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La Revolution Verte

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Par   •  22 Avril 2015  •  3 935 Mots (16 Pages)  •  1 308 Vues

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La Révolution verte est une politique de transformation des agricultures des pays en développement ou des pays les moins avancés, fondée principalement sur l'intensification et l'utilisation de variétés de céréales à hauts potentiels de rendements.

Cette politique combine trois éléments :

les variétés sélectionnées à haut rendement ;

les intrants, qui sont des engrais ou produits phytosanitaires ;

l’importance de l'irrigation.

Le terme « révolution verte » désigne le bond technologique réalisé en agriculture au cours de la période 1960-1990, à la suite d'une volonté politique et industrielle, appuyée sur les progrès scientifiques et techniques réalisés dans le domaine de la chimie et des engins agricoles durant la première guerre mondiale et poursuivis durant l'entre-deux-guerres. Elle a aussi été rendue possible par la mise au point par les semenciers de nouvelles variétés à haut rendement (hybrides souvent), notamment de céréales (blé et riz), grâce à la sélection variétale. L'utilisation des engrais minéraux et des produits phytosanitaires, de la mécanisation et de l'irrigation ont aussi contribué à la révolution verte.

Elle a eu pour conséquence un accroissement spectaculaire de la productivité agricole bien que les estimations de cette augmentation sont difficiles à estimer1. Elle est réputée avoir permis d'éviter des famines, avec pour résultat depuis les années 1960 une croissance démographique de la population mondiale sans précédent.

Elle est aussi cause d'une pollution généralisée par les pesticides, d'une eutrophisation également généralisée, ainsi que d'une perte massive de biodiversité et d'agrobiodiversité, accompagnée de phénomène de dégradation et d'érosion des sols, de salinisation voire de perte de nappes phréatiques. L'exode rural et l'apparition de gigantesques bidonvilles en sont aussi des conséquences.

Une suite, évolution vers une agriculture plus soutenable ou alternative pourrait être trouvée dans l'agroécologie2 qui permet de combiner les savoirs et pratiques de l'écologie aux techniques agronomiques, dans le but de créer un système de production plus durable.

Rendements du blé dans les pays en développement, 1950-2004

Sommaire

1 Histoire

1.1 Les racines mexicaines

1.2 Recherche scientifique et volontarisme politique

1.3 L'expérience indienne

1.4 L’Asie du Sud-Est

1.5 L’effet sur la sécurité alimentaire

1.6 Les effets sociaux de la révolution verte

1.6.1 L’impact politique

1.6.2 Les impacts socio-économiques

1.6.3 Un marché mondial

1.7 Les impacts environnementaux

1.7.1 L’augmentation du coût énergétique de la production

1.7.2 La gestion de l’eau

1.7.3 Les pesticides

1.7.4 La biodiversité

2 Les alternatives à la révolution verte

3 Notes et références

4 Voir aussi

4.1 Articles connexes

4.2 Liens externes

4.3 Bibliographie

Histoire

Les racines mexicaines

On peut dater le lancement de la « Révolution verte » de 1943 avec la création de l'Office of Special Studies, né de la collaboration entre la Fondation Rockefeller et l'administration présidentielle de Manuel Ávila Camacho au Mexique. Le prédécesseur de Camacho, Lázaro Cárdenas, était un partisan de la réforme agraire, inscrite dans la Constitution mexicaine de 1917 mais délaissée par ses prédécesseurs jusqu'à son élection en 1934. Il noue, dès son entrée en fonction, une alliance politique avec la paysannerie mexicaine en soutenant la constitution de la « Confédération nationale paysanne » qui vient se placer dans l'orbite de son parti. Il parvient en six ans à redistribuer plus de 15 millions d'hectares de terres au profit d'environ 750 000 familles paysannes3.

L'arrivée de Ávila Camacho marque cependant un net changement de cap. Ce dernier est surtout soucieux de rendre l'agriculture mexicaine capable de soutenir l'urbanisation et l'industrialisation croissantes du pays. Il va trouver dans ses voisins américains de solides soutiens dans cette nouvelle orientation. Le vice-président américain Henry Wallace, qui percevait les ambitions de Camacho comme une chance pour l'économie et les intérêts militaires américains, a joué un rôle majeur pour convaincre la Fondation Rockefeller de travailler avec le nouveau gouvernement mexicain4.

C'est J. George Harrar, plus tard président de la fondation Rockefeller, qui prend la tête de la petite structure que constitue à l'origine l'Office of Special Studies5. Il y réunit des généticiens et phytopathologistes américains (Norman Borlaug, Edwin Wellhausen, William Colwell) et mexicains dont les principaux axes de recherche concernent le développement de variétés de maïs et de blé à haut potentiel de rendement ; Borlaug recevra le Prix Nobel en 1970 pour ses travaux sur la culture du blé.

Dans le même temps, le gouvernement mexicain investit massivement dans les infrastructures pour l'irrigation des plaines et plateaux semi-arides, et l'adoption de nouvelles semences de blé se répand, principalement parmi les gros agriculteurs du Nord et du Nord-Est6. Pendant toute cette période, un organisme public, le Conusapo, continue de protéger l'agriculture mexicaine des variations du marché mondial.

L'augmentation de la production de blé figure parmi les effets les plus spectaculaires de la révolution

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