Les Mots Cles De La Geographie
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Madeleine Michaux
Les mots-clés
de la géographie
© Groupe Eyrolles, 2008
ISBN : 978-2-212-53993-6
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Se repérer en
géographie physique
Pendant longtemps l’étude d’une région, d’un paysage ou d’un
continent commençait par une description des aspects physiques,
relief et climat. Ces divisions étaient déjà considérées comme artifi-
cielles, mais nécessaires, à condition d’être suivies par une descrip-
tion des liens étroits entre relief, climat, place et rôle des hommes
dans cet espace d’interaction. Si désormais les géographes préfè-
rent mettre l’homme au centre de l’analyse géographique, ils n’en
négligent pas pour autant les connaissances d’ordre physique
indispensables à la description comme aux prises de décisions
concernant tout espace de vie.
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Catastrophes naturelles
Les catastrophes naturelles sont d’ordre géologique (volcanisme, séisme,
tsunami) ou climatique (cyclones, tempêtes, inondations, sécheresse…) ;
100 000 personnes meurent chaque année, en moyenne, du fait de ces
catastrophes. Au cours du
siècle, elles tuaient 650 000 personnes par
XX
e
an. Les progrès de la connaissance scientifique et de la prévention expli-
quent la réduction du nombre de morts, alors que la population planétaire
est passée de 1 à 6 milliards. Cependant 75 % des victimes de catastrophes
naturelles habitent dans les pays pauvres, 23 % dans les pays à revenus
intermédiaires et seulement 2 % dans les pays riches. Les raisons de cet
écart sont essentiellement économiques, les pays les plus pauvres
n’ayant pas toujours les moyens nécessaires à la prévention, en général
très coûteuse.
Cyclones et tempêtes
Les cyclones, qu’on appelle aussi suivant les régions typhons ou hurrica-
nes, sont des tempêtes tropicales très violentes. Ils se forment au-delà de
5° de latitude de part et d’autre de l’équateur, au-dessus des eaux chaudes
océaniques. Ils sont fréquents dans le golfe du Mexique et le long de la
côte sud des États-Unis, au large du sud de la Californie, en Asie du Sud-
Est (Japon, Philippines, sud de la Chine, golfe du Bengale) et dans l’océan
Indien (Madagascar, La Réunion).
Chaque année, 120 dépressions tropicales se forment sur les océans à la
fin de l’été et à l’automne, et sont susceptibles de se transformer en
cyclones.
Les coûts matériels et humains des cyclones peuvent être considérables.
En 1970, un cyclone a fait 300 000 victimes au Bangladesh, qui a ensuite
perdu 140 000 de ses habitants lors du cyclone de 1991. Les États-Unis ont
eu 1 200 morts lors d’un cyclone en 1999. Les dégâts ont alors été évalués
à 700 millions de dollars. Mais bien pire fut le cyclone Katrina qui a ravagé
le sud-est du pays à la fin du mois d’août 2005, faisant 1 500 victimes et
provoquant 125 milliards de dollars de dégâts. Des centaines de milliers de
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personnes ont été déplacées, les industries pétrolières et chimiques, les
ports, les réseaux routiers, électriques et de communication ont été
détruits, des villes entières dévastées.
C’était un monstre météorologique !
Le 23 août 2005, Katrina naît au large des Bahamas : c’est un amas
d’orages tropicaux de 400 km de large. Le 24 août, les vents dirigent
Katrina vers la Floride. Le 25 août, le cyclone perd de sa vigueur, mais il
repasse au-dessus du golfe du Mexique où les eaux de surface attei-
gnent 28 ° C. Katrina devient alors un « monstre météorologique ». Le
28 août, le cyclone est classé en catégorie 5, la pression descend
jusqu’à 905 hectopascals, les vents soufflent à plus de 270 km/h, et son
diamètre dépasse 1 000 km. Les vagues atteignent 10 m, il tombe plus
de 300 mm de pluie en 24 heures. Le 29 août, Katrina faiblit en passant
sur le continent, ce n’est plus qu’une tempête tropicale.
Air ascendant chaud
Air descendant sec entre les nuages
Le mur de l’œil est un anneau de nuages et de vents tournants à grande vitesse.
L’œil est une zone calme, de basse pression.
Coupe d’un cyclone
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Catastrophes naturelles
Les vagues scélérates
Difficiles à prévoir, bien que de mieux en mieux comprises, les vagues
scélérates naissent de la conjonction de phénomènes complexes :
tempêtes éloignées dont les vagues se croisent, hauts-fonds, vents
violents, etc. Leur hauteur entre le creux et la crête peut atteindre plus
de 30 m. Elles peuvent couler des navires. Elles sont relativement
fréquentes au large du cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud.
Si les régions tempérées ne connaissent pas les cyclones, les tempêtes
peuvent y avoir des conséquences catastrophiques.
En décembre 1999, deux tempêtes ont parcouru la France, générées par
deux dépressions : celle du 26 décembre atteignait 980 hectopascals (la
pression moyenne est de 1 015 hectopascals), celle des 27 et 28 décembre
descendait jusqu’à 965 hectopascals. Les vents souf èrent entre 120 et
150 km/h dans la moitié sud de la France, à plus de 150 km/h sur la Breta-
gne et le Bassin parisien (172 km/h à Orly).
Soixante-neuf départements ont alors été déclarés en état de catastrophe
naturelle, et 88 personnes sont mortes du fait de la tempête. En Charente-
Maritime par exemple, il y a eu 15 morts, 60 blessés, 250 000 foyers privés
d’électricité, 200 bateaux endommagés ou coulés, des forêts entières
dévastées.
Si le coût humain et économique de telles tempêtes est très élevé, les
conséquences sur la végétation sont loin d’être toujours négatives. On a
constaté que le bois mort accumulé après la tempête avait permis le déve-
loppement d’une biodiversité très utile. Les tempêtes n’ont donc pas que
de mauvais effets.
Sécheresses et inondations
Sécheresses
Il ne faut pas confondre sécheresse et aridité. L’aridité caractérise des
régions du monde dans lesquelles l’eau est rare. La végétation, la faune et
les hommes se sont adaptés à ce type de milieu. La sécheresse survient
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lorsque, temporairement, la quantité d’eau reçue est très inférieure à la
normale. Elle peut toucher des zones déjà semi-arides, qu’elle conduit à la
désertification. Mais les sécheresses peuvent aussi atteindre les régions
tempérées. Les climatologues parlent de déficit pluviométrique, les
hydrologues constatent la baisse de niveau des nappes phréatiques, les
agronomes mesurent le manque de réserves hydriques superficielles.
Nappes phréatiques : ce sont les eaux du sous-sol les plus proches de la
surface du sol. Leur alimentation est étroitement soumise aux précipi-
tations. Ce sont les nappes phréatiques qui af eurent dans les sources,
ou les puits.
La France a connu, dans les trente dernières années, plusieurs types de
sécheresses. Celle de 1976 a été très longue, de décembre 1975 à août 1976.
Celles de 1985 et 1986, surtout sensibles dans la partie sud du pays, étaient
des sécheresses de fin d’été. Celles de 1990 et 1993 étaient des sécheresses
uniquement estivales, touchant de nombreuses régions. Celle de 2003
peut être considérée comme une sécheresse de printemps et d’été, elle a
duré de mars à août. Dans ce dernier cas, le niveau des nappes phréatiques
n’a pas été alarmant, mais l’agriculture a beaucoup souffert, et la canicule
qui a terminé la période a eu des conséquences dramatiques.
