Le processus de centralisation en Haïti au XXe siècle
Dissertation : Le processus de centralisation en Haïti au XXe siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Xcharlson10 • 15 Septembre 2016 • Dissertation • 569 Mots (3 Pages) • 904 Vues
Le processus de centralisation en Haïti au XXe siècle
Le processus de centralisation remonte 25 ans plus tôt du débarquement des Marines américaines en 1915, mais il faudra attendre, 15 ans plus tard, l’achèvement de la longue agonie des provinces par l’anéantissement du cyclone de 1928 pour avoir une émigration massive à Port-au-Prince. Dès lors, tout passe par un lieu obligé la capitale, qui réaménage tout l'espace en assurant sa primauté sur les mouvements, les carrefours et les distributions du territoire national. Les villes, deviennent plus que des relais sur la route des flux convergeant à Port-au-Prince au XXe siècle. Par conséquent, Le carrefour port-au-princien est le premier élément de la centralisation. En effet, dans la planche 3 du texte de Georges Anglade (1982), on constate de Port-au-Prince partent cinq grandes voies qui vont innerver les différentes parties du pays. Le carrefour national est le noyau en étoile qui irradie par ses branches les impulsions de commande du territoire, et reçoit en retour par les mêmes canaux, la quote-part de chacune des régions. Ces allers-retours sont les mouvements de base de la centralisation.
Ainsi dans une perspective de comprendre la genèse et la dynamique des structures dominantes d'espace et le caractère spécifique des contradictions qui accompagnent le morcellement, la régionalisation, la centralisation. Nous formulons la question suivante : Comment ce nouvel ordre d’espace a-t-il contribué à la ‘’question de couleur’’ en Haïti ? Cette interrogation nous demande de faire une analyse historique à la lumière de G. Anglade (1982) afin de mieux comprendre les divers facteurs qui rentrent en compte dans cette nouvelle perspective.
Au lendemain de la guerre d'indépendance, on constate une frénésie pour l'accaparement des sources et des moyens de pouvoir. Les oligarchies des provinces se construisent par la mainmise sur les terres des anciennes habitations, le contrôle du commerce d'exportation et d'importation, la gestion administrative, politique et militaire. Les onze régions fédérées ont à leur tête onze groupes dominants aux répartitions différentes des couleurs. Certains sont presque complètement mulâtres ou noirs, d'autres présentent des combinaisons variables. La question de couleur à Jérémie ou au Cap, aux Cayes ou aux Gonaïves, dans le Sud, l'Ouest ou le Nord, s'est posée tout au long de la période de régionalisation différemment qu'au XXe siècle. Selon G. Anglade, Les mécanismes de la centralisation amèneront la prééminence de Port-au- Prince. Son oligarchie, au profit de laquelle se réalise le nouvel agencement d'espace, est majoritairement mulâtre et d'immigration étrangère blanche récente. Sur ce caractère visible qui sert aux noirs et aux mulâtres à marquer les différences, va se concentrer l'exacerbation. La centralisation est aussi le bâillon des masses qui ne sont plus utilisées sur les champs de bataille des provinces en luttes. Le nouvel ordre d'espace confine, à Port-au-Prince et aux jeux de coulisses, la succession des gouvernements. Ainsi, Le verbe noiriste et mulâtriste occupera dans l'espace centralisé le vide des masses dans ce nouveau rapport du social à l'espace. Les traitements de la question de couleur ont servilement obéi aux impératifs de la centralisation, en enfermant leurs discours dans la "république" de Port-au-Prince, et en présentant ces luttes des factions dominantes des petites-bourgeoisies et bourgeoisies comme la dynamique de la société ; impasse totale étant faite sur les paysans, marchandes, travailleurs. De ce fait, Les effets d'occultation propre à la structure dominante centralisée sont à l'origine de ces outrances méthodologiques, de ces divagations épidermiques, et de ces luttes erratiques.
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