasbourg. Il a une vision assez sublime du monde. Le but du chrétien serait de rechercher l'essence de l'âme par la pureté, la simplicité et le silence. Il ressort une méfiance très forte envers les grands docteurs de Paris, il est anti intellectuel, cela renouvelle le mysticisme du XIIe qui avait été émietté par la logique. Sa pensée va trouver un prolongement dans celle de Jean de Ruysbroeck, chapelain de Ste Gudule à Bruxelles. Sa principale oeuvre s'appelle l'Ornement des Noces Spirituelles. Dans ca, il déclare que la vie doit être découpée en 3 étapes ; la vie active, la vie intérieure affective, la vie contemplative. Ils décrivent avec un précision toute matérialiste les techniques de contemplation et vont inspirer les cercles mystiques flamands. Ce courant est très individualiste et élitiste. La contemplation peut être adoptée par tous, donc méfiance des autorités ecclésiastiques. Déja en 1300, le Miroir des Simples âmes écrit en langue vulgaire par une femme Marguerite Porète avait été brulé pour avoir décrit une ascension mystique parce que l'Eglise avait cru y déceler des germes de panthéisme. En 1329, c'est dans le même esprit que les propositions de maitres Eckhart sont jugées hérétiques et sont vouées au feu. Le courant mystique rhénan est une des voies d'accès à la contemplation divine.

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