Le principat Augustéen
Commentaire de texte : Le principat Augustéen. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar BwaBwaBwa • 25 Janvier 2017 • Commentaire de texte • 5 018 Mots (21 Pages) • 1 229 Vues
Le principat augustéen : la force rendu aux lois et le rétablissement des institutions
Le jour où Octave pris la toge virile, la tunique se découd et glisse à ses pieds. Cet accident en lui-même n’était pas un bon présage et remplit d’inquiétude ceux qui assistaient à la scène. Octave eut le pressentiment qui lui fit dire alors : « Cela signifie que j’aurai tout le sénat à mes pieds ».
Confronté à un corpus de document, le premier extrait que nous étudions est tiré du second livre des Histoires Romaines, de Velleius Paterculus, dont il existe deux livres connus et recensés. Son œuvre embrasse les évènements principaux du monde gréco-romain et insiste particulièrement sur le règne d’Auguste dont il est question aujourd’hui.
Le second document étudié est un extrait du calendrier de Préneste, daté du 13 janvier, date à laquelle Auguste est dit Imperator.
Le troisième document auquel nous sommes soumis provient des Fastes d’Ovide, parue vers 15 ap. J.-C., portant sur le calendrier romain et les fêtes religieuses qui l'accompagnent. Au début de notre ère, les Fastes sont le grand calendrier religieux commenté au jour le jour : une œuvre mêlant histoire et philosophie.
Enfin, le dernier document est un extrait tiré du second livre, de la Vie des douze Césars, de Suétone. Un ouvrage paru entre 119 & 122. Il s’agit d’une série de biographies des premiers princeps romains ayant porté le nom et le titre de César, de Jules César à Domitien. Chaque biographie est organisée non pas suivant un ordre chronologique mais par rubrique, donnant alors une histoire continue de l’Empire romain, de la fin de la République à la fin de la dynastie flavienne. Nous avons dès lors, des extraits postérieurs aux évènements relatés.
Le premier auteur à étudier est Velleius Paterculus : Tout ce que nous savons sur sa vie a été rapporté par lui-même. Probablement né en {-19} et mort en 31 après J.C : Sa famille était d'origine campanienne et assez fortunée. Velleius Paterculus fit ses premières armes comme tribun militaire en Thrace et en Macédoine. Il passa ensuite, toujours comme tribun, dans l'armée de Caïus Cesar (fils d'Agrippa et petit-fils d'Auguste) avec laquelle il fit campagne contre les Parthes en Arménie. Il obtient la questure tout en étant dispensé d'en exercer la fonction, magistrature qui lui permet l'inscription au Sénat et l'obtention du grade de légat commandant des renforts envoyés à Tibère. C'est vraisemblablement le désir de reconnaissance envers son ancien général, devenu empereur, qui en fit un historien. Son récit n'est pas monotone mais coupé d'anecdotes et de réflexions morales. Il complète par des notations de géographie politique, comme l'énumération des fondations de colonies romaines et la liste des provinces.
Le second auteur est Ovide né en 43 av. J.-C. à Sulmone et mort en 17-18, en exil à Tomis. Il est un poète latin qui vécut durant la période qui vit la naissance de l’Empire romain. Il fut adolescent lorsqu’Auguste s’empare du pouvoir. Issu d'une famille aisée appartenant à l'ordre équestre, Ovide est doté d'une grande fortune. Il étudie la rhétorique à Rome. Après un long voyage en Grèce, il entre dans une carrière judiciaire mais la délaisse très vite pour la poésie. Il inaugure sa carrière littéraire à 24 ans, avec les Amours. Le lien qui unit ces œuvres, malgré le caractère apparemment disparate de leurs sujets, pourrait bien être la doctrine astrologique qu'Ovide professe en maints passages de ses œuvres, et qui est le reflet de sa conversion aux croyances néopythagoriciennes. Par son troisième mariage avec Fabia, la sœur de Paullus Fabius Maximus, Ovide est entré dans une branche de l'aristocratie romaine apparentée à Jules César et à l'empereur Auguste lui-même, ce qui lui aurait permis, s'il l'avait voulu, de faire une brillante carrière dans les magistratures. Ovide refusa d'être le complice « d'un régime impérial abhorré » qui avait fait disparaître toutes les libertés politiques et individuelles, en dédaignant les faveurs qui pouvaient lui être offertes.
Le dernier auteur est le célèbre Suétone, polygraphe et érudit romain ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle. Suétone naît probablement à Rome vers 69-70 ap. J.-C., d'une famille appartenant à l'ordre équestre. Suétone s'attache à un protecteur, Caius Septicius Clarus, qui lui obtient sous Hadrien l'importante fonction de secrétaire ab epistulis latinis (c'est-à-dire responsable de la correspondance de l'empereur en langue latine). Cette charge permit notamment à Suétone d'avoir accès aux archives impériales. Importance dans l’administration centrale de l'empire : il avait été a studiis (responsable des archives et de la documentation) et a bibliothecis (responsable des bibliothèques de Rome) malgré les relations amicales qu'il avait toujours entretenues avec Hadrien, subit en 121-122 une disgrâce brutale et définitive. Toujours est-il que nous ne savons plus rien de Suétone après cette date ; sans doute a-t-il vécu dès lors dans la retraite, en se consacrant tout entier à ses travaux de grammaire, de littérature et d'histoire. Il est à sa manière un historien, même s'il n'affirme aucune ambition morale, mais dans sa volonté de procéder à l'inventaire le plus complet de tout ce qui touche à l'empereur, de ses vertus comme de ses vices, il procède à une certaine démystification des Césars. Suétone fut un auteur très fécond. Un polygraphe animé d'une incroyable curiosité.
Petit neveu de Jules César, devenu son héritier à 19 ans par adoption, Octave se lance dans une guerre civile afin d’asseoir son pouvoir à la suite de l’Assassinat de César, lors des ides de Mars. En 43, il forme le 2nd triumvirat au côté de Marc Antoine et Lépide. En 31, la bataille navale d’Actium l’oppose aux troupes de Marc Antoine & de Cléopatre VII. Celle-ci parachève la guerre civile et permet à Octave de se faire octroyer les pleins pouvoirs au Sénat : Le principat fut fondé par Auguste, qui mit fin à la dernière guerre civile, dans la toute fin de la République romaine. La figure d’Auguste est au centre d’une période charnière de l’Histoire de Rome. Contrairement au régime républicain, John Scheid dans son ouvrage intitulé Rome et l’intégration de l’empire, défini le régime du principat comme la «Restauration des institutions traditionnelles de la République coiffées par la figure du princeps et les transformations immédiates ou différées que cette cohabitation a produites» Le pouvoir politique était principalement détenu par un seul homme, l'empereur, qui s'appuya sur une bureaucratie sans cesse plus développée, sur une administration territoriale importante et sur un puissant appareil militaire.
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