Inondations
Les inondations peuvent résulter d’un raz-de-marée, d’une rupture de
digue, de la crue d’une rivière, de la saturation des sols par des précipita-
tions trop abondantes. Ainsi les inondations qui ont touché le département
de la Somme au printemps 2001 étaient dues à des pluies exceptionnelles :
les nappes phréatiques, saturées, se sont écoulées sur des zones étendues,
et de nouvelles pluies, qui n’ont pu être absorbées, ont ruisselé, alimentant
davantage encore l’inondation. Lors des grandes marées (22 avril 2001), la
mer s’est élevée de 10 m au-dessus de son niveau habituel. Pour éviter
qu’elle ne remonte dans le canal de la Somme et n’inonde encore plus les
communes de la vallée, l’écluse a été fermée pendant quatre-vingt-dix
minutes, ce qui a encore ralenti la décrue de la Somme.
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Catastrophes naturelles
Il y a des crues régulières et bienfaisantes, comme celles du Nil avant la
construction du barrage d’Assouan. Mais beaucoup, relativement peu
prévisibles et quelquefois brutales, ont des conséquences catastrophi-
ques. Dans les régions tempérées, la plupart des euves et rivières ont une
crue importante tous les dix ans, et une crue exceptionnelle tous les cent
ans (les crues séculaires). Ce fut le cas à Paris en 1910, ou à Florence en 1966.
Un risque à prévoir
À Paris, si la crue de 1910 avait lieu maintenant, il y aurait 8 milliards
d’euros de dégâts, 600 000 personnes seraient concernées, 130 000
entreprises touchées, 300 000 foyers menacés de coupures d’électri-
cité, 100 000 foyers privés de téléphone, 15 hôpitaux menacés, 4 000
malades à déplacer.
Séismes et tsunamis
Séisme : c’est un tremblement de terre dont l’origine, le foyer, est plus
ou moins profonde, de 100 à 700 km au-dessous de la surface terrestre.
Le point de cette surface situé à la verticale du foyer est l’épicentre.
La tectonique des plaques, origine des séismes
La lithosphère, croûte terrestre rigide, est divisée en plaques, qui se
déplacent sur une zone visqueuse plus profonde. Ces plaques peuvent être
totalement océaniques, comme la plaque pacifique, totalement continen-
tales, comme la plaque iranienne, ou mixtes, comme la plaque eurasiati-
que ou la plaque nord-américaine.
Les séismes ont lieu là où les plaques se rencontrent ou bien là où elles
s’écartent. Les sismographes permettent de mesurer leur magnitude.
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Catastrophes naturelles
Deux échelles
La magnitude est mesurée selon l’échelle déterminée par Richter en 1935.
C’est l’évaluation de l’énergie dissipée par un séisme. Cette échelle est
ouverte, mais jusqu’à maintenant on n’a pas mesuré de séismes
dépassant 8 à 10 degrés. Un séisme de magnitude 6 dissipe trois fois
plus d’énergie qu’un séisme de magnitude 5. Et un séisme de magnitude
8 équivaut à 3 150 fois l’énergie de la magnitude 5.
L’échelle de Mercalli mesure les dégâts occasionnés par un séisme. Elle
compte 12 degrés, de la quasi-absence de dégâts à la destruction totale
des bâtiments et des infrastructures.
Les dégâts ne sont pas toujours proportionnels à la magnitude, mais
plutôt au lieu du séisme. En plein désert, il n’y a pas de dégâts, au sens
humain et économique, alors qu’ils peuvent être très importants si
l’épicentre est proche de zones construites et habitées. Ainsi, le
4 novembre 1952, un séisme de magnitude 9 dans la presqu’île sibérienne
du Kamtchatka n’a fait aucune victime. Le 28 mars 1964, un séisme de
magnitude 9,2 en Alaska n’a fait « que » 125 victimes. Un tremblement de
terre d’une magnitude beaucoup moins puissante, de 6 ou 7, a fait entre
250 000 et 700 000 morts selon les sources, au nord de la Chine en
juillet 1976.
Pas moins de 90 % des foyers sismiques et des séismes les plus meurtriers
correspondent à des zones où une plaque s’enfonce sous une autre
plaque, comme le long de la côte ouest des deux Amériques, ou aux Philip-
pines. Cette situation explique le tremblement de terre de Lisbonne, qui fit
60 000 morts le 1
novembre 1755.
e r
Jusqu’à maintenant, il est très difficile de prévoir un séisme, même
précédé de signes avant-coureurs, comme l’élévation de la température de
l’eau des fonds océaniques ou les réactions insolites de certains animaux.
Si l’on ne peut prévoir le jour et l’heure d’un séisme majeur, comme celui
qui risque de toucher la Californie, on peut en partie en éviter les consé-
quences tragiques, en construisant des immeubles antisismiques, en
éduquant les populations des zones à risques, en surveillant par satellite
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les éventuels tsunamis. Lors du tremblement de terre d’Alger le 21 mai
2003, des témoins ont raconté : « J’étais au balcon, je regardais vers le
centre d’Alger lorsque j’ai vu comme un énorme nuage de poussière. J’ai
été pris de vertige, puis l’immeuble a commencé à aller d’avant en arrière,
comme une balançoire, puis tous mes meubles sont tombés, le lustre du
salon est sorti par la fenêtre. »
L’activité sismique en France
L’Europe méditerranéenne et alpine et la France ne sont pas à l’abri des
tremblements de terre, comme l’a montré celui de Lisbonne. Il y a eu des
séismes de magnitude supérieure à 5,5 en Bretagne, dans le Massif
central, les Pyrénées, l’Alsace, la Provence, tout au long de notre histoire.
Récemment, le 9 juin 2001, la Vendée a ressenti un séisme de 5,1 et le quart
nord-est du pays a subi une secousse de 5,4 le 22 février 2003. La France
connaît en moyenne dix à vingt séismes supérieurs à 5 en un siècle et une
vingtaine supérieurs à 3,5 chaque année.
(Source : fichier de séismicité historique Sirene)
Les séismes d’une magnitude supérieure à 5,5 en France depuis le XIVe siècle
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Catastrophes naturelles
Les séismes les plus meurtriers depuis 1975
4 février 1976 Guatemala 23 000 morts
28 juillet 1976 Chine 250 000 à 700 000 morts
19 septembre 1985 Mexico 5 000 à 40 000 morts
7 décembre 1988 Arménie 30 000 morts *
17 janvier 1995 Japon 6 500 morts
17 août 1999 Turquie 25 000 morts *
26 janvier 2001 Inde 25 000 morts *
26 décembre 2003 Iran 40 000 morts
21 mai 2003 Algérie 2 500 morts
24 février 2004 Maroc 570 morts
26 décembre 2004 Indonésie 250 000 morts *
8 octobre 2005 Pakistan 40 000 morts *
* Les chiffres varient suivant les sources.
Les tsunamis
Ce sont souvent les tsunamis qui font le plus grand nombre de victimes.
Au large du Chili, en 1960, l’effondrement d’une portion de l’écorce terres-
tre de plusieurs centaines de kilomètres carrés, engendra des vagues
énormes, qui atteignirent le Japon, 10 000 km plus loin, en moins de vingt-
deux heures.
Le tsunami de l’Asie du Sud-Est, en 2004, était un mur d’eau de 5 à 10 m
de haut, peu sensible en haute mer, mais catastrophique sur tous les
rivages.
L’UNESCO informe, mais ne rassure pas !
« Les tsunamis se propagent en océan profond à la vitesse d’un avion de
ligne. […] Quand ils atteignent les eaux moins profondes, ils ralentissent
et grandissent énormément. […] Si vous êtes sur une plage et que le sol
bouge si fort qu’il est difficile de rester debout, un tsunami a pu se
former. Il peut être précédé d’un retrait de la mer mettant à découvert
les poissons. […] On entend parfois un grondement comme un train. […]
Éloignez-vous rapidement du rivage vers les hauteurs. […] Si vous êtes
emporté cherchez quelque chose pour flotter. »
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Le plus gigantesque des tsunamis connus est celui que provoqua l’explo-
sion du volcan Krakatoa, en Indonésie, en 1883 : la vague atteignit 35 m de
haut, ravagea Java et Sumatra, transporta un vaisseau de guerre hollan-
dais à 3 km à l’intérieur des terres.
