L'Edit De Nantes, 1598

De 1562 à 1598, les guerres de religion frappent la France. Elles ne sont pas permanentes mais interrompues par des trêves qui sont inaugurées chaque fois par un nouvel édit de pacification. Au début de 1598, la situation de la France reste floue. Le roi Henri IV tente de rétablir l’ordre en faisant accepter l’Edit de Nantes en 1598.

Un édit est différent d’une ordonnance. C’est une loi qui ne concerne qu’une seule matière ou une catégorie particulière de sujets. Ici en l’occurrence, l’Edit de Nantes vise à rétablir l’ordre dans le royaume. L’Edit de Nantes va viser à faire coexister deux confessions catholique et protestante avec plus ou moins les mêmes droits, au sein toutefois d’un état Catholique. Ainsi on peut se poser la question de savoir pour quelles raisons et comment cet Edit a été mis en place et promulgué ?

I) Les Guerres des religions, la lutte entre catholiques et protestants.

En 1560, les protestants français pensent qu’il en est fini du catholicisme. Ils décident de briser toutes les images des Saints dans les églises afin que les fidèles n’adressent leur prière qu’à Jésus Christ seul. Les catholiques, devant cette violence iconoclaste qui fut suivie de plusieurs meurtres de prêtres, sont consternés. Pour les catholiques, le protestantisme est une création du diable. Ils pensent qu’en tuant les protestants, ils effectuent un acte agréable à Dieu. En réponse à la violence exercée par les protestants, les catholiques décident donc de massacrer en 1572 plusieurs milliers de personnes à Paris, dans un premier temps, puis en province, dans les semaines qui suivent la Saint Barthélemy. Ce massacre de la Saint Barthélemy traduit un changement religieux très important en France. Cette multiplicité de soulèvements populaires met en danger l’autorité de l’Etat et l’unité du Royaume.

Du côté du trône, Henri IV, anciennement Henri de Navarre, succède au roi Henri III. Il se convertit au catholicisme, le 25 juillet 1593, abjurant ainsi solennellement le culte protestant. Par cette conversion, il fait valoir ses droits sur la couronne. En fait, lors de son accession au trône en 1589, des provinces entières comme la Bourgogne, la Bretagne ou encore le Dauphiné, n’obéissent plus au pouvoir central. Ces catholiques, appelés les Ligueurs, se sont largement substitués au pouvoir royal qui ne bénéficiait alors que d’une autorité nominale sur la plus grande partie du royaume.

Il a alors fallu pas moins de neuf ans d’opérations militaires entrecoupées de tractations pour qu’Henri IV puisse rétablir l’ordre et redresser la situation à son profit et par conséquent étendre son autorité à tout le royaume. La soumission du duc de Mercœur à Nantes, dernier foyer de résistance où celui-ci s’était retranché, est le dernier acte de cette reconquête.

L’entrée d’Henri IV à Nantes, capitale d’une province qui avait été récemment rattachée au royaume, symbolise donc l’achèvement de la reconquête par le roi de la fidélité de ses sujets catholiques. En outre, elle focalise la crainte de ses sujets protestants qui sont inquiets depuis sa conversion au catholicisme. L’Edit de Nantes fait alors son apparition dans le but de mettre fin à ce massacre et de faire coexister dans

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