Le conflit au Mali
Synthèse : Le conflit au Mali. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Zoe Brasquet • 6 Novembre 2022 • Synthèse • 1 455 Mots (6 Pages) • 410 Vues
Le conflit au Mali
Le Mali est un pays africain dont le Nord et le Sud ont toujours été naturellement séparés. En effet ce dernier abrite 91 % de la population malienne et la capitale Bamako, notamment car il est traversé par le fleuve Niger, contrairement au Nord qui est semi-désertique, peu accessible et donc difficile à contrôler pour le gouvernement ce qui peut faire naître un sentiment de marginalisation chez ses habitants. Ainsi ces différences démographiques et climatiques, ainsi que la pauvreté omniprésente dans le pays accentuent les tensions qu’il peut y avoir entre les deux parties du pays et favorise l’installation ou la naissance progressive de groupes islamistes comme AQMI dans la région du Nord.
Tout d’abord nous expliquerons la guerre du Mali qui a mené à une intervention internationale, avant de montrer que la lutte continue toujours contre le terrorisme.
En 2011, la chute du général Kadhafi en Libye entraîne l’arrivée de nombreuses armes au Mali, ramenées par des combattants touaregs de l’armée libyenne. Les touaregs sont un peuple nomade dont une partie du territoire se trouve au Nord du Mali. L’arrivée de ces armes renforce donc la puissance des groupes djihadistes installés au Mali mais aussi celle des rebelles touaregs du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), un territoire au nord du Mali qu’ils revendiquent. Le MNLA et différents groupes djihadistes réunissant AQMI (Al-Quaïda au Maghreb Islamique), le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest) et Ansar Dine, profitent de leurs intérêts communs et du désordre crée par le renversement du président Amadou Toumani Touré lors d’un coup d’état militaire le 22 mars 2012, pour s’allier et occuper en quelques semaines les principales villes du Nord du Mali comme Tombouctou. Le 6 avril 2012, le Nord échappe totalement au contrôle du gouvernement en faisant sécession et en proclamant l’indépendance de l’Azawad. Les djihadistes quant à eux réussissent à franchir la ligne de front entre le Nord et le Sud le 5 janvier 2013 et menaçent Bamako et le pouvoir en place. De plus, Ansar Dine aidé par les deux autres groupes islamistes, s’impose vite par rapport au MNLA dans la région dans le but de diffuser partout l’idéologie islamiste. Face à l’incapacité de l’armée malienne sous-équipée à repousser les terroristes, les autorités maliennes demandent donc de l’aide à la communauté internationale. Dès lors, le 11 janvier 2013 commence l’opération militaire française Serval, aidée par l’armée malienne et le CDEAO (Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest), qui mènent la mission MISMA (Mission Internationale de Soutien au Mali sous conduite Africaine). Celle-ci permet de stopper l’avancée des islamistes et de libérer les villes du Nord malien dans les jours suivants.
Les populations civiles sont également touchées par cette guerre. Effectivement, elles subissent de nombreuses attaques terroristes, sont victimes de confrontations armées, de résidus explosifs, de déplacements forcés, de disparitions… et peuvent également déplorer des pertes dues aux armées nationales ou internationales. De plus, de fortes tensions inter-communautaires peuvent naître, comme entre les cultivateurs Dogons et les éleveurs Peuls qui vivent dans la région de Mopti, au centre du Mali. Ces tensions peuvent être dues au réchauffement climatique, à la pression démographique, à l’absence de l’État, ou encore aux attaques terroristes dont les Dogons accusent les Peules. Face à l’incapacité de l’armée malienne à défendre ces villages, des milices d’auto-défenses militaires communautaires se sont créées et les populations sont donc armées ce qui peut donc mener à des massacres entre ces populations, augmentant encore la violence qui règne au Mali.
Un cessez le feu est déclaré le 18 juin 2013 entre le gouvernement du Mali et le MNLA afin notamment de permettre les élections présidentielles qui éliront Ibrahim Boubacar Keïta.
Mais des combats ponctuels ont toujours lieu, jusqu’en juin 2015, quand est signé entre eux deux l’accord de paix d’Alger, après de longues négociations et malgré le refus de l’autonomie de l’Asawad compris dans l’accord. Néanmoins, le conflit est loin d’être terminé, car la lutte contre le terrorisme continue toujours.
A partir du 1er août 2014, la mission MISMA est remplacée par la mission MINUSMA (Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali) et l’opération Serval par l’opération Barkhane, une force anti-terroriste composée de 4500 soldats français et de 13000 casques bleus de l’ONU, aidée par le G5 Sahel, une coalition entre le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, afin de lutter contre le terrorisme au Sahel.
Effectivement, l’influence des groupes djihadistes s’est étendue et leurs attaques ne cessent de s’amplifier notamment autour de la « zone des trois frontières », entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ceux-ci sont aidés par la pauvreté des populations, l’instabilité politique et les réponses militaires insuffisantes. De plus de nouveaux groupes se crées par la fusion d’anciens, comme le GSIM (Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans) qui a prêté allégeance à Al-Qaïda, ou l’EIGS (Etat Islamique dans le Grand Sahara) qui a lui prêté allégeance à l’État islamique, et qui revendiquent de nombreux attentats dans cette « zone des trois frontières ». Le GSIM accepterait de négocier avec l’État Malien seulement si les troupes françaises se retirent du Sahel. Il s’appuie sur l’opinion publique malienne qui partage la même volonté. Et alors que le gouvernement malien serait plutôt favorable à l’idée de négocier avec le Mali, la France s’y refuse.
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