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Disparition De L'Etat Au IXème Siècle

Mémoire : Disparition De L'Etat Au IXème Siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mars 2012  •  3 014 Mots (13 Pages)  •  1 501 Vues

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« Le roi franc s’était déjà approprié, au regard de la papauté, presque toutes les prérogatives reconnues antérieurement à l’empereur» l’auteur L. Halphen nous apprend par cela que l’occident a ce moment dirigé par Charlemagne, avait repris l’ensemble des pratiques vacantes sous l’empire romain, cependant celui-ci ira plus loin en commençant a restaurer la notion d’Etat au IXème siècle. Concernant les circonstances qui menèrent à la reconstitution de l’Etat, ou la rénovation imperii, on observe le même type de schéma qui avait mené 50 ans plus tôt au coup d’Etat de Pépin le bref. S’inscrivant dans la lignée des Mérovingiens et de son père, Charlemagne est avant tout un roi conquérant. Sous son règne, les frontières du royaume franc qui correspondaient à l’origine à la France et la Belgique sont repoussées. Le royaume franc double et les conquêtes les plus importantes se font à l’est avec l’annexion de la Germanie (équivalent de la RFA avant la réunification). De même que Charlemagne fait des conquêtes très importantes au sud du royaume franc avec la maîtrise de l’Italie jusqu’à Naples et du nord de l’Espagne avec le comté de Barcelone Dans ces conditions, le cadre du royaume franc est trop étroit et l’idée germe rapidement de construire un lien fédérateur entre ces peuples très divers pour tenter de les fusionner dans un même ensemble politique. Ainsi Charlemagne, est donc sans aucun doute le souverain qui marque le plus l'époque carolingienne, par la longévité de son règne, mais aussi grâce à son charisme, à ses conquêtes militaires et à ses réformes notamment dans les domaines de l'éducation, de l'économie et surtout dans la volonté de restauration de l'État. Charlemagne découpe son empire en pagi ; dans les zones moins « pacifiées », il crée des duchés (à caractère militaire) et fait garder les zones-frontières par des hommes de confiance, qui deviendront plus tard les marquis ou margraves. En parallèle et pour contrebalancer le pouvoir de l'aristocratie, Charlemagne s'appuie sur l'Église, qu'il réorganise en privilégiant l'autorité des évêques métropolitains (les archevêques) ; en ce qui concerne le monachisme, il dote les principales abbayes de terres à mettre en valeur et il en place les abbés sous son autorité directe. Sous l'influence des nombreux chrétiens lettrés de son entourage, le roi est aussi législateur : s'il faisait déjà appliquer la loi à travers le ban germanique, il renoue avec la conception romaine du droit et renouvelle l'importance des actes écrits dans le royaume. Après les assemblées qui réunissent les Grands du royaume (les « plaids »), des ordonnances, découpées en chapitres sont émises par la chancellerie du Palais. À un autre niveau, plus idéologique que politique, c'est aussi aux lettrés chrétiens que l'on doit la naissance d'une nouvelle idée de l'État. Celle-ci se veut au départ une restauration de l'Empire romain, pourtant elle repose sur des fondements très différents en légitimant la royauté : profondément chrétienne. Ainsi ce nouvel Empire ne s’inscrit pas seulement dans la tradition romaine, il a une triple nature. D’une part, il inscrivait son pouvoir dans la tradition romaine puisqu’il se fait appeler empereur et se dit auguste. Ce pouvoir reprend aussi la tradition chrétienne avec l’adoption de couronner par Dieu et « empereur par la grâce de Dieu ». La tradition franque a aussi été reprise puisqu’il n’a pas renoncé à son titre de roi des francs, de même qu’il a pris le titre de roi des lombards qui gouvernaient le nord de l’Italie. Ces titres montrent bien la volonté de Charlemagne de créer un nouveau pouvoir à la rencontre de trois traditions très différentes, soit une synthèse sans doute trop complexe pour pouvoir durer. Cependant à la mort de Charlemagne, le 28 janvier 814, Louis devint donc seul roi des Francs et empereur d'Occident. En juillet 817, en promulguant l'Ordinatio imperii, il reprend ainsi la coutume germanique portant sur la division de l’héritage. Ceci n’était cependant pas du gout de l’église car trop de division dans le patrimoine du roi concluait à l’affaiblissement du pouvoir. L’empire construit par Charlemagne va donc commencer doucement à s’effriter avec le retour en force des traditions germaniques et l’instauration de nouvelles institutions telle que la vassalisation, sans compter que les invasions scandinaves se feront marqué de plus en plus instaurant un climat d’insécurité et ainsi accélérer la décomposition de l’empire. Il serait donc intéressant de se demander ; En quoi la tradition germanique et la féodalité ont elle conduit à une dislocation de l’autorité publique et donc de l’Etat au IXème siècle? Dans un premier temps sera développé comment la tradition germanique encré dans le peuple carolingien a conduit à une première dégradation de l’autorité publique(I) puis que c’est la création de la féodalité qui conduisit à la disparition presque totale de l’Etat au IXème siècle (II).

I) La faillite de l’autorité publique engendrée par la continuité de la tradition germanique.

Tout d’abord sera démontré que la tradition germanique qui a engendré la faillite de l’autorité publique s’est traduite au travers des tentatives d’instauration d’une organisation administrative de l’empire(A) puis au travers des partages successoraux et des liens personnels entre individus (B).

A) La tentative d’instauration d’une organisation administrative sur le modèle romain qui ne peut s’opposer au barrage de la tradition germanique.

Malgré la présence plutôt marqué de la tradition germanique les premiers Carolingiens ont tenté de mettre en place une administration rationnelle pour gouverner cet immense empire guidée par deux principes qui sont la hiérarchie et le contrôle. Au sommet se trouve l’empereur et ses services regroupés dans le Palais. Charlemagne dote l’empire d’une sorte de capitale, grande nouveauté, Aix la chapelle qui regroupe habituellement les organes de pouvoir quand l’empereur n’est pas en déplacement. On observe toujours une confusion au palais entre les fonctions domestiques (châtelain, etc…) et les fonctions politiques comme à l’époque mérovingienne. Mais les services tendent à se spécialiser. Ainsi, la chancellerie, d’où émanent les actes écrits qui viennent du palais, devient un des organes essentiels du gouvernement puisqu’elle est chargée de rédiger es actes administratifs devenus de plus en plus nombreux. Au niveau local, l’empire est divisé en de très nombreuses circonscriptions, plus de 200, dirigées par des comtes.

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