Socialisme Communisme Et Syndicalisme En Alemagne
Mémoire : Socialisme Communisme Et Syndicalisme En Alemagne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alliyaah93 • 13 Janvier 2014 • 1 680 Mots (7 Pages) • 1 084 Vues
Le socialisme, mouvement né au début du xixe siècle, a été une des grandes idéologies qui ont marqué l'Europe depuis ce siècle. Pour parvenir à l'égalité et à la liberté, les socialistes souhaitent mettre en commun les outils de production. Certains choisissent la voie de la réforme, d'autres, celle de la révolution. À partir de 1867 et de la publication du Capital, la figure de Karl Marx domine la pensée socialiste avec la théorie de la « lutte des classes », et à partir de 1917 se développent des partis communistes sur le modèle de ceux de la Révolution russe. En Allemagne, l'évolution du socialisme est tout à fait particulière, tout comme celle du syndicalisme, destiné à défendre les droits des travailleurs.
Quelles sont les spécificités des liens entre socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875, date de la création d'un parti socialiste unifié ?
1. Unité et diversité du mouvement socialiste allemand de 1875 à 1945
La naissance des socialismes allemands
• Les fondements théoriques
Le socialisme en Allemagne a été marqué avant 1875 par l'héritage de grands penseurs. Le premier est Ferdinand Lassalle (1825-1864). Il préconise des réformes obtenues par des voies légales. Il fonde le premier parti socialiste en 1863, l'ADAV (Allegemeiner Deutscher Arbeiterverein). En 1869, un autre parti est fondé par August Bebel et Wilhelm Liebknecht, le SDAP (Socialdemokratische Arbeiterpartei Deutschlands), qui s'engage dans la voie révolutionnaire. Tous sont marqués par les idées de Karl Marx. Celui-ci considère que la révolution industrielle a conduit à la formation d'un prolétariat qui doit renverser par la révolution la bourgeoisie capitaliste. Ceci doit aboutir à la dictature du prolétariat, avant que l'État et la propriété privée ne disparaissent. C'est alors qu'un véritable communisme pourra être instauré.
• La naissance d'un parti socialiste unifié et l'impossible maintien de cette unité
En 1875, l'ADAV et le SDAP fusionnent lors du congrès de Gotha. Ils forment le SAP (Sozialistische Arbeiterpartei Deutschlands). Son programme est un compromis : il prône la révolution, mais participe à la vie politique. Son audience est très importante parmi les ouvriers. Il diffuse une culture socialiste par le biais d'un encadrement du monde ouvrier dans des activités sportives et culturelles. En 1890, le parti prend le nom de SPD, Sozialdemokratische Partei Deutschlands. Sous ce nom, il est un des plus anciens partis politiques existant encore en Europe. Il participe à la IIe Internationale, association de partis socialistes européens.
• L'apparition d'un communisme allemand
Au sein du SPD s'affirme une tendance plus radicale qui s'oppose à la participation du pays à la Première Guerre mondiale. Ses partisans fondent en avril 1917 un nouveau parti socialiste, l'USPD (Unabhängige Sozialdemokratische Partei Deutschlands). Les membres les plus à gauche de ce mouvement mené par Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg sont fascinés par l'action des bolcheviques en Russie. On les appelle les « spartakistes », en référence au chef de la révolte des esclaves à Rome au ier siècle av. J.-C. Le 1er janvier 1919, ils fondent le parti communiste allemand, le KPD (Kommunistische Partei Deutschlands). Le SPD, dirigé par Friedrich Ebert, reste réformiste. Les adhérents de l'USPD rejoignent le SPD. Le socialisme allemand est donc durablement divisé et marqué par l'opposition entre voie révolutionnaire (communiste) et réformiste.
Un syndicalisme spécifique
• La naissance des syndicats
Les différentes associations de travailleurs allemands sont fédérées en 1892 dans une commission générale des syndicats allemands. Cette association, dirigée par le socialiste Carl Legien, est très proche du SPD.
• Un modèle syndical allemand
Les syndicats ont recours à plusieurs types d'actions. Les grèves sont nombreuses au début du xxe siècle. En 1905, les grévistes sont près de 400 000. Ils obtiennent de nombreux acquis sociaux. Quatre millions d'Allemands sont syndiqués en 1914.
• Un mouvement syndical divisé
Avec la naissance du KPD, le mouvement syndical éclate. Le syndicat communiste, la RGO (Revolutionäre Gewerkschafs Opposition), créé en 1929, se lance dans des grèves très dures. L'ADGB (Allgemeine Deutsche Gewerkschaftbund) reste proche du SPD et obtient de nombreux acquis sociaux par la négociation.
Socialismes et pouvoirs de 1875 à 1945
• Le socialisme, de l'interdiction à la reconnaissance
Sous le gouvernement du chancelier Bismarck, le socialisme est violemment combattu. Une « loi antisocialiste » est votée en 1878 et interdit toute action politique et syndicale. Il octroie par ailleurs d'importantes lois sociales (retraites, assurances maladie…) pour tenter de calmer les revendications. La loi est abolie avec le départ de Bismarck en 1890. Pourtant, depuis 1871, la représentation politique des socialistes ne cesse de croître, passant de deux députés en 1871 à 110 en 1912. Avec plus de 30 % des voix, le SPD est le premier parti allemand.
• Les socialistes au pouvoir sous la République de Weimar
À la fin de la Première Guerre mondiale, le SPD devient le premier parti du nouveau régime politique, la République de Weimar. En janvier 1919, une révolte spartakiste éclate à Berlin. Le gouvernement SPD choisit la voie de la répression contre les communistes : c'est la « semaine sanglante » du 5 au 12 janvier. Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht sont tués le 15 janvier.
• Le socialisme interdit et persécuté pendant le nazisme
L'émergence du parti nazi va conduire SPD et KPD à être interdits. Ces deux partis refusent de s'unir face à la progression des nazis, qui remportent les élections de 1932 et accèdent au pouvoir
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