À 4 000 m de profondeur, la vitesse de la vague atteint plus de 700 km/h ;
à 10 m, elle n’avance plus qu’à 35 km/h, mais avec une hauteur accrue.
Volcans
Les volcans correspondent à la remontée de magma, qui provient du manteau
et migre vers la surface en traversant des roches plus denses que lui.
Le manteau : c’est une masse d’une épaisseur de 2 850 km, qui se trouve
entre le noyau de la Terre et la croûte terrestre, beaucoup plus mince (10
à 40 km). Le manteau contient du magma, prêt à être expulsé, brutale-
ment ou de façon plus régulière.
Le danger des volcans dépend de la plus ou moins grande brutalité de
leurs éruptions, et de la qualité des produits expulsés.
Ainsi les volcans de type hawaïen, dont les laves uides s’écoulent de
façon continue et souvent rapide, sont moins dangereux que les volcans
de type peléen – du nom de la montagne Pelée à la Martinique – dont les
bouchons peuvent exploser en quelques secondes, arrachant une partie
du cône volcanique et libérant des gaz, les nuées ardentes, qui détruisent
toute vie sur leur passage.
Les catastrophes volcaniques du passé
En travaillant sur les glaces de l’Antarctique, des scientifiques ont pu
retrouver les traces d’éruptions très anciennes, mais que les hommes ont
pu connaître.
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Catastrophes naturelles
Le Toba
Il y a 74 000 ans, un immense volcan indonésien, le Toba, a projeté
2 800 km3 de débris, ce qui a entraîné une baisse de la température
mondiale de 5 à 6° C.
Le Santorin
Vers 1600 avant notre ère, le Santorin, un volcan de la mer Égée, a explosé,
laissant cependant le temps aux populations de fuir. La température
mondiale a alors baissé de 0,5° C. Une suite d’inondations et de
sécheresses relatées par les annales chinoises peut être attribuée aux
conséquences climatiques de l’éruption. Le Santorin est actif depuis
650 000 ans. Sa dernière éruption date de 1950, mais il produit toujours
des fumerolles et des sources d’eaux chaudes.
L’hiver peut être volcanique
Les éruptions volcaniques peuvent projeter des poussières et des gaz
qui forment un écran réfléchissant la lumière du soleil et l’empêchant en
partie d’atteindre la Terre, dont la température peut alors baisser de 0,1
à 0,7° C, et exceptionnellement davantage.
Le Vésuve
En août 79, l’éruption du Vésuve fit disparaître les deux villes romaines
d’Herculanum et Pompéi. Et le volcan, qui atteignait alors 2 000 m, perdit
dans l’explosion près de la moitié de sa hauteur.
Le Laki
En 1783 et 1784, le volcan Laki, en Islande, entra en éruption. Les perturba-
tions météorologiques qui en résultèrent firent considérablement baisser
les récoltes de céréales en France, comme dans le reste de l’Europe. Le prix
du pain augmenta, ce qui contribua sans doute à la propagation des idées
révolutionnaires chez les populations pauvres et sous-alimentées !
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Le cri
Certains historiens de l’art pensent que le peintre Edvard Munch traduit,
dans son tableau Le Cri, une des conséquences de l’éruption du Kraka-
tau. Le 27 août 1883, ce volcan indonésien a explosé, détruisant les
deux tiers de son île, avec un bruit perçu à plus de 5 000 km. Le tsunami
engendré par l’explosion a tué au moins 40 000 personnes et pendant
de nombreux mois les couchers de soleil furent, partout sur la Terre,
particulièrement rouges, rougeoiement qui occupe tout le fond du
tableau de Munch.
Les risques volcaniques dans le monde
Tous les continents présentent des risques volcaniques. On trouve des
volcans actifs à l’est de l’Afrique et, au large, dans l’île de la Réunion (volcan
de la Fournaise, de type hawaïen, à laves uides, donc relativement peu
dangereux). Tout autour du Pacifique, des volcans dominent les côtes des
deux Amériques comme celles de l’Asie, c’est la ceinture de feu du Pacifique,
qui va de l’Alaska à la Terre de Feu, et du Kamtchatka à la Nouvelle-Zélande.
Ces volcans ne sont pas tous également dangereux. Les risques les plus
grands ont pour origine les volcans explosifs. Parfois le danger est plus
insidieux : les volcans de boue, par exemple, n’émettent pas que des boues
froides, elles sont souvent mélangées à des gaz, qui peuvent s’en ammer
spontanément, comme ce fut le cas en Azerbaïdjan en 2001.
Une partie de la ceinture de feu du Pacifique
En Indonésie, il y a 129 volcans actifs. Le plus puissant est le Merapi qui
s’est réveillé, comme tous les dix ou quinze ans, en avril 2006. Ses
nuées ardentes peuvent atteindre 600 ° C.
Il arrive souvent que les populations, même prévenues, refusent de s’éloi-
gner pour des raisons économiques, ou culturelles : le Merapi, par exem-
ple, est assimilé à une divinité imprévisible qui ne réagit pas toujours
comme le prévoient les volcanologues.
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Catastrophes naturelles
Les principales régions volcaniques du monde
Le dégazage des lacs volcaniques est un danger plus insidieux encore que
celui des volcans. Ces lacs occupent d’anciens cratères, le bouchon de
magma de ces cratères libère du dioxyde de carbone qui peut remonter de
façon plus ou moins brutale, et toujours imprévisible, à la surface du lac.
En août 1986, le lac Nyos, au nord-ouest du Cameroun, a libéré pendant la
nuit un gaz mortel qui a parcouru à 70 km/h les vallées voisines, tuant
1 800 agriculteurs et leur bétail. Depuis, on a installé un système d’évacua-
tion en continu du gaz et inventorié tous les lacs « tueurs » potentiels,
comme le lac Nyos ou le lac Kivu, en Afrique de l’Est.
Les risques volcaniques en Europe
On les trouve essentiellement en Italie, en Grèce et en Islande. En Italie
méridionale, le Vésuve, l’Etna, le Stromboli et le Volcano sont des volcans
actifs qui peuvent menacer un grand nombre d’habitants. Si le Stromboli
associe coulées de lave, projections de pierres et de gaz et si le Volcano
libère des laves pulvérisées en cendre ou en pierre ponce, l’Etna et surtout
le Vésuve présentent des risques d’explosion.
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Se repérer en géographie physique
Un historien courageux
En 79, l’historien romain Pline l’Ancien est mort pour avoir voulu sauver
des habitants de Pompéi menacés par le Vésuve. C’est son neveu,
prudemment resté à distance, qui a raconté sa mort par asphyxie sous
des nuées ardentes.
L’Islande est née d’éruptions volcaniques successives et vit sous la
menace de volcans très actifs. Les geysers, sources jaillissantes intermit-
tentes, sont déjà un signe de volcanisme actif.
En Grèce, le Santorin n’est relativement endormi que depuis 1950. Il émet
encore des sources chaudes et des fumerolles, et peut à tout moment se
réveiller.
La France possède des volcans relativement récents, dans le Massif central
(chaîne des Puys, volcans ardéchois) et au bord de la Méditerranée (Agde).
