Le IVe siècle

Chapitre 12 : Le IVème siècle

1. L’échec de l’instauration d’une hégémonie spartiate (404-371)

1. La paix de 404 et ses conséquences

1. Les conditions de la paix

Sparte « indulgente » :

• Livraison de la flotte (sauf 12 trières) et destructions des Longs-Murs.
• Athènes entre dans l’alliance militaire de Sparte : mêmes ennemis et amis, participation aux expéditions militaires.
• Installation de garnisons spartiates (harmostes) dans les anciennes cités alliées d’Athènes pour soutenir régimes oligarchiques (dits décarchies).

1. Des éléments de fragilisation internes à Sparte

• Perte d’un grand nombre de citoyens hoplites (8000 à 2500 en 394). Les causes, un tremblement de terre très important à Sparte et perte de citoyenneté de certains citoyens hoplites.
• Groupe des inférieurs de plus en plus nombreux avec hilotes affranchis pour bravoure militaire (« néodamodes », majoritaires dans l’armée à partir de 380) −> conspiration de Cinadon en 399/397.
• Afflux de monnaies étrangères grâce au butin mais la richesse est accaparée par les généraux. D’autant plus qu’il n’y a pas de monnaie à Sparte.
• Thèbes, qui a accueilli les démocrates athéniens réfugiés, et Corinthe quittent la Ligue du Péloponnèse. Il s’agit des deux cités principales de la Ligue.
• 401 : Échec de l’expédition des Dix Mille mercenaires grecs, dont Xénophon. Ils accompagnent Cyrus le Jeune qui cherche à prendre le pouvoir à Artaxerxès II. La facilité avec laquelle ils purent rentrer en Grèce après la mort de Cyrus révèle les fragilités de l’allié perse.

1. L’échec de l’instauration d’une hégémonie spartiate

• Les causes :

• Dissension interne : jalousie entre les chefs spartiates −> navarque Lysandre, premier grec à recevoir des honneurs isothéïques, opposé aux rois Agis, puis Pausanias.

Courant nostalgique de la politique isolationniste.

• Politique ambigüe avec les Perses −> guerre contre les satrapes à partir de 401.

• Sparte a des partisans −> Xénophon, par goût pour le régime oligarchique.

Idéal d’une société aristocratique.

• Nombreux bannis et exilés.
• L’échec de Sparte ouvre une période d’instabilité, rivalité entre Athènes, Thèbes et Sparte.

1. L’émergence de Thèbes et la courte domination thébaine (386-361)

Au nord de l’Attique, se trouve Thèbes en Béotie et à l’est de la Phocide où se trouve Delphes.

1. L’émergence de la confédération béotienne

• Mise en place dans le troisième quart du Vème siècle = fédération de cités qui mettent en commun leurs territoires (la chôra) à régime oligarchique avec un corps civique réduit aux propriétaires terriens.
• Territoire des cités membres est regroupé et divisé en onze districts.
• Thèbes est la plus puissante de ces cités, récupération de 2 puis 4 puis 6 districts après la destruction de Platées en 427 et Thespies en 423, cela forme la chôra de Thèbes et donc la majorité de la confédération. Dans la citadelle de Thèbes, Cadmée, siègent les institutions fédérales.
• Chaque district, qui fournit 1000 hoplites et 100 cavaliers, désigne un béotarque. Les onze béotarques siègent à Cadmée.
• Émergence d’un pouvoir militaire avec apparition de nouvelles tactiques militaires innovantes. Elles vont contribuer à faire évoluer l’affrontement hoplitique.

−> Ce modèle de confédération se diffuse très largement, comme dans la Ligue Thessalienne (tagos = Jason de Phères, ville de Thessalie) réorganisée de manière similaire en 364.

1. Le soulèvement béotien contre la domination spartiate

• 386 : « Paix du roi [perse] » avec partage de zones d’influence, les forces en présence en Égée reconnaissent que l’Égée est répartie en différentes zones d’influence. Cités grecques d’Asie mineure contrôlées par les Perses, le continent par Sparte et Égée par Athènes.

−> Sparte livre une politique expansionniste vers le Nord de la Grèce avec imposition d’une dissolution de la confédération et levée d’un tribut (la marque de soumission) sur les cités béotiennes, installation de garnisons, y compris à Thèbes en 382. Le chef de la faction démocratique à Thèbes, Pélopidas, est exilé car les Spartiates favorisent le régime oligarchique.

• 379 : A Thèbes, conjuration de sept nobles pour mettre fin à la domination spartiate. Élimination des aristocrates thébains pro-spartiates, favorables à l’oligarchie.

−> Entre 379 et 375, reconstitution de la confédération qui devient une Ligue thébaine et guerre contre Sparte.

• Sous la direction du général thébain, Épaminondas, nombreuses évolutions militaires :

• Création d’une armée de citoyens permanente formant une unité d’élite, soit le « Bataillon sacré », avec 300 membres. Ce changement est un changement vraiment majeur. Sacré est une idée de légitimation divine et cela s’oppose aux groupes de mercenaires étrangers, décisifs à la fin de la Guerre du Péloponnèse.
• Tactique dite de la « phalange oblique » qui remplace la phalange hoplitique. Attaque initiale sur le point fort de l’adversaire.

• 375 : Victoire thébaine contre Sparte à Téphyra.
• 372/371 : Bataille de Leuctres où Sparte est écrasée.

1. La domination thébaine sur le continent

• De 371 à 361, Épaminondas domine militairement mais aussi politiquement la Grèce continentale.

• 370 : Fondation de Mégalopolis, cité capitale des Arcadiens, jusque-là il s’agissait d’un ethnos. Changement de la structure de la société.
• 369 : Libération des hilotes de Messénie et fondation de la cité de Messène. Changement du statut des personnes.

• 367 : Nouvelle « Paix du roi » qui transfère la domination sur le monde grec de Sparte à Thèbes.
• 362 : Victoire thébaine à Mantinée mais Épaminondas y trouve la mort.

−> Paix de Mantinée entérine le rapport de force dans le Péloponnèse, les Thébains sont les plus puissants mais cette puissance va décliner avec la mort de l’Épaminondas. Refus spartiate de signer cette paix à cause de la libération des hilotes de Messénie. Cela entraîne l’isolement spartiate.

1. Le renouveau athénien et la seconde Ligue de Délos (394-355)

1. La restauration de la puissance navale athénienne

1. Rappels concernant la restauration du régime démocratique :

Règlement des troubles politiques −> exécution des derniers Trente en 401, procès de Socrate en 399.

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