La Crise Politique Des Années 1930
Mémoire : La Crise Politique Des Années 1930. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Eleveee • 7 Avril 2014 • 2 771 Mots (12 Pages) • 1 379 Vues
La crise politique des années 1930
Plan
I) Le malaise social et l’inaptitude des politiques suivies
A) Le malaise social
B) Inaptitude des politiques suivies
C) Le développement de la contestation
II) La remise en question du régime parlementaire et l’agitation de rue
A) Critique de la démocratie libérale dans la jeunesse intellectuelle et dans les petits cercles de réflexion
B) Critique de la démocratie libérale au sein des classes moyennes et dans les ligues
C) Agitation dans la rue
III)La crise du 6 février 1934
A) Les faits
B) Les interprétations
C) Les suites : 1) Le gouvernement Doumergue et son échec ; 2) L’union nationale et son échec.
La crise des années trente atteint la totalité des pays industriels développés. Après avoir éclaté aux Etats-Unis (« krach » boursier d’octobre 1929), elle se répand en Europe et touche durement l’Allemagne. Moins liée au commerce international, plus indépendante sur le plan des capitaux, la France ne fut touchée que tardivement, fin 1931, et moins durement. Alors que le chômage aux Etats-Unis ou en Allemagne constituait un phénomène massif, en France, il fut moins ample mais revêtit un caractère « rampant », d’autant plus insidieux. Par les difficultés sociales qu’elle a entraînées ou révélées, la crise a débouché sur la remise en cause du régime parlementaire, considéré comme peu adapté, et inapte par sa lourdeur et son goût du compromis à faire face à des situations appelant des règlements d’urgence. On peut parler d’une crise de régime, tout en remarquant que le régime démocratique n’a pas été emporté en France par la vague de dictatures qui a concerné de nombreux autres pays d’Europe.
I Le malaise social et l’inadaptation des politiques suivies
A. Le malaise social
- Le marasme économique qui frappe la France à partir de la fin de 1931 se caractérise par la baisse des prix, le ralentissement des affaires et du commerce, la baisse de la production et la montée du chômage.
- Le chômage touche les salariés de l’industrie et du commerce : phénomène encore peu connu, il concerne plusieurs centaines de milliers de travailleurs à la fin de 1935.
- La baisse des prix atteint les producteurs indépendants (agriculteurs, commerçants, artisans), dont le pouvoir d’achat est amputé de 20 à 30 %, alors que les salariés de façon générale, les ouvriers non touchés par le chômage et surtout les fonctionnaires (dont le traitement reste fixe alors que les prix baissent) sont moins touchés.
- S’il y a de nombreuses faillites d’entreprises, celles-ci ne représentent pas un caractère massif : les petites entreprises sont toujours aussi nombreuses à la fin des années 1930 qu’au début. Il n’y a pas d’effondrement social comme en Allemagne. Mais il y a toutefois une peur sociale multiple Les classes moyennes indépendantes craignent la prolétarisation, et, à partir de 1936, la révolution sociale. Les ouvriers et autres salariés craignent de se retrouver au chômage, dans une société où le sous-emploi commence à peine à être identifié et indemnisé.
B. L’inadaptation des politiques suivies.
C’est durant les années 1933-1934 que se manifeste la crise des institutions politiques. Ce n’est qu’au début de 1932, année électorale, que l’on prend conscience du ralentissement de l’activité. Les élections de 1932 sanctionnent la majorité sortante (la droite et le centre) menée par André Tardieu ; la gauche l’emporte, mais dans la même situation qu’en 1924. Le parti radical, allié électoral du parti socialiste, n’a pas conclu avec lui d’accords de gouvernement, par suite du refus des socialistes de participer à titre minoritaire à un gouvernement à direction radicale. Edouard Herriot devient chef du gouvernement comme en 1924.
A partir de là, les difficultés gouvernementales vont commencer. Pour réduire le déficit budgétaire, conséquence de la crise, les radicaux sont favorables à une diminution des dépenses publiques. Les socialistes sont hostiles à cette politique qui suppose la réduction du traitement des fonctionnaires, ils proposent un impôt sur la fortune. Aucune majorité solide ne peut donc se former à la Chambre. Quatre gouvernements radicaux se succèdent en 1932-1933, jusqu’à la mise ne place d’un cabinet Chautemps en novembre 1933.
Toutefois, les gouvernements radicaux optent pour deux choix qui rencontrent un certain consensus. D’abord, ils accentuent les mesures de protection du marché français. Cela permet la survie de nombreuses entreprises, mais aboutit à « geler » la situation économique : les investissements productifs diminuent pendant les années 1930, mais le protectionnisme permet d’éviter l’effondrement social. Ensuite les radicaux refusent de dévaluer, essentiellement pour protéger les épargnants, déjà durement touchés dans les années 1914-1928. Mais, ce faisant, la monnaie française se trouve surévaluée par rapport aux monnaies étrangères, comme la livre sterling (£) dévaluée en septembre 1931. Cela entrave les exportations et rend attractifs les produits importés. L’impression d’un gouvernement faible et désarmé devant la crise accroît le mécontentement.
C. Le développement de la contestation.
Plusieurs facteurs y contribuent :
- aux difficultés économiques et sociales s’ajoutent l’incapacité de l’Exécutif ainsi que les scandales politico-financiers ;
- les crises ministérielles sont de plus en plus longues et ne trouvent pas de véritables solutions ;
- le 6 février 1934, c’est la rue qui permet le dénouement (provisoire) de cette situation et le retour à « l’union nationale » (sans la SFIO ni le PCF).
II Les remises en question du régime parlementaire et l’agitation de rue.
A. La critique de la démocratie libérale dans la jeunesse intellectuelle
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