Violence de la société médiévale

Shcherbakova Anna

Le XIVème siècle etait sans doute le siècle des révoltes, c’est à dire de réaction spontanée de colère ou de défense d’une partie de la population face au pouvoir. Ces révoltes avaient lieu partout en Europe, mais pour le royaume de France cette vague de violence est venue dans un contexte très difficile au niveau économique, politique et social. La diminution importante de la population, après la Grande Peste de 1347, réduit la main-d'oeuvre disponible dans les campagnes et les villages. Les travailleurs de la terre et les artisans des villes en profitent pour multiplier les revendications sociales. Dans le même temps, les grosses dépenses pour la guerre de Cent Ans poussent à créer de nouvelles taxes. La guerre et la fiscalité ont entraîné une pauvreté importante et un soulèvement populaire.

Ces émeutes sont connues par différentes sources, essentiellement des chroniques et des lettres de rémissions. Nous allons aborder un exemple de cela avec un extrait d’une lettre de rémission accordée par Charles VI à la suite de la révolte des Maillotins en 1381. Charles VI n'avait pas tout à fait 12 ans quand il succèdait à son père en 1380, c'est-à-dire ses puissants oncles assuraient la régence du royaume et devaient ratifier ce type des documents au nom de jeune roi. Une lettre de rémission est un acte juridique par lequel le roi octroie son pardon à la suite d'un crime, intervenant ainsi au cours ordinaire de la justice. On sait que les ces lettres étaient d'ordinaire accordées pour des crimes qui paraissaient excusables, attendu les circonstances, donc ces documents fournissent fréquemment des renseignements particuliers et curieux sur la vie privée, les usages et les moeurs d'autrefois. Elles montrent concrètement la réalité socio-culturelle et politique. Le texte proposé nous donne l’information sur le cours des événements pendant la premier jour de la révolte des Maillotins au regard du destinataire d'une lettre (l.4-40) et aussi bien nous presente un langage particulier de cette patente (l.1-4).

Face à ce document, nous pouvons nous demander quelles sont les causes et les effets de cette révolte, et avait-t-elle cette insurrection urbaine un caractère politique ou seulment délictueux?

Pour y répondre, nous nous intéresserons dans un premier temps aux facteurs provoquant le soulèvement populaire, puis dans une seconde partie nous étudierons les actions des participants de la révolte et la réponse du pouvoir royal. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous envisagerons la nature de la révolte.

1. Les facteurs qui provoquaient la révolte

En analysant notre texte, tout d’abord il faut préciser que le texte ne renseigne pas directement sur les motifs de la révolte, néanmoins il s’agit des victimes principales de la colère populaire : les collecteurs de taxes et les usuriers.

a. Le mécontentement par les taxes

Ainsi nous pouvons conclure que en premier lieu les rebelles etaient indignés par les nouveaux impôts instaurés. Avant sa mort Charles V avait souhaité alléger les impôts en supprimant l’impôt direct, le fouage. Charles VI aussi voulait suspendre certains impôts indirects sur les biens de consommation, ce

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