L'Arctique : d'un espace sanctuarisé à un espace utilisé
Étude de cas : L'Arctique : d'un espace sanctuarisé à un espace utilisé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Louisedjelloul • 12 Mars 2021 • Étude de cas • 1 475 Mots (6 Pages) • 576 Vues
L'Arctique : d'un espace sanctuarisé à un espace utilisé
Quels sont les enjeux de cet environnement fragile impacté par son développement lié au réchauffement climatique ?
Tout d’abord, il convient de bien définir l’Arctique, elle est la région entourant le pôle Nord de la Terre à l’intérieur et aux abords du cercle polaire arctique, limite qui marque la séparation entre le soleil de minuit et la nuit polaire. Il existe un fort contraste entre la durée du jour et de la nuit. L'Arctique est donc constitué principalement d'un océan gelé (banquise) entouré de terres très froides (toundra). Ce climat polaire abrite des températures hivernales extrêmes, atteignant les -60°C en hiver. Elles s’avèrent contraignantes, formant une banquise qui recouvre alors une grande partie des mers pendant neuf mois sur une année. En été, certaines terres dégèlent et se transforme en marécage rendant l’agriculture impossible. La végétation est donc quasi inexistante à l’exception de la toundra constituée de végétation de mousses, lichens, fougères. Ce continent est un espace peu habité avec 4 millions d’habitants.
Longtemps marginalisé, aujourd’hui convoité et menacé. Entre 1945 et fin des années 1980, le continent est exploré pour des raisons scientifiques, à cette époque on assiste alors à une phase de collecte d’informations et d’observations. Puis à partir des années 90, on entre dans une nouvelle phase de sensibilisation et d’intégration. Le but étant pédagogique pour la préservation de la biodiversité mais aussi l’exploitation de ses ressources…
Des ressources variées
Les richesses des mondes arctiques sont nombreuses, elle est notamment une des principales réserves d’hydrocarbures au monde. Ressources en hydrocarbures, prospectées ou déjà trouvées, off-shore ou on shore. Surtout de pétrole, du gaz. L’Arctique recèlerait de 25% des ressources potentielles de gaz et 13% des ressources en pétrole. L’Arctique abrite 9 types de « terres rares », métaux très recherchés pour la fabrication de produits high-tech (batteries de smart phones, aimants de voitures hybrides, écrans LCD…) dont la Chine a le monopole. On y trouve également de nombreux minerais présents dans le sol comme le nickel, le cuivre, le palladium, les diamants, le charbon, le zinc et l’or. Les ressources animales (pêche de la baleine) et végétales des milieux marins font aussi l’objet d’une attention accrue. La fonte des glaces permettant l’accès à de nouvelles zones de pêches riches. Les grands espaces attirent les touristes en quête de sensation forte ou d’isolement. Un tourisme de niche se développe accueillant une clientèle aisée et sportive.
Un espace en pleine mutation et fragilisé
Le réchauffement climatique augmente l’attractivité de la région en raison de la fonte des glaces. De nouvelles routes sont alors accessibles ainsi que de nouvelles ressources étant plus facile d’accès. Les conditions de vies s’avèrent alors moins rudes qui attire alors le tourisme. On constate alors un développement d’infrastructures. Malheureusement les limites à ce développement économique sont majoritairement dépendant de l’extérieur.
La zone tend alors à être plus attractive, ce qui implique de nombreux nouveaux enjeux et les risques vont augmenter. On risque un épanouissement des ressources et une augmentation considérable de la pollution du milieu. En plus d’être affecté par le réchauffement climatique, l’Arctique est victime de diverses pollutions qui émanent des pays qui l’entourent comme les États-Unis. Les sources de ces pollutions sont nombreuses et proviennent de bases scientifiques et militaires implantées sur le continent arctique ou d’activités d’exploitation d’hydrocarbures, extractions minières, stockage de déchets dans des fosses. Par exemple, Red Dog Mine une mine à ciel ouvert de plomb, zinc et argent, est le plus gros producteur de pollution et de déchets aux États-Unis. Il rejette du plomb, du mercure, du zinc, du cuivre et d’autres métaux lourds dans les sols, l’air et dans l’eau. La route privée traverse sur 84km une zone protégée. On observe par ailleurs, de nombreuses fuites et des explosions de pipeline qui surviennent régulièrement dans ce secteur. Les fuites de pétrole peuvent se transformer en marées noires à cause de la proximité de la Mer de Beaufort. Les effets sur la faune locale dont importants notamment chez les troupeaux de caribous nombreux ici. Le continent fait donc face aux pollutions marines, avec également des rejets en mer de déchets radioactifs liquides, plastiques et toxiques.
Des conflits autour des zones économiques exclusives
Cet espace est divisé politiquement, l’évolution de la situation de la région fait naitre de nouvelles tensions et concurrences entre les États riverains : Canada, États-Unis, Danemark, Norvège et Russie. Chacun de ses pays possèdent des territoires qui font partie de la zone arctique. Ils forment ensemble le conseil de l’arctique avec également la France, la Finlande, la Suède et l’Islande. Conseil créé en 1996, par ces huit pays afin d’encourager les projets de développement durable. Le droit de la mer des Nations Unies définit les eaux territoriales des États et les zones économiques exclusives. Nombreux sont les états qui ont contesté leur ZEE, leurs revendications peuvent avoir pour objectif une recherche de prestige et d’affirmation par rapport aux autres pays de la zone mais recoupent souvent des intérêts économiques. A titre d’exemple, les États-Unis et le Canada ne sont pas d’accord sur la délimitation de leurs ZEE à la frontière entre le Yukon et l’Alaska, en mer de Beaufort. Les tensions géopolitiques entre ces états concernent des enjeux croissants à mesure que le réchauffement climatique modifie la géographie de la région arctique. Face à cette montée des tensions, l’espace arctique est de plus en plus militarisé.
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