Fiche de lecture: l'Orientalisme - Edward Said
Fiche de lecture : Fiche de lecture: l'Orientalisme - Edward Said. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lullaa • 24 Avril 2016 • Fiche de lecture • 2 223 Mots (9 Pages) • 6 918 Vues
Fiche de lecture
L'orientalisme
Edward Said
Edward Wadie Saïd est un théoricien littéraire, critique et un intellectuel palestino-américain. Né en 1936 à Jérusalem, exilé adolescent en Égypte puis aux États-Unis, Edward W. Saïd a enseigné, de 1963 jusqu'à sa mort en 2003, la littérature anglaise et la littérature comparée à l'université Columbia de New York. Il est l'auteur de nombreux livres de critique littéraire et musicale, il a beaucoup écrit sur le conflit israélo-palestinien et sur le Moyen-Orient.Robert. Son ouvrage le plus célèbre est L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident (Orientalism), publié en 1978. L'ouvrage eut un retentissement international et fut traduit en trente-six langues ; il est considéré comme un des textes fondateurs des études postcoloniales.
Dans « L’Orientalisme », Edward Said analyse le système d'image dans lequel l’Occident a emprisonné l’Orient et même, l’a créé. Le livre est véritablement d’actualité, parce qu’il retrace l’histoire des préjugés populaires anti-arabes et anti-islamiques, et révèle plus largement la manière dont l’Occident, au cours de l’histoire, des conflits, des œuvres littéraires a appréhendé le monde de l'Orient.
Résumé de l’œuvre
Saïd nous explique dès l’introduction que son livre se concentrera autour de la manière dont s’est construite le lien de l’Occident avec l’Orient et en particulier la manière dont s’est construite l’image de l’Orient en Occident. Il part de la constatation que l’Orient « a presque été une invention de l’Europe depuis l’Antiquité, lieu de fantaisie, plein d’êtres exotiques, de souvenirs et de paysages obsédants, d’expériences extraordinaires. » De ce fait il caractérise l’Orientalisme sur la place particulière que celui-ci tient dans l’expérience de l’Europe occidentale. Il montre d'ailleurs que ces constructions et peintures de l’Orient ont été vitales pour l’Occident : notamment dans la littérature où le voyage en Orient faisait partie d'une initiation à l'art. En définissant l’Autre que représentait l’Orient, l’Europe a pu se construire et se définir. L’Orient, rival culturel qu’elle s’est imaginé, lui envoyait une image et une expérience contrastées voir opposées à ce que l’Europe voulait être et se voyait être. C’est en cela que l’Orient n’est pas imaginaire mais bien « une partie intégrante de la civilisation » européenne. Saïd estime que la construction de l’Orient s’écrit dans une relation de pouvoir et de domination avec l’Occident. L’Orientalisme peut donc être considéré comme un reflet du pouvoir de l’Occident sur l’Orient plutôt qu’un discours sur la nature véritable de l’Orient.
C’est un tel inventaire qu’il faut faire pour commencer. »
Orientalisme est en fait une étude de la construction et de l’accumulation du savoir mais surtout des préjugé sur l’Orient et l’oriental. Saïd démontre dans son livre que la littérature et la culture ne sont pas innocentes dans ces représentation, elles y participent. Selon Saïd, la manière que nous avons d’imaginer l’Orient est le fruit d’une histoire et d’une tradition de la pensée qui remonteraient jusqu’à l’Antiquité.
L’Orientalisme moderne tel que le conçoit Saïd se construit dans un premier temps dans une histoire coloniale. L'image colonial développé, par les Français et les Britanniques en particulier, se différencie d’autres formes de connaissances en positionnant les colonisés en tant que subalternes. Il s’agit par là de la
« domestication de l’exotique » processus par lequel « la vérité devient fonction du jugement savant, non du matériau lui-même qui, avec le temps, semble être redevable de son existence même à l’orientaliste. » L’expédition en l’Égypte de Napoléon en 1798 marque pour Saïd le début de l’établissement de ce savoir orientaliste en effet il s’inspira du livre du Comte de Volney Voyage en Égypte et en Syrie (1787) pour préparer ses troupes aux conditions locales et au peuple égyptien, le texte a ici plus d’autorité et d’usage même que la réalité qu’il décrit. Napoléon ne fut qu’un des premiers à ouvertement recommander l’expertise d’un texte écrit pour s’informer de ce qu’il allait trouver sur place.
Puis Saïd rend compte de la naissance et du développement de l’Orientalisme et de ses institutions formées sur un arrière-plan d’histoire intellectuelle, culturelle et politique, jusque vers 1870 ou 1880. L’expansion de l’Europe, la confrontation historique, la sympathie et la classification sont pour Saïd les quatre éléments des courants de la pensée du dix-huitième siècle qui conditionnent les structures spécifiques à l’Orientalisme, intellectuelles et institutionnelles. L’Orientaliste moderne se voit donc comme « un héros qui sauve l’Orient de l’obscurité, de l’aliénation et de l’étrangeté. »
Saïd montre comment la philologie ( c'est à dire l'établissement ou l'étude critique de textes, par la comparaison systématique des manuscrits ou des éditions, par l'histoire.) s’imposa comme la science de toute l’humanité par sa capacité à détacher le philologue de son propre temps afin de découvrir les fondements historiques des mots et donc des peuples associés à la langue étudiée. C’est également par l’étude philologique des langues sémantiques que certains démontre l’infériorité de l’Orient. En effet, pour eux la langue présente un phénomène de développement interrompu si on le compare avec les langues et les cultures
indo-européennes qui sont elles parvenues à maturité. Les Sémites ne sont par conséquent plus des êtres vivants et doivent être mis sous la coupe de la direction des Occidentaux pour les amener à la modernité.
L’autre caractéristique de l’Orientalisme moderne, que nous retrouvons aujourd’hui dans nos conceptions de l’Arabe, est le fait que l’attribut « Oriental » semble tronquer et l’emporte sur tout autre caractéristique. En effet l’homme oriental est oriental avant d’être un homme. De ce fait même si le développement de l’image
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