Il est tout à fait possible que ces volcans se réveillent un jour…
Les hommes responsables de catastrophes
Le 29 mai 2006, alors que la compagnie pétrolière Lapindo effectuait un
sondage à l’est de l’île de Java en Indonésie, la boue a jailli. Le volume
de boue craché par le sol n’a cessé d’augmenter, il a atteint 200 000 m3
par jour fin novembre 2006. Cinq villages ont été engloutis, 15 000 per-
sonnes déplacées, et la boue avance toujours.
Les immenses phénomènes volcaniques des précédentes ères géolo-
giques sont à l’origine de gigantesques plateaux de lave, en Sibérie, au
Groenland, aux Indes, au Brésil, etc. Une seule des coulées formant ces
plateaux a dû libérer de 1 à 200 gigatonnes de dioxyde de soufre. À titre de
comparaison, l’industrie humaine rejette actuellement 120 mégatonnes
(0,120 gigatonne) de dioxyde de soufre par an. Il faudrait 800 ans à ce
rythme pour émettre l’équivalent d’une de ces énormes coulées.
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Climat
Plus qu’aux formes du relief et aux paysages, nous sommes sensibles aux
climats, qui conditionnent en grande partie nos modes de vie et nos
économies. Cependant les mécanismes climatiques sont encore imparfai-
tement connus. Il faut souvent se contenter de subir leurs contraintes, ou
de profiter des atouts, parfois incertains, des phénomènes climatiques
que l’on sait observer et décrire.
Il ne faut pas confondre géographie et climatologie. La géographie s’inté-
resse à la description des climats, mais surtout à leurs conséquences sur
les sociétés humaines, et laisse aux climatologues l’étude scientifique des
phénomènes.
Caractéristiques climatiques
Climat : ensemble des caractéristiques de l’atmosphère relevées en un
lieu donné, et pour une longue période.
Temps : état du ciel et niveau des températures en un lieu donné, à un
moment donné.
Pour définir un climat, il faut bien connaître les précipitations, les tempé-
ratures, les vents, l’ensoleillement, la régularité ou l’irrégularité de ces
phénomènes.
Les précipitations
Les précipitations se produisent sous forme de pluie, neige, grêle, givre,
brumes et brouillards. Leur répartition dans l’année détermine l’existence,
ou non, d’une saison sèche. La quantité de précipitations, mesurée en
millimètres, est donnée pour une année moyenne et peut varier de quel-
ques millimètres à plusieurs mètres suivant les lieux.
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Se repérer en géographie physique
Équateur
Moins de 250 mm
De 250 à 500 mm
De 500 à 2 000 mm
Plus de 2 000 mm
Les précipitations moyennes annuelles dans le monde
Les températures
Les températures sont la plupart du temps données par moyennes
mensuelles, ce qui permet de repérer saisons froides, chaudes, intermé-
diaires ou de constater une constance des températures tout au long de
l’année, comme c’est le cas par exemple en région équatoriale. Ces
moyennes ne sont pas suffisantes pour se faire une idée d’un climat.
L’amplitude thermique (c’est-à-dire la différence entre deux tempéra-
tures) entre deux mois peut s’accompagner d’amplitudes thermiques
diurnes (différences de température entre le jour et la nuit) qui ont des
conséquences importantes sur la végétation.
Le soleil
L’ensoleillement, c’est-à-dire le nombre d’heures de soleil par jour, mois
ou année n’est pas automatiquement lié à la quantité de précipitations :
Nice et Brest reçoivent à peu près la même quantité de pluie, mais Nice a
plus d’heures de soleil que Brest.
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Climat
Le vent
Les vents, qui souf ent des hautes pressions vers les basses pressions,
peuvent être réguliers et généraux, comme les alizés des régions tropica-
les ou les vents d’ouest des latitudes moyennes. Mais ils sont aussi
locaux, s’ajoutant aux caractéristiques climatiques d’une région, comme
le mistral de la vallée du Rhône. Ils modifient la perception des tempéra-
tures, peuvent avoir des effets desséchants sur la végétation et devien-
nent destructeurs s’ils souf ent en tempête.
Brrr !
Aux îles Kerguelen, la température est modérée, (de 7° C en été à 2° C en
hiver), les averses de pluie et de neige sont fréquentes. Mais le maître
absolu des lieux est le vent, violent, qui règne 350 jours par an.
Grandes zones climatiques
Plus on s’éloigne de l’équateur et plus les températures moyennes sont
basses, plus les écarts de durée entre le jour et la nuit augmentent
jusqu’aux régions polaires qui connaissent les très longues nuits d’hiver,
et les très longs jours d’été.
La présence ou l’éloignement de la mer jouent aussi un grand rôle : les
océans se refroidissent et se réchauffent moins vite que le continent ; les
régions côtières ont des températures moins contrastées tout le long de
l’année, en particulier si elles sont baignées par des courants chauds. À
l’inverse, loin des côtes, les écarts de températures sont plus grands, les
précipitations souvent plus rares.
Zone équatoriale
Près de l’équateur, il fait chaud toute l’année, entre 26 et 28° C, sans qu’on
puisse distinguer de saisons. Les pluies sont très abondantes, jusqu’à
10 m par an au pied des montagnes côtières, comme en Asie du Sud-Est,
plus souvent entre 2 et 3 m. La pluie tombe en général en fin de journée,
sous forme d’orages ou de pluies violentes.
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Se repérer en géographie physique
Toundra (maigre végétation, lichens...)
Équateur
Taïga (forêts, conifères, bouleaux)
Forêts, prairies tempérées
Végétation méditerranéenne
Déserts, régions subdésertiques
Savanes
Forêt dense intertropicale
Montagnes (végétation étagée)
Les grands milieux naturels
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Climat
Tropique du Cancer
Équateur
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Se repérer en géographie physique
C’est le domaine naturel de la forêt dense, toujours verte, superposant
jusqu’à plus de 30 m de haut plusieurs étages de végétation, reliés par des
enchevêtrements de lianes.
Un terme à éviter
Il vaut mieux ne pas parler de forêt vierge à propos de la forêt équato-
riale, parcourue depuis toujours par des groupes humains qui y ont vécu
de chasse et de cueillette : Amérindiens, Pygmées, etc. Si elle est
« ombrophile » (qui aime la pluie), elle n’est certainement pas vierge !
Les sommets de cette forêt sont longtemps restés mystérieux, jusqu’à ce
que le « radeau des cimes » du scientifique Francis Hallé s’y pose, et
découvre qu’une multitude de formes de vie s’y développe.
Canopée : surface formée par la cime des arbres d’une forêt. Cette
surface, ondulée et dense dans la forêt équatoriale, a permis d’y poser le
« radeau des cimes ».
Zones tropicales
Sous les tropiques, une saison plus ou moins sèche apparaît. En Birmanie,
en bord de mer, la saison sèche dure de décembre à avril et les 885 mm de
pluies annuelles tombent de mai à novembre. Dans l’ex-Zaïre, à 1 200 m
d’altitude, Lubumbashi connaît aussi une saison sèche, de mai à octobre,
et il tombe 1 300 mm de pluie sur le reste de l’année. Le paysage naturel
est le plus souvent la savane.
Les savanes : couvertes d’herbes parfois très hautes, elles peuvent être
buissonnantes quand la saison sèche est longue, arborées quand on y
trouve quelques arbres et même boisées quand on s’approche de la zone
équatoriale.
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Climat
1–Savane boisée 3 – Savane buissonnante
2– Savane arborée 4 – Steppe
De la savane boisée à la steppe
Moussons
Le climat de mousson est un aspect particulier du climat tropical, qui
touche l’Inde, la péninsule indochinoise, le sud de la Chine : la pluie arrive
en mai, juin ou juillet et dure jusqu’en octobre. Trois ou quatre mois
concentrent de 75 à 90 % des précipitations annuelles. Mais la mousson
peut être en retard, faible, entrecoupée de périodes sèches, et compro-
mettre ainsi les récoltes.
