Capitulaire saxon (775-790)

Introduction

Un capitulaire est un acte public émanant du roi, divisé en chapitres et qui a force de loi ou de règlement. Il existe aussi des « capitulaires épiscopaux « destinés aux membres du clergé. Certains adoptent un caractère mixte et contiennent des prescriptions d’ordre religieux et d’administration civile comme c’est le cas pour ce document.

Ce capitulaire émane de l’autorité de Charlemagne, le roi des Francs, aussi appelé Charles Ier le Grand. Il est le fils de Pépin le Bref, et il serait né en 742 et mort en 814. Il fait partie de la dynastie carolingienne et devient empereur d’Occident en 800.

Le capitulaire saxon, aussi appelé « Capitulatio de partibus Saxonae », a été imposé au peuple saxon en 785.

Il s’agit d’un peuple païen, qui se situent dans le territoire au nord de la Germanie, près de la Frise et de l’Austrasie.

Le texte explique que l’Eglise constitue un lieu d’asile, où la violence n’est pas admise. Le jeûne du Carême doit être respecté et le meurtre d’un clerc est condamnable de mort. Pratiquer le cannibalisme, tenter d’échapper au baptême, ou encore sacrifier un homme en l’honneur des démons est proscrit et passible de peine de mort, tout comme la trahison envers les chrétiens. Toute acte d’infidélité ou agissement contre son seigneur sera aussi puni par la peine de mort et le meurtre d’un seigneur aussi, sauf si on demande pénitence et sous avec le témoignage du prêtre. La dime des revenus publics et privés doit être versé à l’Eglise. Le dimanche et les fêtes religieuses sont exemptés de toute assemblée sauf en cas d’urgence. Il est aussi ordonné que les enfants soient baptisés lors de leur première sauf excuse valable, que les mariages illicites et l’adoration des idoles est puni d’une amende qui varie en fonction des classes sociales. Quant-aux funérailles, les corps des Saxons chrétiens doivent être amenés aux cimetières de l’église.

En 772, Charlemagne envahi la Saxe païenne avec l'intention de la conquérir. Près d'Eresburg, les Francs découvrent l'Irminsul, un gigantesque frêne qui sert de lieu de culte aux Saxons. Il décide de le fait abattre l’arbre et il y fait dresser un immense crucifix à la place. Il a mené de nombreuses batailles qui ont entraîné l'incorporation de la Saxe dans l'empire carolingien et la conversion forcée des Saxons du paganisme au christianisme. Il a publié un certain nombre de décrets, dont le capitulaire Saxon, qui a été rédigé pour contrer la résistance saxonne menée par le chef westphalien Widukind.

En quoi ce capitulaire saxon témoigne-t-il de la volonté d’expansion du christianisme et d’une soif de conquêtes chez Charlemagne et de quelle manière s’y prend-il ?

Dans un premier temps, nous aborderons les raisons qui font du capitulaire saxon une prescription d’ordre religieuse. Ensuite, dans une seconde partie, nous parlerons aborderons les raisons qui font du capitulaire saxon une prescription, cette fois-ci, d’administration civile. Enfin, dans une dernier temps, nous nous pencherons sur les différents objectifs de Charlemagne.

I/ Le capitulaire saxon : une prescription d’ordre religieuse

A) Des interdits et des exigences plus ou moins strictes

La plupart des religions, qu’elles soient monothéistes ou bien polythéistes, sollicitent le respect de certaines règles de conduite comme c’est le cas au sein de la religion chrétienne. En effet, il s’agit donc de respecter un certains nombres d’impératifs dans le but notamment de prouver sa foi et la dédication portée à Dieu.

Ces impératifs peuvent par exemple concerner le régime alimentaire ou encore l’organisation de la vie commune lors des jours dédiés au Seigneur. Dans ce capitulaire, Charlemagne mentionne ces deux usages essentiels, qui régissent la vie des chrétiens et il ordonne le respect de ces exigences au païens sous peine de mort.

Au chapitre 4, Il exige que le jeune du carême soit appliqué par tous et que l’interdiction de mangé de la viande lors de ce jeune soit respectée par tous, et ce sous peine de mort. Cependant, il ajoute que si cette interdiction n’a pas été respectée, il faudra avant tout que le prêtre en détermine la raison. On peut en déduire que la sentence sera plus clémente si la raison est valable, voire écarter.

Au chapitre 18, Il ordonne aussi des Saxons qu’ils aillent à la messe tous les dimanches et lors des jours de fêtes solennelles, pour je cite : « y entendre la parole divine et vaqueront à la prière et aux œuvres justes ». Il décrète aussi que les plaid publics et laïques soit dissous lors de ces jours qui doivent être consacré à Dieu.

Le plaid constitue une assemblée des hommes libres, qui peut se situer à plusieurs niveaux. Il peut être convoqué par le comte à l’échelle de son comté, le plaid général est convoqué par le roi dans l’une de ses résidences et peut rassembler plusieurs centaines de grands et plusieurs milliers de guerriers prêts à partir en expédition.

Il régule aussi certains sacrements comme le baptême qui est obligatoire et à auquel on doit procédé lors de la première année de l’enfant, ou encore le mariage. Il instaure par ailleurs le système de dîme qui consiste en ce qu’un partie des revenus publics et privés soit versée à l’Eglise. Le non-respect de cette règle est passible d’une amende.

B) Une volonté d’éradiquer le paganisme

En évangélisant les Saxons, Charlemagne manifeste aussi une forte volonté d’éradiquer le paganisme. Il s’agit du nom donné par les chrétiens des premiers siècles au polythéisme, notamment pratiqué par les populations qui n’ont pas été évangélisées. Ce terme regroupe donc de nombreuses pratiques spirituelles et traditionnelles, et les divinités célébrées par les païens sont souvent des divinités qui datant de la période précédant la chrétienté.

Les pratiques païennes sont considérées comme reculées et elles ne sont évidemment pas bien vu aux yeux de l’Eglise. Charlemagne va donc mettre en place dans ce capitulaire,

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