Commentaire du texte: Lettres de la vénérable mère Sœur Maria De Agreda et M. Le Roi Don Philip IV de Francisco Silvela
Rapports de Stage : Commentaire du texte: Lettres de la vénérable mère Sœur Maria De Agreda et M. Le Roi Don Philip IV de Francisco Silvela. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 8 Octobre 2012 • 1 643 Mots (7 Pages) • 1 496 Vues
Le texte à commenter est issu de « Cartas de la venerable madre Sor Maria de Agreda y Senor Rey don Felipe IV » publié en 1885 par Francisco Silvela y de la Villeuze qui est à la fois historien et homme politique notamment plusieurs fois ministres et est même ministre de la justice au moment de la publication du recueil.
Il est intéressant déjà de noter ici que l’Histoire, le Droit et la politique se rejoignent aussi bien dans l’initiateur de la publication du recueil que dans le sujet du texte à analyser. A partir de 1643, Philippe IV engage une correspondance épistolaire de 614 lettres avec Sœur Maria de Agreda : « Le roi [...] passa en ce lieu et entra en notre couvent le 10 de juillet de 1643, et il me donna commandement de lui écrire; je lui obéis ». Cette correspondance est l’occasion pour le roi de confier ses impressions y compris très personnelles à une personne extérieure à la sphère du pouvoir.
Le courrier adressé par Philippe IV est daté du 30 janvier 1647 et met en évidence à la fois l’importance accordée par le souverain à son valido qu’Annie Molinié-Bertrand définit comme « valido ou privado : le favori élevé au rang de presque premier ministre, de par la seule volonté du roi. Le roi délègue son autorité et l’exercice du pouvoir à un favori, substitut de la personne royale ».
Il intervient à un moment clé du rapport du valido au souverain puisque dans la lettre, Philippe IV analyse avec recul (3 ans après la disgrâce d’Olivares) les compétences dévolues au valido et à lui-même suite à la disgrâce du comte-duc d’Olivares et à son remplacement par son neveu Luis de Haro.
Nous verrons dans une première partie que le contexte était favorable à l’arrivée du conseiller-décideur : le valido ; dans une deuxième partie nous analyserons les limites du valimiento d’Olivares pour terminer avec une troisième partie consacrée à une nouvelle gouvernance de l’Etat voulue pas Philippe IV compte tenu de son expérience passée.
I- Un contexte à l’origine favorable au valido
a) Le valido n’est pas un phénomène propre à l’Espagne : Philippe IV le constate ligne 6-7 : « partout il n’y a jamais manqué d’voir un ministre principal ou serviteur confident » ; des favoris du Roi qui occupent des fonctions politiques de avec le titre ou nom de « premier ministre » se rencontrent en France (Richelieu, Mazarin) ou en Angleterre (Wosley, le duc de Buckingham) souvent d’ailleurs des hommes d’Eglise.
Les validos en Espagne sont nobles et non des ecclésiastiques c’est une première particularité ; la seconde c’est que le phénomène est plus long qu’ailleurs en Europe puisqu’il se prolonge jusqu’à la fin du XVII ème siècle.
b) Un jeune roi inexpérimenté : Philippe IV explique compte tenu de son inexpérience au moment de son accession au trône, devenant roi à 16 ans à la mort de son père Philippe III en 1621, inexpérimenté il parle ligne 18-19 de « chaos et de courtes connaissances ».
Il dut dès lors s’appuyer sur les gentilshommes dans la sphère du pouvoir de son père et pour faciliter la transition, il décide de faire confiance au comte-duc Olivares qu’il nomma Grand d’Espagne et devint son principal valido.
c) Une montée en puissance de la bureaucratie : dernier élément de contexte : le phénomène apparaît dans un contexte de forte bureaucratisation de la société dans laquelle le souverain exerce ses missions de représentation et de communication et par conséquent la nécessité pour lui qu’une personne de confiance suive à sa place la gestion administrative et financière au quotidien du royaume. Ligne 10-11 : « examiner les affaires-voire les exécuter… chose si nécessaire à toutes les époques et particulièrement aujourd’hui ».
Le valido n’est pas seulement un conseiller il devient co-acteur avec le roi du pouvoir exécutif notamment chargé de gérer les relations avec les différents conseils (de l’état, croisade, guerre, castille, des finances…) qui cherchent progressivement à s’émanciper du pouvoir royal et qui nécessite un contrôle assuré par le valido.
II- Les limites du valimiento d’Olivares
Dans le document, Philippe IV est particulièrement explicite puisqu’il écrit ligne 23 « la résolution d’écarter le ministre que vous savez » faisant référence à la disgrâce d’Olivares, valido du roi entre 1621 et 1643.
a) Des liens principalement affectifs : Don Gaspar de Guzman comte-duc d’Olivares est le valido du roi (1621-1643) après la mort de Philippe IIl, Il a été à la fois l’ami, le percepteur, le confident de Phlippe IV et le successeur d’aiilleurs d’Olivares s’inscrit dans cette relation de proximité ligne 26-27, Luis de Haro neveu d’Olivares est « depuis son enfance, il a été élevé avec moi ». La délégation de pouvoir au valido s’inscrit dans une relation affective et d’amitié et pas forcément sur une stratégie politique ou une logique d’expertise.
Cette légitimité affective à ses limites lorsque la situation se détériore et que le valido perd la
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