Déserts
Les déserts sont des régions où les précipitations sont faibles.
Il y a désert et désert
Il y a des déserts froids, ceux des régions polaires et continentales
(désert de Gobi en Asie), et des déserts chauds. Ces derniers occupent
des superficies plus importantes, en Amérique (plateaux des Rocheu-
ses, Mexique), en Asie, de la Méditerranée à l’Afghanistan, en Australie
et en Afrique (Sahara au nord, Kalahari en Afrique du Sud).
Outre la rareté des précipitations, plusieurs années sans pluie peuvent se
succéder, les déserts tropicaux connaissent des températures très élevées
(moyenne au-dessus de 24° C, mois le plus chaud dépassant 30° C) et des
vents parfois très violents comme l’harmattan au Sahara ou le khamsin (le
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Se repérer en géographie physique
« vent de 5 jours ») au Moyen-Orient. Enfin les écarts de températures
entre le jour et la nuit peuvent être considérables.
Dans de tels climats l’eau est presque absente, elle ne se concentre dans
les oueds qu’en cas de fortes pluies, phénomène dangereux parce que
rare. En dehors des oasis, les plantes ont toujours un cycle de vie réduit et
ne retrouvent vie que lorsqu’il pleut. De grands euves nés sous des
climats plus humides peuvent, en les traversant, apporter la vie dans les
déserts, comme le Nil en Égypte, ou le Niger en Afrique subsaharienne.
1 – Lit asséché d’un oued
2 – Oasis
3 – Sebkha, nappe d’eau temporaire
Un paysage sous climat désertique chaud
Les latitudes moyennes
Aux latitudes moyennes, c’est-à-dire à égale distance de l’équateur et du
pôle, on trouve les climats tempérés. Ils ne présentent que des contrastes
modérés de température et de pluie, mais se caractérisent par un grand
nombre de nuances.
Les climats océanique, continental et méditerranéen
Le premier est doux l’été et frais en hiver, avec très peu de jours de gel, les
pluies, un peu plus abondantes en hiver, sont régulières. Cependant plus
on s’éloigne de la mer, plus ce climat devient continental. Les hivers sont
plus froids, les étés plus chauds, les pluies plus violentes avec des orages
l’été, et de la neige en hiver.
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Climat
Dans les régions les plus méridionales, le climat méditerranéen, avec ses
sécheresses d’été, rappelle les zones arides des tropiques.
Les climats français présentent de multiples nuances : hyperocéanique en
Bretagne, océanique plus froid au nord, ou plus chaud dans le Bassin aqui-
tain, semi-continental dans les bassins intérieurs, Limagne, Alsace, vallée
de la Saône, méditerranéen au sud… Ils sont à la fois très variés et souvent
changeants. C’est la raison pour laquelle les prévisions météorologiques
sont particulièrement difficiles.
Les climats de montagne
1–Neiges éternelles
2–Alpages
3–Forêts de résineux
4–Forêts de feuillus
5–Cultures et prairies
Microclimats et étagements
dans les montagnes tempérées
Les climats de montagne à l’équateur
1–Étage chaud 3 – Étage froid
2–Étage tempéré 4 – Neiges éternelles
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Se repérer en géographie physique
Microclimat : c’est un climat qui ne concerne qu’une toute petite partie
d’un territoire : un fond de vallée abrité, ou au contraire rarement enso-
leillé, un quartier de ville, plus froid, plus venté que les autres ou au
contraire bien exposé. Les agriculteurs connaissent bien et exploitent
des microclimats, par exemple pour la vigne.
Les climats de montagne présentent sur une faible distance toute une
gamme de caractéristiques et multiplient les microclimats. Sous un
climat tempéré, les versants orientés au nord sont froids et neigeux, ceux
qui sont orientés au sud profitent de l’ensoleillement et il faut monter
plus haut pour trouver les neiges éternelles. Dans les régions arides, les
montagnes reçoivent plus de précipitations que leur environnement. En
climat tropical, les versants « au vent » sont très arrosés, les versants
« sous le vent » plus secs.
Les régions polaires
Près des pôles, le mois le plus chaud n’atteint pas 10° C et la température
peut descendre jusqu’à – 50° C. La longue nuit polaire n’est suivie que
d’une très brève période de réchauffement, un peu plus longue quand on
s’éloigne des pôles. Les précipitations, le plus souvent sous forme de
neige, sont très faibles et difficilement mesurables. Les régions polaires
sont aussi arides que les déserts chauds. Le vent est fréquent et ajoute à
l’impression de froid. Les sols sont constamment gelés. Ils ne dégèlent, en
surface, que dans les zones subpolaires, un peu plus méridionales. Aucune
végétation ne survit au climat polaire.
Sec et froid
À Thulé, dans le nord-ouest du Groenland, la température moyenne
n’atteint jamais 6° C (5,7° C au mois de juillet, le moins froid) et descend
jusqu’à – 27° C de décembre à avril. Les précipitations sont très rares
(117 mm par an) et tombent surtout entre juillet et octobre. Il neige donc
beaucoup moins à Thulé que dans le Massif central ou les Alpes !
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Climat
Évolution climatique
Au cours de l’histoire de la Terre, les climats ont souvent changé, comme
on le sait par l’étude des roches, des pollens, ou des cercles de croissance
des arbres.
Il y a 500 millions d’années, l’Europe était tropicale et l’Afrique en partie
glacée ; 200 millions d’années plus tard, c’est un désert qui s’étendait sur
l’Europe, remplacé ensuite par un climat tropical humide. Dans la période
la plus récente, depuis 400 000 ans, des épisodes de glaciation et de
réchauffement se sont succédé sur le continent européen, tandis que le
Sahara se couvrait d’une végétation abondante.
La mer monte… et descend
Les glaciations, en immobilisant l’eau sur les continents, ont fait baisser
le niveau des mers : il y a 100 000 ans les mers qui bordent l’Europe se
trouvaient à 75 m au-dessous du niveau actuel.
À l’inverse, chaque fois que les glaciers fondaient, les mers montaient :
elles ont parfois dépassé 100 m au-dessus de leur niveau actuel, il y a
300 000 et 400 000 ans.
À une époque plus récente, l’Europe a connu une période froide de 1590
à 1850 tandis que le XIIIe siècle avait été très doux. Ainsi le 28 mai 1642 les
prud’hommes de Chamonix s’inquiètent :
« Ledit glacier appelé des Bois va avançant de jour à l’autre, s’il vient
à continuer quatre années en faisant de même, il court fortune de
faire périr entièrement [le village du Tour]. »
On sait aussi, grâce à des documents historiques, qu’entre le Ve et le VIIe siècle,
le climat de l’Europe était doux, tandis qu’au VIIIe siècle, à l’époque de Char-
lemagne, il s’est refroidi, apportant par exemple pendant l’hiver 763-764
d’énormes chutes de neige et gelant les oliviers, tandis que les glaciers
descendaient plus bas dans les vallées.
Les raisons des changements climatiques des deux derniers millénaires
sont mal élucidées. Conséquence d’une diminution de l’activité solaire
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Se repérer en géographie physique
pour la période froide à partir de la fin du XVIe siècle ? Modification de
trajectoire du Gulf Stream ? Les climatologues pensent que pour cet
épisode froid, les anticyclones subtropicaux pourraient être responsables.
Ils se seraient retirés très loin au sud, laissant la place aux anticyclones et
aux dépressions polaires. Reste à connaître les raisons de ce mouvement…
Atouts et contraintes des climats
Les climats arides, froids ou chauds, sont très contraignants car ils
n’offrent qu’une ou deux possibilités d’adaptation. Le mode de vie eskimo
est le seul qui ait permis pendant des siècles la survie humaine en climat
polaire. Dans les déserts chauds, l’adaptation a pu être nomade, ou
sédentaire dans l’espace très limité des oasis.
