Le Sport

Le monde sportif est tiraillé entre ses valeurs morales, qui s'incarnent notamment dans l'esprit olympique, et une réalité plus pragmatique, celle de son financement.

Le corpus est composé de quatre documents de natures diverses qui ont une amplitude chronologique homogène et propose une réflexion sur l’éthique sportive malmenée par les scandales.

Il amène à nous interroger sur comment le sport peut en effet échapper à toutes ces pressions et dérives qui le sapent dans ses fondements moraux.

Après avoir analysé les contradictions du monde sportif, nous montrerons la difficulté à en respecter le code moral.

L'économie et la politique ont investi l'univers sportif, formidable scène où se déploient des enjeux financiers et idéologiques peu compatibles avec son éthique. De fait le sport, en défendant des valeurs comme la loyauté et le désintéressement et en garantissant une égalité de principe, est censé offrir un spectacle représentatif de nos démocraties modernes, soucieuses de justice sociale. Alain Ehrenberg, dans Le Culte de la performance, Calmann Lévy, collection Pluriel de1991, en rappelle ce principe fondamental: le vainqueur, soumis aux mêmes règles que ses concurrents, mérite sa victoire qui est bien celle du plus fort. Mais cette force, loin d'être arbitraire, trouve sa légitimité dans le cadre des règles de la compétition. Ainsi les critères imposés dans certaines disciplines répondent-ils à cette exigence de justice, et les classements, loin d'entériner un combat inégal, en rappellent au contraire les règles objectives d'égalité. Cependant, ces principes revendiqués sont bien souvent démentis par des comportements illicites chez les sportifs contraires à la tempérance et au respect sur le terrain et dans les gradins, ou même par des malversations dans les instances dirigeantes. Sylvie Hertrich et Gary Tribou, lors d'un colloque retranscrit dans Problèmes Economiques, bi-mensuel n°2.943 de La Documentation française datant de mars 2008, intitulé «  Sponsorig sportif  : valeurs sportives ou marchandisation  ?  » ont fait le triste catalogue de ces pratiques. Le dopage notamment stigmatise le sport moderne. Plantu dans une caricature sur le dopage extrait de La France dopée, édition Le Seuil, de 1998 le rappelle sur un mode humoristique, mais sans masquer les excès favorisés par la médecine. Le sociologue Patrick Mignon, interrogé dans Le Monde.fr, extrait d’  «  Aucun sport n’échappe en droit au dopage  » de Claire Ané et Martine Jacot le 26 mars 2004 souligne à ce propos que la frontière est mince entre le soin qui soulage les souffrances extrêmes que le sportif s'inflige et la prise de produits dopants qui lui permettent de dépasser ses limites physiques.

C'est que le sport international recouvre des enjeux économiques et politiques qui dépassent ceux d'une simple compétition. S. Hertrich et G. Tribou expliquent que ses dérives sont en partie les conséquences des investissements financiers qui ont permis son essor actuel. Le sportif de haut niveau n'est plus un amateur, mais le salarié d'une entreprise. Cette professionnalisation crée des exigences nouvelles et soumet le sport à la loi du marché qui demande des résultats. Selon P. Mignon, cette pression financière explique les premiers cas d'apparition du dopage à la fin du XIXe siècle, dès lors que la pratique

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