Tacite, Vie d'Agricola.
Commentaire de texte : Tacite, Vie d'Agricola.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar agatheHK • 13 Février 2017 • Commentaire de texte • 1 681 Mots (7 Pages) • 4 291 Vues
Agathe François Culture Antique
Sujet : Quelle double image des romains nous offre cette image d’Agricola.
Support : Tacite Vie d’Agricola
La vie d’Agricola ( De Vita et Moribus Agricolae) fait parti des rares ouvrages de Tacite, historien romain, qui ont été conservés. Il fut publié en 98 après J.-C. C’est l’éloge sincère rendue par Tacite à la mémoire de son beau-père, le dénommé Agricola, mais aussi la trace écrite de quelques-uns des épisodes les plus importants de la conquête de la Bretagne par les Romains. Nous pouvons nous demander quelle double image des Romains est dépeinte à travers le portrait d’Agricola. Pour ce fait, nous verrons dans un premiers temps la conquête de la Bretagne par Agricola grâce à laquelle Tacite nous dépeint l’image du bon citoyen répondant au devoir d’expension de son Empire, puis dans un second temps nous aborderons à travers la réussite d’Agricola l’image néfaste des institutions et des hommes romains guidés par le vice.
L’histoire de l’ancienne Rome est étroitement liée à son histoire militaire. L’Empereur Domitien renforce l’économie en réévaluant la monnaie romaine, il réorganise les défenses frontalières et entame un ambitieux programme de construction dans Rome. Sa politique extérieure est marquée par les campagnes d’Agricola en Bretagne. C’est notamment à travers cette invasion de la Bretagne par Agricola que Tacite donne à son beau père l’image du courageux conquérant à la gloire militaire, image si fidèle aux romains : celle du citoyen accomplie. En effet, il fut confié à Agricola la vingtième légion et la tâche d’envahir la Bretagne, une région fertile, aux multiples richesses tels que l’or, l’argent et d’autres métaux. Tacite fait donc l’éloge de la stratégie militaire d’Agricola, comme une des qualités premières du citoyen romain : nous pouvons lire « cum simul terra, simul mari bellum impelleretur » « La guerre était portée à la fois sur terre et sur mer ». Agricola est un chef vaillant, qui fait preuve d’ingéniosité, « Ac ne superrante numero et peritia locorum circumireturn diuiso et ipsein tris partes exercitu incessit » (il divisa lui aussi son armé en trois corps et poursuivit sa marche.) Les Bretons même, selon Tacite, reconnurent suite à l’offensive romaine qu’ils n’avaient pas été battus par la valeur des Romains mais par l’habilité de leur chef.
Agricola est bien un citoyen, nous pouvons souligner que Tacite le désigne du titre de « proconsul » ce qui signifie qu’il a été auparavant consul à Rome, le consulat étant la plus haute des magistratures du cursus honorum, la succession des fonctions politiques pouvant être exercées seulement par un citoyen. Cneius Julius Agricola est donc bien un citoyen romain. Ainsi Agricola par son ingéniosité, son habilité est digne de son statut de citoyen romain : il joue un rôle dans l’extension de la domination romaine. Les fonctions de « proconsul » qu’exerce Agricola sont à la fois des fonctions politiques et militaires. Agricola est donc le conquérant de la province qu’il va ensuite administrer, contrôler. L’image dépeinte d’Agricola ici est celle de tout bon romain puisque la formation militaire est obligatoire pour tous les citoyens. Comme tout bon citoyen romain, Agricola est donc un artisan de l’expension de l’hégémonie Romaine, de la petite cité italienne ayant conquis un vaste empire allant de l’Atlantique jusqu’au monde arabe.
Agricola a apporté avec lui la culture romaine en Bretagne et donc réalise ainsi une romanisation de l’île. Il instaure la paix et le modèle de Rome : Nous pouvons notamment relever, l’apport de rites culturels comme la construction de temples, de forums : « ut templa, fora, domos (…) » p. 40. Agricola accèlère cette romanisation par l’instauration d’habitudes propres aux romains : « idque apud inperitos humanitas uocabatur, oum pars seruitutis esset » ( on céda aux séductions du vice : portiques, bains, banquets raffinés. Dans leur inexpérience, ils parlaient de civilisation, alors que c’était un élèment de leur esclavage). On peut cependant souligner qu’ici Agricola ne vise pas tous les Bretons : La romanisation, l’accès à éducation se limite aux élites bretonnes, aux fils de notables « filios liberalibus ». Cette paix par l’acculturation est indispensable pour l’Empire romain qui ne pourrait faire face à des conflits simultanés sur son vaste territoire. En romanisant les élites, Agricola assure la fidélité de celles-ci à Rome. Agricola représente donc cette Rome de la hiérarchie et nous renvoit à un système basé sur une élite romaine. Les romains sont donc les élites de l’Empire.
Toutefois, Agricola se démarque du reste des Romains par l’énumération de ses nombreuses vertues. Il est magnifié par Tacite qui fait de lui une personnalité hors norme, presque divine, premièrement par sa filiation, sa mère Julia Procilla est caractérisée par une « rarae castitatis » (vertu exeptionelle). Ainsi par sa nature bonne, Agricola est protégé des séductions du vice. Agricola reçoit une éducation qui dépasse celle du simple citoyen romain : par son attrait à la philosophie il retint la mesure : qualité rare qui le démarque des autres hommes. Il se démarque vite des autres jeunes gens qui sont indisciplinés, il n’a pas d’attirance pour la débauche, il est rempli d’ambitions mais n’est pas une âme corrompue : ainsi il ne se laissa pas dénaturer par son attribution pour sa questure en Asie par exemple.
...