Les climats chauds intertropicaux présentent d’indéniables atouts : des
températures qui ne nécessitent pas de protection particulière, une végé-
tation et une faune abondantes. Cependant la fertilité des sols est très
fragile en milieu équatorial, dès que l’on défriche, et le sol dur et rouge qui
se forme alors, la latérite, est à peu près stérile.
L’adaptation, une question d’argent
L’homme s’est installé et a survécu sous tous les climats, même les plus
rudes, et les formes d’adaptation sont aussi variées que remarquables.
Depuis le XIXe siècle, les progrès techniques ont permis aux modes de vie
« tempérés » de se répandre, souvent à grands frais, sous des climats
très contraignants. Les Inuits ne vivent plus dans des maisons à moitié
enterrées, on fait pousser des arbres et des céréales dans les déserts de
Libye ou d’Arabie Saoudite, et des tomates au-delà du cercle polaire.
Mais cette uniformisation a un coût, financier et écologique.
Le climat tropical, qui a deux saisons, une sèche et une humide, présente
plus d’atouts et permet de nombreuses cultures, à condition que la saison
humide arrive régulièrement et que les précipitations soient suffisantes
sans être cataclysmiques. Dans les pays de mousson, une arrivée tardive
des précipitations ou des pluies médiocres compromettent parfois irré-
médiablement les récoltes.
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Climat
Les climats tempérés offrent de grandes possibilités, à condition de
s’adapter à chacune de leurs nombreuses nuances. On ne cultive pas
partout la vigne, le climat océanique ne convient guère aux céréales, et les
longs hivers des climats tempérés continentaux n’autorisent pas toutes
les récoltes.
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Continent
Un continent est une étendue de terre émergée de grande dimension. Il
est habituel de considérer qu’il y a cinq continents : Amérique, Afrique,
Asie, Europe, Océanie, mais il arrive qu’on parle de « continent
antarctique ».
Géologie
Les continents sont, en quelque sorte, l’écorce de la Terre, la lithosphère
(de lithos : pierre).
On peut aussi classer les composants des continents, pour leur partie visi-
ble, en roches d’origine externe (les sédiments, qui forment 5 % de la
lithosphère) ou d’origine interne, éruptives ou solidifiées en profondeur.
Une catégorie intermédiaire comprend les roches sédimentaires modi-
fiées par des pressions et des températures très fortes : les roches
métamorphiques.
Sédiment : matière minérale (débris d’autres roches) ou organique
(coquilles) transportée puis déposée la plupart du temps sous l’eau.
Roches éruptives : montées depuis les couches profondes, elles peuvent
s’être solidifiées sans arriver en surface, comme le granite. Ou bien le
magma est arrivé à l’air libre par les volcans, d’où leur nom de roches
volcaniques.
Le cœur des continents est le plus souvent formé de « boucliers » rigides
de roches éruptives anciennes, parfois recouvertes de sédiments :
boucliers canadien, brésilien, africain, scandinave… Sur leurs marges, on
trouve souvent des chaînes de montagnes résultant du plissement de
roches sédimentaires, avec parfois des inclusions de roches éruptives.
Les continents n’ont pas toujours occupé la place que nous leur connais-
sons. Les études géologiques montrent qu’ils ne formaient presque qu’un
unique bloc de terres émergées il y a 200 millions d’années. Ils se sont
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Se repérer en géographie physique
depuis séparés, mais il est possible qu’ils soient détachés, ou réunis (au
moins en partie) dans 50 millions d’années. L’Europe et l’Amérique du
Nord s’écartent actuellement et la corne de l’Afrique tend à se séparer du
reste du continent.
1–Eurasie 5 – Inde
2– Amérique du Nord 6 – Australie
3– Amérique du Sud 7 – Antarctique
4– Afrique
Les continents il y a 200 millions d’années
Position probable des continents dans 50 millions d’années
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Continent
Les différents continents
L’Amérique
C’est un immense continent qui s’étend du 80° de latitude nord au 55° de
latitude sud. L’Amérique du Nord est reliée à l’Amérique du Sud par un
isthme qui n’occupe que 2,5 millions de km2 . Les deux grands pays de
l’Amérique du Nord, Canada et États-Unis, couvrent 19,6 millions de km2,
et les pays d’Amérique du Sud 17,8 millions de km2. L’Amérique du Nord est
massive en particulier sur sa façade pacifique, mais offre deux façades sur
l’Atlantique.
L’Amérique centrale, si l’on exclut le nord du Mexique, est très découpée et
ses deux façades, atlantique et pacifique, ne sont parfois séparées que par
80 km.
L’Amérique du Sud, qui atteint 5 000 km dans sa plus grande largeur, se
réduit ensuite rapidement et à son extrémité sud ne mesure plus guère
que 60 km du Pacifique à l’Atlantique.
C’est donc dans l’hémisphère Nord que se trouve la plus grande partie du
continent américain.
Isthme : c’est une bande de terre très étroite, entre deux territoires plus
vastes. Comme l’isthme de Corinthe qui relie le Péloponnèse à la Grèce
du Nord, ou celui qui va du sud de la Thaïlande à la Malaisie. L’Amérique
centrale correspond à cette définition, entre le Nicaragua et la
Colombie : le canal de Panama qui coupe cet isthme ne mesure que
68 km.
L’Afrique
C’est un continent très massif ; ses 30 millions de km2 s’étendent surtout
au nord de l’équateur. Près de 8 000 km séparent, dans sa plus grande
largeur, la façade atlantique et celle qui donne sur l’océan Indien, tandis
que l’Afrique du Sud n’a guère plus de 1 000 km de large. Cette pointe sud
atteint le 35° parallèle sud, elle s’enfonce beaucoup moins dans l’hémi-
sphère Sud que l’Amérique.
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Se repérer en géographie physique
On peut observer que l’Amérique du Sud pourrait s’emboîter presque
parfaitement dans le continent africain, ce qu’avait remarqué le grand
géologue allemand Wegener, à l’origine de la théorie sur la dérive des
continents.
L’Europe
Le plus petit des continents, un peu plus de 6 millions de km2 – si l’on ne
compte pas la Russie (17 millions de km2 ) – et le plus découpé. Il s’ouvre sur
l’Atlantique, l’océan Glacial Arctique et la Méditerranée. Du sud de l’Espa-
gne au nord de la Scandinavie, on parcourt plus de 4 000 km, mais l’Italie
a par endroits moins de 100 km de large et l’océan Atlantique n’est séparé,
en France, de la Méditerranée que par un peu plus de 300 km. La Grande-
Bretagne et particulièrement l’Écosse sont également très étroites.
Le nom de l’Europe
Ce sont les Grecs anciens qui ont inventé le nom « Europe ». Pour
Hérodote, au Ve siècle avant notre ère, ce nom désigne tous les pays
menacés par l’invasion perse au nord et à l’ouest de la Grèce.
L’Asie
C’est de loin le plus vaste des continents (plus de 33 millions de km2 , si l’on
ne compte pas la Sibérie russe). Très massif, il se prolonge cependant par
des péninsules (Inde) qui peuvent être très découpées (Malaisie - Indoné-
sie) et des chapelets d’îles, tout le long de sa côte orientale. De la
Méditerranée à la mer de Chine on parcourt, à vol d’oiseau, plus de
8 000 km. Et si le nord du continent touche au cercle polaire, les îles les
plus méridionales sont au sud de l’équateur. Séparée de l’Afrique par la
mer Rouge, l’Asie possède des mers intérieures de grandes dimensions :
Caspienne, mer d’Aral, et même mer Noire, bien que celle-ci débouche par
un détroit sur la Méditerranée.
