La réforme territoriale
Dissertation : La réforme territoriale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Florence CHERLIAS • 20 Août 2019 • Dissertation • 1 890 Mots (8 Pages) • 500 Vues
Composition sur le sujet suivant : La réforme territoriale
INTRODUCTION
Depuis l’acte I de la décentralisation issu des lois Defferre de 1982, les demandes des collectivités locales en autonomie et les nécessités de rapprochements de ces collectivités du public usager en termes de proximité de leurs élus et des services publics locaux ont généré des évolutions vers davantage de compétences et de droits sans renier le principe de l’État unitaire ou celui de l’indivisibilité mettant toujours les actes des collectivités sous un contrôle étatique de légalité.
Toutefois, l’évolution de la décentralisation territoriale a abouti à l’acte II puis l’acte III d’une réforme engageant toujours plus les collectivités vers des formes de démocratie locale et d’autonomie.
Les principaux ancrages
des réformes de la territorialité
- La reconnaissance d’une autonomie toujours plus poussée
Dès 1982, le poids de l’État sur les collectivités territoriales, reconnues comme telles a fortement évolué. Les lois Defferre ont transféré les exécutifs des départements et des régions vers des entités indépendantes, ainsi les trois collectivités territoriales officiellement reconnues disposent d’une assemblée et d’un exécutif propres. Par ailleurs, le préfet, toujours représentant de l’État, n’exerce plus cette tutelle a priori sur les actes des collectivités mais le contrôle de légalité maintenu, est devenu a posteriori et « juridictionnalisé ».
Les collectivités territoriales vont disposer également d’agents orientés dans cet objectif de gérer les services publics locaux : la Fonction Publique Territoriale.
Les élus locaux vont hériter d’un véritable statut, les modes de scrutin et les premières formes de démocratie locale vont apparaître dès 1992. On notera que bien avant ces dates, les municipalités disposaient en la personne du maire, d’attributions
« au nom de l’État » tel l’état-civil, l’exécution à titre général des lois sur la commune.
Il faudra cependant attendre 2002 et cet acte II de la décentralisation pour que l’autonomie des collectivités territoriales présente un aspect plus poussé politi- quement en s’appuyant notamment sur la démocratie participative.
Dès cette époque, les rapports entre État et collectivités territoriales vont évoluer dans ce sens. C’est ainsi que la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 va constitutionnaliser la décentralisation et lui apporter ainsi un poids politique imposant. Une loi de 2004 fera le lien avec la constitutionnalisation de l’autonomie et servir de relais pour une plate-forme commune en matière de transfert de compétences suivant les principes de subsidiarité, de libre administration et d’autonomie financière.
La reconnaissance de davantage de compétences
La loi constitutionnelle du 28 mars 2003 qui en est le point de départ, va contribuer à créer de véritables chefs de file entre les diverses collectivités territoriales gérant des compétences semblables, et ce afin de rationaliser les relations, les budgets consacrés (en réformant notamment les finances locales). Les transferts de compétences vont se développer et prendre toute leur mesure dès l’acte III de la décentralisation.
Une phase de modernisation de l’action publique territoriale démarrée en 2012 va aller de pair avec un mouvement de balancier en faveur à nouveau de la décentralisation (acte III). Les collectivités territoriales ont pu disposer à nouveau en 2014 (loi MAPTAM – modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) d’une clause générale de compétences leur permettant de ne pas se trouver limitées par une énumération trop précise des attributions de chacune.
La carte régionale est redessinée (loi du 16 janvier 2015) et celle de la répartition des compétences entre collectivités à nouveau rectifiée.
Les collectivités territoriales disposent de compétences générales comme le souligne la constitution (art. 72 clause générale de compétence), mais le législateur a préféré dégager des blocs de compétence par exemple pour les communes en matière d’urbanisme ou de logement, pour le département au profit de l’aménagement et de l’espace, des politiques sociales et sanitaires, pour la région essentiellement dans le cadre du développement économique.
Certaines compétences restent encore partagées comme l’enseignement (écoles-collèges-lycées).
La constitution fait bénéficier les collectivités d’une garantie de libre administration évitant toute tutelle entre elles, même si, selon les compétences, la loi préconise des chefs de file pour des raisons d’efficacité notamment (loi constitutionnelle de 2003).
Davantage d’indépendance : questionnements et obstacles
- Les réformes maintiennent un mille-feuilles administratif et une forte part de personnel
Cette réforme globale de 2010 qui entendait rationaliser le mille-feuilles administratif des collectivités territoriales, notamment dans leurs relations, leur représentation publique ainsi que dans la mutuali- sation de services publics, n’a pas eu la portée attendue par les pouvoirs publics du fait du changement de majorité dès 2012 puis des textes récents comme la loi NOTRE (nouvelle organisation territoriale de la république) du 7 août 2015 ou le re-paramétrage de la carte régionale (loi du 16 janvier 2015).
Enfin l’apparition et le développement des grandes métropoles, l’achèvement de la carte de l’intercommunalité et la clarification des compétences des collectivités semblent terminer le processus de décentralisation à la française avec le maintien d’une complexité inhérente à la multiplication des organismes, leurs spécificités et la répartition de compétences entre elles.
C’est ainsi, qu’outre les classiques collectivités (communes, départements, régions), certaines disposent d’un statut particulier, notamment Paris Lyon ou Marseille dont le périmètre est divisé en arrondissements élisant maires et conseils d’arrondissements, l’étendue de ces villes obligeant à une construction plus pragmatique. La particularité de Paris vient du fait qu’elle est commune mais aussi département et que c’est un préfet qui dispose du pouvoir de police (et non un maire). La reconnaissance du particularisme corse lui permet de disposer d’institu- tions spécifiques permettant davantage d’autonomie, à tout le moins de compétences élargies dans certains domaines. Les départements et régions d’outremer quant à eux, sont soumis à la légalité classique (avec des compétences classiques de département et de région) mais disposent d’un droit plus étendu pour élaborer des propositions y compris dans le domaine des relations internationales. Enfin, les collectivités d’outremer disposent d’un statut spécifique issu d’une loi organique : leurs assemblées ont la possibilité d’élaborer des règlements issus du domaine de la loi (sauf incursion dans les compé- tences régaliennes).
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