Compte Rendu Franck Collard Ecrits sur les Poisons
Compte rendu : Compte Rendu Franck Collard Ecrits sur les Poisons. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Albius • 20 Mars 2020 • Compte rendu • 1 776 Mots (8 Pages) • 535 Vues
Collard Franck, Les écrits sur les poisons, Turnhout, Brepols Publishers, 2016.
Plan complet du livre :
• Chapitre I : Question de genre
• Chapitre II : Définition, délimitation, déclinaison et évolution d’un genre
1. Définition
2. Modes d’existence textuelle de la matière des poisons en dehors des écrits spécifiques
3. Quand le poison devint matière à traités
4. Déclinaisons et évolutions
• Chapitre III : Etablissement, importance numérique et matérialité du corpus
1. Etablissement du corpus et problèmes d’identification
2. Importance numérique d’une production
3. Etats matériels de subsistance des textes originaux
• Chapitre IV : Producteurs et milieux de production
1. L’Italie, terre de la vénénologie
2. Une production de médecins
3. La cour et l’école
• Chapitre V : Raisons d’être et finalités des écritures vénénologiques
1. Préserver et remédier
2. Connaître et comprendre
3. Du service personnel à l’utilité commune
• Chapitre VI : Sources de l’écriture et organisation de la matière
1. Les sources de l’écriture : les autorités
2. Les sources de l’écriture : l’expérience
3. L’agencement de la matière
• Chapitre VII : La consistance des Giftschriften
1. Les grands thèmes de la pensée du toxique
2. Defensio cum cautela
3. Destructio cum virtue
• Chapitre VIII : Diffusion, réception, usages
1. Diffusion
2. Réception
3. Usages
• Chapitre IX : Intérêt présenté par le genre et pistes de recherche
1. Intérêt du genre pour l’histoire des sciences, de la pensée scientifique et de sa circulation
2. Apports aux autres domaines de l’histoire
3. Pistes de recherche et d’étude
Chapitre 1 : Questions de genre
Dans ce premier chapitre dévoué à introduire les écrits sur les poisons en tant que genre, l’auteur place ces écrits dans la catégorie « sources scientifiques au sens restreint » dans sa cinquième section « sources de l’histoire de la pensée » établit par L. Génicot. Les écrits sur les poisons sont apparus au XIII° siècle en Occident. La reconnaissance de ces écrits est tardive et difficile du fait qu’ils peuvent s’inscrire dans plusieurs parties des « sources de l’histoire au sens restreint » de L. Génicot. En effet, ces écrits naviguent entre ce qui dépend de la Création, de la nature et de ce qui se rattache aux substances pharmacologiques, ce qui amène donc une tendance à la division entre deux domaines.
Par la suite, Franck Collard définit le but du fascicule en une tentative d’établissement d’un genre « vénénologique », et pour cela il prend en compte plusieurs réflexions dans divers cadres, tel que celui de la période médiéval avec un regard sur les périodes antérieures (monde gréco-latin par exemple) mais aussi sur les aires culturelles extra occidentales (monde musulman).
En s’appuyant sur les travaux d’A. Touwaide, F. Collard montre l’existence d’un corpus toxicolgicum issu du monde latin et d’une avance de l’orient sur l’occident dans l’établissement d’un genre vénénologique avec l’émergence du genre « Kitâb es-Sumûm » dès le VIII° siècle peaufiné en 1199 par Maïmonide dans son livre adressé au cadi du Caire.
Pour ce qui est de la période du Moyen Âge en occident, les historiens médiévistes des sciences font preuve d’hésitation pour établir un ensemble typologique avec les écrits vénénologiques. Les ouvrages de ces historiens ignorent parfois ces écrits, ou bien ne fait que les mentionnés en un chapitre sans jamais créer un genre spécifique à ces écrits.
Chapitre 2 : Définition, délimitation, déclinaison et évolution d’un genre.
L’auteur définit l’écrit vénénologique à l’aide de deux critères. Le premier étant l’existence de l’écrit comme une unité textuelle autonome, le second critère réside dans le sujet de l’écrit qui doit être centré sur le venenum ou les venena, soit les substances vénéneuses de toutes natures. Ainsi, en dehors du genre vénénologique, ces écrits peuvent se rattacher à la littérature médicale, puisque l’aspect pathologique et thérapeutique sont admis. De plus, ces écrits peuvent se retrouver dans la littérature décrivant la nature. A la fin du XIII° siècle, les écrits tendent à se généraliser sous la forme des traités grâce à l’essor de la pensée scolastique. Cependant, d’autres formes moins formelles d’écrits vénénologiques se développent, et ce dès le XII° siècle, notamment sous la forme de consilium. Les écrits sont rédigés en langue savante. Ainsi, le genre vénénologique n’a pas de forme stable ou consacré, ce qui n’empêche pas le genre de se constituer à la fin du XIII° siècle.
Chapitre 3 : Etablissement, importance numérique et matérialité du corpus.
Tout d’abord, l’auteur révèle la difficulté de former un corpus du genre définit précédemment. La recherche d’écrits vénénologiques est difficile, ces derniers n’étant pas forcément bien répertorié
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