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Continent
On peut se tromper !
En janvier 2007 une affiche touristique pour le Népal reproduisait une
photo des ruines incas du Machu Picchu, sous le titre : « Avez-vous vu le
Népal ? » Or le Népal est situé dans l’Himalaya, en Asie, et le site inca
dans la cordillère des Andes en Amérique du Sud. Le Népal a dû présen-
ter des excuses au Pérou.
L’Océanie
Si l’on exclut l’Australie (7,75 millions de km2 ) et la Nouvelle-Zélande
(275 000 km2 ), l’Océanie n’est formée que d’îles de dimensions réduites.
Celles qui composent la Papouasie-Nouvelle-Guinée atteignent cepen-
dant 463 000 km2 , mais le Vanuatu dépasse à peine 10 000 km2 et ce sont
des poussières d’îles qui complètent le continent.
Qui sont les Océaniens ?
Ceux qui habitent les plus petites îles sont les Micronésiens, ceux qui
vivent sur les îles « noires » sont les Mélanésiens… mais il y a aussi les
Australiens et les Néo-Zélandais…
Quid de l’Antarctique ?
Il est difficile de donner des dimensions « terrestres » à l’Antarctique. Les
glaces débordent largement la partie réellement continentale, qu’elles
recouvrent complètement. Pourtant on sait qu’il s’agit d’un continent
montagneux : le volcan Erebus dépasse 4 000 m d’altitude. De forme
massive, comme l’ont montré les sondages, l’Antarctique couvre
13 millions de km2 et ne présente que deux grands golfes, ceux de la mer
de Weddell et de la mer de Ross.
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Se repérer en géographie physique
Échelle : comme on ne peut pas représenter un espace ou une distance
exactement tels qu’ils sont (il faudrait une feuille de papier d’un kilo-
mètre pour représenter une route d’un kilomètre), il faut choisir une
réduction, un rapport, que l’on indiquera précisément, entre un espace
et sa représentation, le plan ou la carte. Ce rapport s’appelle l’échelle.
Des échelles à 1/25 000 ou à 1/10 000 sont de grandes échelles (le
dénominateur est relativement petit), mais elles ne permettent de
représenter qu’un petit espace, sur lequel on peut indiquer beaucoup de
détails.
Une échelle à 1/1 000 000 est une carte à petite échelle. Elle permet de
représenter un très vaste espace, mais sans détails précis. La carte est
très simplifiée, c’est presque un schéma.
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Océans et mers
Le terme océan désigne les très vastes étendues d’eau qui séparent les
continents.
Le mot mer est loin d’avoir un sens précis. Quelquefois on l’emploie pour
parler d’une partie d’un océan : mer des Caraïbes dans l’océan Atlantique,
mer de Chine dans le Pacifique. Il peut aussi désigner des étendues d’eau
plus réduites, fermées complètement comme la mer Caspienne, ou
communiquant peu avec un océan comme la Méditerranée. Mais on parle
aussi de mer d’une façon beaucoup plus générale par simple opposition à
la terre : on dit la mer est basse, ou la mer est calme même s’il s’agit d’un
océan.
Il y a cinq océans : Pacifique, Atlantique, Indien, Arctique et Antarctique.
Ces océans communiquent entre eux et ne forment donc, finalement,
qu’une seule immense masse d’eau. On parle d’ailleurs parfois d’océan
mondial. Avec les mers, ils occupent 75 % de la surface de la Terre, et le
plus grand d’entre eux, l’océan Pacifique, a une superficie égale à 300 fois
celle de la France.
Latitude : c’est la position d’un point par rapport à l’équateur. On la
définit par l’angle, mesuré en degrés, fait entre le plan de l’équateur et
la verticale passant par la position du point. Il faut toujours préciser si
le point est au nord ou au sud de l’équateur. Paris est au 49° de latitude
nord, le sud de la Nouvelle-Zélande est au 49° sud.
Longitude : elle se détermine toujours par rapport au méridien origine,
le demi-cercle imaginaire passant par les deux pôles et perpendiculaire
à l’équateur. Ce méridien de longitude 0 est celui qui passe à Greenwich,
dans la banlieue de Londres. C’est l’angle, mesuré en degrés, entre le
méridien 0 et celui qui passe par le point qu’on veut localiser précisé-
ment. La longitude est donc ouest ou est par rapport à Greenwich.
Quimper est à 4° de longitude ouest, Strasbourg à près de 8° de longi-
tude est.
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Se repérer en géographie physique
Le point A se situe à 10° de latitude nord et à 10° de longitude ouest
Le point B se situe à 0° de latitude et à 10° de longitude est
Le point C se situe à 10° de latitude sud et à 0° de longitude.
Latitude et longitude
Quelques caractéristiques
La profondeur des mers et océans est très variable. Souvent les continents
se prolongent sous la mer par des plateformes continentales peu profon-
des, mais ils peuvent aussi être bordés par des fosses, celle des Philippines
descend à – 11 000 m. À moins de 50 km des côtes du Chili, on trouve des
profondeurs de – 7 500 m. Les mers bordières sont souvent peu profondes
– la Manche ne dépasse pas – 30 m, mais certaines mers continentales
comme la Méditerranée peuvent descendre jusqu’à – 4 000 m, ou même
davantage ( - 7 300 m dans la mer des Caraïbes).
Bien qu’il soit de plus en plus exploré, le fond des océans et des mers est
encore en grande partie peu connu. On sait cependant que le Pacifique est
le plus profond et que son relief sous-marin comprend un grand nombre
de volcans. L’Atlantique a une profondeur moyenne beaucoup plus faible
(près de 4 000 m) et une chaîne de montagnes sous-marine en S émerge
par endroits : Islande, Açores. L’océan Indien, moins profond encore, se
distingue par ses reliefs coralliens et la présence d’une grande chaîne
volcanique. L’océan Antarctique, qui relie les trois autres grands océans,
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Océans et mers
peut atteindre 4 000 m de profondeur, mais sa caractéristique la plus
remarquable est d’être agité par des vents qui peuvent atteindre 300 km/h.
Les différentes sortes de mers
• Les mers fermées, ou mers intérieures, ne sont pas reliées aux océans.
Leurs eaux sont très salées (mer Caspienne, mer Morte).
• Les mers bordières font en réalité partie d’un océan, dont elles ne sont
qu’un golfe (mer d’Oman).
• Les mers intercontinentales sont reliées aux océans, mais par des
passages très étroits (détroit de Gibraltar reliant la Méditerranée à
l’océan Atlantique).
Les mouvements de la mer
Les vagues
Les vagues sont des ondulations produites par le vent à la surface des
mers. Ces ondulations restent superficielles et se brisent sur les rivages.
Leurs longueurs d’onde différentes permettent de les classer, mais elles
sont modifiées par les hauts-fonds et le relief du plateau continental. Les
vagues sont souvent des phénomènes locaux, mais il arrive qu’elles
correspondent à une oscillation régulière de la surface, la houle, qui ne
déferle pas. Se propageant très loin de leur lieu d’origine, les « trains de
houle » finissent en général par disparaître en s’aplatissant. Cependant de
gigantesques vagues, les « vagues scélérates », très dangereuses pour les
bateaux, et dont l’existence a longtemps été mise en doute, ont été repé-
rées par des satellites, sans qu’on puisse les comprendre. Elles sont proba-
blement à l’origine de naufrages et de disparitions de navires inexpliqués
(voir p. 13).
Victor Hugo décrit la houle
« … donner à la houle
un si gigantesque élan
que d’un seul bond elle roule
de Behring à Magellan. »
L’image est belle, mais le phénomène impossible !
