La dérive des continents

La dérive des continents est une théorie proposée au début du siècle, en janvier 1912, par le physicien-météorologue Alfred Wegener (1880-1930) qui va la développer progressivement jusqu’en 1930, à sa mort.

Cette théorie en avait intrigué d'autres avant lui, Wegener reprend l'idée de dérive énoncée par quelques rares prédécesseurs comme par exemple Owen (1857), Snider-Pellegrini (1858) ou encore, mais surtout, Taylor (1910). Pourtant le titre de « père de la dérive » revient à Wegener car il est le car il est le premier à étayer son hypothèse par un nombre considérable de "preuves" émanant de sources très diverses pour en faire une théorie scientifique cohérente.

Nous allons donc répondre à la question « Quels étaient les arguments de la théorie soutenue par Wegener et en quoi sa démarche était-elle scientifique ». La première partie étudiera la dérive des continents de Wegener, et la seconde partie portera sur les réactions à sa théorie.

I- La dérive des continents de Wegener

a) Une démarche scientifique

Le scientifique part d’un constat naturaliste : il observe un phénomène naturel, qui le conduit à se poser une question, il peut alors formuler une ou plusieurs hypothèses pour répondre à cette question. Des observations ou des faits interprétés dans le cadre d'une théorie sont considérés comme des arguments (ou preuves) en faveur de cette théorie. Il lui faut alors chercher des arguments permettant de prouver ou de valider ces hypothèses. Il peut obtenir des indices et des arguments en réalisant des observations ou en réalisant des expériences. Les résultats obtenus permettent de conclure si les hypothèses étaient bonnes ou non.

L’hypothèse de Wegener était très moderne et novatrice, mais elle répondait également parfaitement aux exigences du raisonnement scientifique, car les questions soulevées sont suffisamment sérieuses et fondées sur des faits réels pour qu'on y accorde de l’importance.

b) Les arguments appuyant sa théorie

Argument géologique:

On peut déjà observer la complémentarité morphologique des côtes de l’Afrique et de l’Amérique du Sud où en effet on peut y voir un certain parallélisme des lignes côtières. Le meilleur ajustement est obtenu si les côtes sont jumelées à une profondeur de 1000 mètres sous le niveau actuel de la mer. Wegener met aussi en avant des similarités de stratigraphie, de structures géologiques et de pétrographie de part et d'autre de l’Atlantique : les anciens cratons de plus de 2 Ga sont en continuité, d’un continent à l'autre.

Cela suggère que ces deux ensembles constituaient deux morceaux d'un même bloc et formait donc auparavant un seul et même méga continent, la Pangée, et se serait séparé il y a environ – 200 Ma.

Argument paléontologique : On retrouve, de part et d'autre de l'Atlantique, sur les continents actuels, des similitudes de fossiles de plantes et d'animaux terrestres datant de -240 à -260 Ma. Mais on retrouve aussi des analogies de faunes ou flores dans ces continents. Si la théorie de la dérive des continents était fausse, cela impliquerait que les espèces ont évolué indépendamment sur des

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