Les Limites Du Pouvoir Royal Sous L'ancien régime

« L'État, c'est moi » bien que cette phrase, attribué à Louis XIV, n'a jamais été prononcé, elle reflète assez bien l'idée que l'on se fait du pouvoir d'un monarque absolu c'est à dire l'image d'un tyran qui exerce son pouvoir pour servir ses propres intérêts. Mais, sous l'Ancien Régime, le monarque revêt une toute autre image sous la monarchie absolue, régime politique qui marqua profondément l'histoire de France.

Avec le déclin de la féodalité, la monarchie absolue va peu à peu se développer dans le Royaume de France. Ainsi le Moyen Âge voit la monarchie française sortir de la suzeraineté pour affirmer progressivement sa souveraineté. La monarchie absolue s'affirme alors sous l'Ancien Régime, période qui s'étend sur deux siècles, de 1589 qui correspond l'arrivée au pouvoir d'Henry IV jusqu'à la Révolution française de juillet 1789. L'Ancien Régime est symbolisée par l'absolutisme royal et l'inégalité sociale fondée sur des privilèges de naissance pour la noblesse et le rôle important joué par le Clergé. Le monarque va concentrer, entre ses mains, toutes les prérogatives de puissances publics mais également le pouvoir législatif (rédiger les lois), le pouvoir exécutif (faire respecter les lois) et le pouvoir judiciaire (rendre justice). De plus, le pouvoir du roi est d'autant plus renforcé que avec la consécration de la monarchie absolue de droit divin au 17ème siècle sous le règne de Louis XIV. De ce fait, à partir du règne de ce dernier, la royauté et l'Église chrétienne vont être encore plus étroitement liés puisque le monarque détient indirectement son pouvoir et sa légitimité de Dieu. Étant ''investi par Dieu'', le monarque peut alors justifier le caractère absolu de son pouvoir.

En revanche, bien que le pouvoir d'un roi de France est absolu, il n'est pas tyrannique. Ainsi il se différencie du despote qui, contrairement au monarque absolu, exerce son pouvoir sans aucune limite.

Il serait donc intéressant d'étudier quelles sont les limites qui s'imposent au pouvoir royal.

Il s'agira de voir que le pouvoir du monarque absolu doit se confronter à certaines barrières coutumières (I) mais également à certaines barrières institutionnelles (II).

I. Des barrières coutumières

Le monarque absolue est soumis a certains nombre de coutumes. Il doit notamment son rôle de représentant puisqu'il est soumis à Dieu mais aussi appliquer les lois coutumières qui sont le fondement du Royaume de France.

A. Représentant de la morale chrétienne

Depuis le baptême de Clovis et le sacre de Pépin Le Bref, le royaume de France est complètement imprégné par la religion chrétienne car il est considéré que le pouvoir est d'origine divine et que le roi tient sa couronne de Dieu. Le fait de se faire sacré permet alors au roi d'acquérir une légitimité indiscutable mais engage aussi le roi à une exemplarité sans failles puisqu'il est le représentant de Dieu. Bossuet illustre parfaitement cette idée dans son œuvre «politique tirée des propres paroles de l'Écriture Sainte» dans laquelle il affirme que « Les princes sont des ministres de Dieu pour le bien. Ils sont sacrés par le charge comme étant des représentants de la majesté divine ». Ainsi, la religion est un élément central qui régit la façon dont le roi gouverne le royaume car le trône n'est pas celui d'un homme mais celui de Dieu lui même. En effet, Le roi est le « lieutenant de Dieu sur Terre », il doit donc se conformer à la morale chrétienne et donner le bon exemple à ses sujets. Le monarque est protecteur et conservateur de l'Église catholique sur le territoire français et doit promouvoir la chrétienté dans tout le royaume de France. Il doit donc se conduire en bon roi chrétien, protéger les églises et ne pas commettre d'abus de pouvoir car il est sous le regard de Dieu. De plus, bien qu'il est le pouvoir de rendre justice, le roi est tenu de le faire de manière juste et impartial comme le faisait Saint Louis sous son chêne. Le roi ne gouverne donc pas pour lui mais pour l'intérêt de ses sujets.

Le monarque absolu ne se doit pas seulement d'être un bon représentant de la morale chrétienne puisqu'il doit aussi respecter un certain nombre de lois coutumières appliqués dans le Royaume de France depuis des siècles : on appelle ces lois, les lois fondamentales du Royaume.

B. Le respect des lois fondamentales

Le monarque est tenu de respecter les lois fondamentales du royaume qui se sont inspiré du droit canonique, il s'engage d'ailleurs à s'y soumettre et les maintenir lors de son sacre. Jean Bodin, jurisconsulte français du XVIème siècle, va même jusqu'à estimer que ces règles sont supérieures

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