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Se repérer en géographie physique
Les marées
Marée : mouvement de la mer périodique journalier. La mer monte, puis
descend. Le rythme et l’amplitude de ce mouvement varient suivant le
lieu et le moment, mais sont prévisibles.
Le mécanisme des marées est très complexe. On peut dire que les eaux
marines retenues à la surface de la Terre par la pesanteur voient cette
attraction diminuer au passage de la Lune, et aux antipodes de ce point de
passage.
Si la Lune
passe en A elle
attire l’eau des
océans en A
mais aussi en
B, donc aux
antipodes.
Un phénomène complexe
La mer monte et descend deux fois par jour mais avec un décalage moyen
quotidien de cinquante minutes.
La marée haute est aussi appelée pleine mer et la marée basse, basse mer.
La hauteur qui sépare basse mer et pleine mer est d’autant plus impor-
tante que les volumes d’eau mis en mouvement sont grands. La
Méditerranée a des marées de 40 cm à Marseille ou Toulon (où les fonds
sont profonds) mais de 1,30 m à Venise, située au fond d’une baie, et
même de 2,30 m dans le fond du golfe de Gabès en Tunisie.
On trouve des marées de plus de 10 m en France (baie du Mont-Saint-
Michel) mais aussi au Canada, au sud-est de l’Amérique du Sud, au fond
du golfe de Californie, dans certains golfes du nord de l’Australie, dans la
baie qui sépare la Sibérie et le Kamtchatka…
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Océans et mers
Le vent peut contrarier, ou amplifier, conjoncturellement, le mouvement
des marées.
La tempête
Le 26 décembre 1999, une tempête a balayé les côtes atlantiques,
notamment la Vendée et la Gironde, provoquant des surcotes atteignant
localement 4 m, ce qui a contraint à la fermeture des réacteurs 1 et 2 de
la centrale nucléaire du Blayet. Encore le coefficient de marée n’était-il
que de 94, alors qu’il peut atteindre 119…
Les marées ont des conséquences écologiques importantes. Leurs mouve-
ments entretiennent une vie végétale et animale variée et spécifique.
Elles sont une inépuisable source d’énergie utilisée dès le XIVe siècle par les
moulins à marée bretons, et exploitée par l’usine marémotrice de la Rance,
proche de la baie du Mont-Saint-Michel, capable de produire de l’électri-
cité avec les marées, montantes et descendantes.
Cependant, elles présentent aussi des inconvénients, en particulier des
contraintes horaires pour les activités aquacoles, et pour les ports,
lorsqu’ils ne sont pas en eaux profondes et que les bateaux doivent atten-
dre la marée haute pour entrer ou utiliser des écluses, ce qui est une
opération assez longue.
À savoir
Ce sont les plus basses eaux possibles qui déterminent le niveau de
référence des cartes marines.
Les courants marins
Ils déplacent d’énormes quantités d’eau. Les vents dominants produisent
en surface les courants d’impulsion, qu’on appelle parfois des « dérives »,
comme dans le cas de la dérive nord-atlantique qui atteint les côtes de
l’Europe de l’Ouest.
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Se repérer en géographie physique
Les différences de températures entre eaux polaires et eaux tropicales
engendrent d’autres courants : les courants de décharge, plus lents que
les courants d’impulsion. Les eaux polaires, froides et peu salées, descen-
dent vers l’équateur en s’enfonçant tandis que les eaux tropicales vien-
nent en surface et remontent vers les hautes latitudes.
D’une façon générale, dans l’hémisphère Nord, les façades ouest des
continents sont baignées par des courants chauds : courant de l’Alaska,
dérive du Pacifique-Nord, dérive nord-atlantique, tandis que les façades
est sont longées par des courants froids : courant du Labrador, courant
Oya-Shivo (au nord du Japon).
Dans l’hémisphère Sud, c’est plutôt le phénomène inverse. Le Pérou et le
Chili sont longés par le courant froid de Humboldt, et l’Argentine par le
courant chaud du Brésil. On trouve en Afrique le même contraste entre la
façade ouest (courant froid de Benguela) et la façade est (courant chaud
des Aiguilles).
La complexité du « tapis roulant » des courants marins
Des mesures récentes semblent montrer que le courant de retour du Gulf
Stream le long de la côte africaine s’amplifie, tandis que la dérive nord-
atlantique a vu son débit diminuer.
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Océans et mers
1–Plongée des eaux très
froides de surface
2– Gulf Stream
3–Dérive nord-atlantique
4– Air polaire
5–Grand ux des vents
d’ouest
Les courants de l’Atlantique-Nord
El Niño
Le phénomène du « niño », qui arrive au moment de Noël, voit les eaux
chaudes remplacer les eaux habituellement froides du courant de
Humboldt. Les conséquences climatiques, pluies diluviennes dans la
région côtière ouest de l’Amérique du Sud, mais sécheresse dans le nord-
est du Brésil ou en Australie, sont catastrophiques. Cette « oscillation
australe » qui n’a pas lieu tous les ans est plus ou moins puissante.
Les variations du niveau des océans
Au cours de l’histoire de la Terre, il y a eu de fréquentes transgressions et
régressions marines dues le plus souvent à des successions de périodes
glaciaires et interglaciaires.
Il y a 150 millions d’années, à l’époque des dinosaures, ce que nous appe-
lons la France était pour sa plus grande partie recouverte par un océan.
Depuis un million d’années, les avancées et fontes des glaciers ont fait
varier le niveau des océans. Il y a 20 000 ans, lorsque l’hémisphère Nord
fut envahi par la glace, le niveau de l’océan descendit de 120 m, et remonta
d’autant à la fin de l’ère glaciaire, entre – 18 000 et – 6 000.
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Se repérer en géographie physique
La montée des eaux peut être due à la fonte des glaces de glaciers et
d’inlandsis mais aussi à l’expansion thermique des océans. En effet, si leur
température s’élève, le volume des eaux augmente : les 3 mm d’élévation
constatés en 2004 sont dus pour les deux tiers à cette expansion thermi-
que. Le niveau ne s’élève pas actuellement partout sur la planète : dans le
nord-est du Pacifique ou dans l’océan Indien, le niveau a baissé. C’est la
raison pour laquelle il reste très difficile de prévoir l’évolution des niveaux
marins durant le siècle prochain.
Encore un mystère !
Des scientifiques français et japonais viennent de découvrir que les
océans sont peuplés de tourbillons dont les diamètres vont de 50 à
100 km. Ils entraînent à 500 m de profondeur des eaux chaudes ou froi-
des. Ces mouvements horizontaux et verticaux dispersent la chaleur
stockée dans l’eau et influent sur la circulation générale océanique. Il
est certain qu’il faudra en tenir compte pour mieux comprendre les
échanges entre les océans et l’atmosphère, et donc la météo !
L’évolution des côtes
La forme des côtes dépend des types de roches dont elles sont formées, et
des mouvements de la mer, en particulier des vagues qui attaquent le pied
des falaises ou déposent du sable et des galets.
Des côtes sous la mer
Certaines côtes anciennes peuvent être actuellement ennoyées, c’est
par exemple le cas en Méditerranée, où des grottes habitées au paléoli-
thique se trouvent sous plusieurs mètres d’eau (grotte Cosquer, près de
Marseille).
Le retrait de la mer laisse des tracés de côtes fossiles, avec des vallées
suspendues (Normandie, sud de l’Angleterre). Il est très difficile de prévoir
l’évolution naturelle d’une côte, et plus difficile encore de la contrarier.
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Océans et mers
Cependant l’action humaine joue un rôle important. L’urbanisation, les
barrages sur les euves, qui gênent l’arrivée des sédiments à la mer, le
prélèvement de sable expliq
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