Rome selon Strabon

Exposé avec Gaspouille

II: La compagnie britannique des Indes Orientales : Des débuts complexes pour par la suite devenir “la machine de guerre économique anglaise”.

A)Les raisons principales de la création de l’EIC  

La Compagnie britannique des Indes Orientales est créée en 1600 par une association de négociants londoniens. Elle démarre timidement mais va vite s’imposer comme la “machine de guerre économique anglaise”.

Mais pourquoi l’EIC est-elle créée?

Alors que des marchands des Provinces-Unies s’organisent dans la dernière décennie du 16ème siècle pour commercer avec l’Asie, les anglais se rendent compte à leur tour de l’immense potentiel commercial, particulièrement sur le marché des épices, qu’offre le continent asiatique.

Dans un contexte d’extrême compétitivité entre les deux grandes puissances économiques européennes de l’époque, des marchands et négociants anglais et hollandais fondent tour à tour leurs propres compagnies commerciales afin d’acheter des navires et financer des expéditions vers l’Océan Indien.  

En 1600, côté Anglais, des marchands londoniens font pression sur le gouvernement anglais de la reine Elisabeth 1er pour qu’une charte royale créée la CIO.

La compagnie créée, les marchands peuvent se préparer économiquement et organiser leurs futurs expéditions. Ils ont d’abord comme projet de rassembler 30 000 livres Sterling pour débuter leurs opérations commerciales. A la hauteur de leurs premiers investissements, ces expéditions sont d’abord de petite taille afin d’éviter la faillite des compagnies et des investisseurs en cas d’échec.

Des accords sont passés avec différents dirigeants asiatique pour s’installer dans leurs ports et des marchandises sont ramenées en Europe pour faire de larges profits.

Les Hollandais sont les premiers à exceller dans le commerce maritime avec l’Asie en réduisant le coût de leurs expéditions tout en maximisant leurs profits.

A leurs arrivés, les anglais sont donc en retard en comparaison aux hollandais qui occupent les zones les plus profitables du continent. Ils se rabattent donc sur d’autres ports, ne pouvant pas concurrencer militairement la VOC, bien plus puissante à l’époque.

A la différence de la colonisation, en tout cas à leurs débuts, ces compagnies commerciales ne peuvent pas simplement prendre le contrôle de territoire asiatique par la force car leurs ports et leurs industries étaient dépendants d’accords passés avec les dirigeants locaux profitable aux deux parties.

L’argent permettant le financement des expéditions provenait quant à lui largement d’investisseurs privés, L’EIC étant une société à action.

En effet, du 16ème au 18ème siècle, la doctrine mercantiliste est prédominante en Europe. Ce sont les marchands et négociants qui contrôlent le flux des marchandises et par conséquent, les politiques commerciales mondiales.

L’Etat anglais, et l’EIC sont partenaires dans la conquête des marchés extérieurs. Bien que majoritairement financée par des actionnaires, la couronne la soutient militairement et diplomatiquement.

Avant l’EIC, les britanniques avaient déjà eu plusieurs tentatives pour développer leurs commerces à l’étrangers et servir les intérêts stratégique de la couronne avec notamment  la Compagnie du Levant pour le commerce en méditerranée orientale ou la Compagnie de Moscovie, la première compagnie importante de commerce à actions. Mais aucune n’a connu le succès de l’EIC.

         B) Les débuts de l’EIC sur le continent asiatique: début d’une période de prospérité pour l’EIC et de succès commercial.

 Jusqu’en 1588, les routes commerciales vers l’Asie sont contrôlées par les espagnols et les portugais. La lourde défaite de l'invincible armada espagnol contre les armés anglaises donne aux anglais une opportunité de récupérer ce monopole commerciale.

L’EIC se voit confronté aux hollandais à leurs arrivés en indes orientales hollandaises (l’indonésie actuelle) ainsi qu’aux portugais en Inde.

En effet, les hollandais n'apprécient pas l'arrivée des anglais sur leurs comptoirs commerciaux et décident de renforcer leurs positions sur les plus grandes îles des archipels d’Asie du Sud-Est. Pas assez préparés militairement face à de puissantes flottes hollandaises déjà bien installées, les anglais de l’EIC décident de commercer avec de petites îles, moins profitables mais leur permettant de gagner de l’argent sans affronter les hollandais.

Cependant, les hollandais ne sont pas d’accord mais adoucissent leur réponse aux anglais, bien conscient de l’importance de leur soutien face aux français et portugais, eux aussi prétendant des îles asiatique.

Au lieu de les chasser par la force, les hollandais décident donc de les chasser diplomatiquement en envoyant dès 1613, une délégation à Londres les invitant à s’en aller. En effet, ils insistent sur le fait qu’ils étaient les premiers et que de toute façon, ils ont leurs armés en cas de désaccord. Le marché des épices leur appartient!

Mais, les anglais sont décidés à continuer leur aventure asiatique sans prendre compte des menaces hollandaises.

Les hollandais réitèrent donc leurs demandes deux ans plus tard, encore une fois, sans trouver d’accord avec les anglais. La guerre éclate! De grandes batailles ont lieu à Bantam et à Djakarta, mais malgré de lourdes pertes des deux côtés, aucun des deux camps n’en sortent vainqueurs.

Pour résoudre le conflit, les hollandais envoient des conditions aux anglais.

Ils proposent 80% du marché pour eux, 20% pour l’EIC. Les anglais refusent.

Ils font donc une 2ème proposition: ⅓ des épices (sauf le poivre) pour Londres, le reste pour Amsterdam en échange de protection dans leurs comptoirs commerciaux. Les anglais acceptent.

Cependant, l’accord ne dure pas longtemps et la situation devient explosive en 1623.

En effet, les anglais sont exclus par les hollandais des indes orientales hollandaises après le célèbre massacre d’Amboine en 1623, massacre durant lequel, des marchands anglais, japonais et portugais sont exécutés, accusés de conspiration par les autorités hollandaises.

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