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Les Kurdes, un peuple sans Etat

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Par   •  12 Janvier 2013  •  Cours  •  3 619 Mots (15 Pages)  •  1 353 Vues

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LES KURDES, UN PEUPLE SANS ÉTAT

1. QUESTION DE RECHERCHE

Tâche : Analysez les documents présentés ci-dessous et posez une question de recherche pertinente sur la problématique kurde.

Doc. 1 : le monument aux martyres d’Halabja

Source : Flickr/popcorp

Doc.2 : Qui se souvient du massacre d’Halabja ?

"Les bombes remplies notamment de gaz moutarde tuaient tous les êtres vivants à 300-500 mètres à la ronde. "

Avec émotion mais aussi dignité, des témoins et des représentants kurdes ont demandé jeudi au Parlement européen à Bruxelles que le massacre commis le 16 mars 1988 à Halabja par l’armée de Saddam Hussein soit reconnu comme un génocide par l’Union européenne (UE).

Ce jour-là, près de 5 000 civils avaient été tués par des armes chimiques larguées par des chasseurs bombardiers irakiens. Le taux de cancer et d’infertilité a quadruplé chez les survivants. Ce massacre abominable fut le point d’orgue d’une campagne de déportation et d’extermination menée contre le peuple kurde de février à septembre 1988, et qui a fait 182 000 victimes et rasé 90 % des villages kurdes en Irak. Malgré la brutalité des faits et les intentions établies par un tribunal spécial à Bagdad en 2006 et 2007, seul le gouvernement irakien a, à ce jour, reconnu le caractère génocidaire de ces massacres.

"Quand j’ai vu des corps empilés, de vieux comme de jeunes, j’ai compris ce jour-là qu’une catastrophe majeure s’était produite , a raconté hier à Bruxelles Nigar Nuri Arif, survivante d’Halabja, jeune mère à l’époque. Comment une telle chose a-t-elle pu se produire ? Pourquoi s’en produit-il encore ?"

L’assaut de l’armée irakienne avait commencé le 14 mars par une attaque conventionnelle sur la ville, prise en mains par les peshmergas kurdes venus d’Iran. Mais le 16 mars, sous la direction d’"Ali le Chimique", un cousin germain de Saddam Hussein, pendu pour ses crimes en janvier 2010, l’irréparable fut commis. " C’était l’enfer, se souvient Ismail Farhang, journaliste à Halabja. J’ai perdu mon fils, mes neveux, mes cousins, ma tante. Ma femme a survécu mais est morte quinze ans plus tard des séquelles. Elle m’a laissé son sourire."

Les bombes remplies notamment de gaz moutarde tuaient tous les êtres vivants à 300-500 mètres à la ronde. " Les gens respiraient une fois. Ils ne pouvaient pas respirer une seconde ", explique un habitant dans une vidéo montrée jeudi au Parlement européen, lors d’une conférence organisée par la Gauche unitaire européenne (GUE).

Source : La libre Belgique, Christophe Lamfalussy, le 9-03-2012, http://www.lalibre.be/actu/international/article/724802/qui-se-souvient-du-massacre-d-halabja.html

Doc.3 : une combattante du PKK

Source : Flickr/Mohamed Sinjari

Doc. 6: les révélations du Wall Street Journal sur Uludere:

Les autorités turques sont embarrassées après la publication, le 16 mai 2012, par le Wall Street Journal, d'une enquête attendue depuis de longues semaines, sur le massacre d'Uludere (Roboski en kurde), un village situé à la frontière avec l'Irak.

Le journal rapporte, s'appuyant sur un rapport du Pentagone, que les frappes de l'armée turque contre un groupe de contrebandiers qui franchissaient clandestinement la frontière, le 28 décembre 2011, officiellement confondus avec une colonne de combattants du PKK, auraient été le résultat d'un renseignement délivré par les drones américains. Dans son enquête, le WSJ suggère également que l'armée turque a refusé des renseignements américains plus précis permettant d'identifier les intrus, si le doute existait encore. L'Etat major, dans sa réponse, a toutefois ignoré cet aspect de la question. Une faute soulignée par les éditorialistes turcs comme Eyyüp Can (Radikal) ou Ahmet Altan (Taraf).

http://istanbul.blog.lemonde.fr/2012/05/18/les-revelations-du-wall-street-journal-sur-uludere/

2. LA PROBLÉMATIQUE KURDE, C’EST QUOI ?

2.1. Qui sont les Kurdes

Doc.7 : La carte du Kurdistan

Doc. 8 : Un territoire très souvent envahi

Les invasions qui ont frappé les Kurdes

Source : Dessous des cartes

Les Kurdes ne sont pas des Arabes, ni des Turcs. Ce sont des descendants des Mèdes. Ils se seraient installés au IXe siècle avant Jésus-Christ près du mont Zagros. Ils parlent une langue proche du persan et seraient aujourd’hui entre 25 et 35 millions selon les chiffres. C’est là un chiffre important : les Palestiniens, autre peuple sans État, sont environ 4 millions. Cette région du Kurdistan est successivement occupée par les Arabes, les Mongols, les Perses, puis à partir du XVI e siècle par les Ottomans. La région devient pendant plusieurs siècles, une province ottomane. Le grand Saladin, connu pour avoir unifié l’islam contre les Croisés est un Kurde. C’est lui qui a fondé au XIIe siècle, la dynastie kurde des ayyoubides.

Source : Texte du « Dessous des cartes »

Doc. 9: Données linguistiques sur le Kurdistan

La très grande majorité des Kurdes (80 %) ne parlent pas d'autre langue que le kurde, une langue qui, à l'instar du persan, de l'afghan, du baloutche, etc., fait partie de la branche iranienne issue de la famille indo-européenne. Ainsi, le kurde n'est apparenté ni à l'arabe ni au turc. Avec les Arabes, les Perses et les Arméniens, les Kurdes constituent l'un des peuples les plus anciens de la région. La région qu'ils habitent est appelée le Kurdistan.

Conséquence du fractionnement politique des Kurdes, la langue kurde n'est pas unifiée; elle est fragmentée en plusieurs variétés dialectales dont le kurmancî et le soranî, les variétés les plus importantes, puis le zazaî, le lorî, le bakhtyarî et le goranî. Le kurmancî est parlé par environ 90 % des

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