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Mythe et crise du paysage classique

Dissertation : Mythe et crise du paysage classique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2023  •  Dissertation  •  2 018 Mots (9 Pages)  •  167 Vues

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                                                   Partiel final – Lettres et Arts

                                                                 Dissertation

        La notion de paysage a été source de nombreuses interrogations durant de nombreux siècles et n’a cessé de changer et d’évoluer au fil du temps. C’est dans ce sens que le peintre Pierre-Henri de Valenciennes a énoncé une leçon essentielle dans ses Réflexions et conseils à un élève, et spécialement sur le genre du paysage, publiés en 1800 : « Nicolas Poussin, Annibal Carrache, Le Titien, Dominiquin et quelques autres ont fait ce qu’Homère, Virgile, Théocrite et tous les poètes fameux eussent fait s’ils avaient peint avec des couleurs ». C’est-à-dire, que pour lui, les peintres ont finalisé et produit ce que les poètes ont commencé mais qu’ils n’ont pas pu finir car ils étaient dénués de couleur, de peinture. Et en d’autres termes, cela veut dire que sans couleur ni peinture, les poètes n’ont pas réussi à faire ce que les peintres ont réussi à produire. Ce qui nous amène à nous demander : est-ce que cette formule résume le processus qui a engendré le paysage classique. Dans un premier temps, nous verrons qu’en effet, le paysage classique a été fait et illustré en passant du poème au peintures et donc grâce à la couleur. Puis, nous verrons que le paysage classique n’a pas été engendré dans ce système mais plutôt dans une évolution nouvelle.  

        Tout d’abord, le processus du paysage classique est tel que le résume cette formule. En effet, ce processus est bien l’enchaînement des poèmes vers la peinture, c’est-à-dire, que les peintres ont réussi à produire cette notion de paysage classique avec premièrement le fait que les poètes ont établis les conventions de ce paysage classique. Nous constatons, que dans les poèmes, les poètes se sont énormément focalisés sur le modèle épicurien, en d’autres termes, ils s’intéressent au plaisir par le biais de choses simples et modestes, ils se limitent à leurs envies et en se contentant du nécessaire. Ils retrouvent l’idée de bonheur dans la limite du possible pour chacun. On retrouve ce constat dans l’Epitre I d’Horace avec « il nous est permis de dormir à notre aise ». Ici, ce poème nous renvoie au modèle épicurien qui pose une des conventions établies pour le paysage classique, celle du plaisir dans la limite du raisonnable et du possible. On le retrouve aussi a posteriori avec les peintures de Carrache, comme Paysage romain qui illustre la simplicité des plaisirs avec l’exemple du couple assis au pied d’un arbre jouant de la musique et jouissant de le simplicité du moment. Ensuite, une autre des conventions établies dans les écrits des poètes est celle du « locus amoenus » qui signifie « lieu idyllique » en latin. Cette convention est reprise dans presque tous les poèmes à cette époque car elle a une place importante du fait que c’est une des bases pour le paysage classique de garder cette connotation de paysage idyllique. Il est souvent représenté par différents sens dans les textes pour montrer le fait qu’il est nécessaire dans le processus du paysage classique. On le retrouve avec Théocrite dans ses Idylles, par exemple, l’Idylle IV, Chevrier et Berger, dans laquelle la notion de « locus amoenus » apparaît sous le sens de la vue, de l’ouïe et de l’odorat : « il y a de mon côté des chênes » ; « bourdonnent » ; « pommes ». Tout ce qui provoque notre joie, se sont les sources, les plantations, les jardins, la brise légère, les fleurs et le chant des oiseaux, ce sont des choses qui vont satisfaire la vue, l’ouï et l’odorat. Cette convention se retrouve avec une des œuvres de Claude Le Lorrain, Paysage avec le voyage de Jacob, qui représente et réunit tous les éléments du « locus amoenus » avec la brise légère présente, les reflets de l’eau, la légèreté et la grandeur des arbres ou encore le bruits des animaux qui traversent  cette rivière. Puis, on retrouve une autre convention dans les poèmes qui se retrouve aussi par la suite dans les peintures, il s’agit des bucoliques et de l’harmonie présentent. En effet, le paysage classique fait référence à l’harmonie totale dans chacune des œuvres qui en parle que ça soit des poèmes ou des peintures. Pour illustrer ce propos, on peut prendre l’exemple des Bucoliques de Virgile, dans la première Bucolique, on assiste à un dialogue entre des bergers et apparaît une même scénographie présente et dans les poèmes que dans les peintures, celle du berger sous un arbre et ce fait d’un être sous l’ombre est quelque chose de typique dans les bucoliques  et le fait qu’on le retrouve aussi dans les peintures de Carrache, le Lorrain ou encore de Poussin comme celle du Paysage avec Polyphème en 1649 où l’on peut voir des bergers placés à l’ombre des arbre. Cela nous montre bien que le processus d’où a émergé le paysage classique est bel et bien le fait que les peintres ont réussi à représenter et à faire ce que les poètes ont toujours fait dans leurs poèmes mais sans la couleur et donc que la couleur à du passer par là et imprégné les textes de sa touche pour la retrouver sur les peintures et ainsi aboutir à ce processus du paysage classique.

        Ensuite,  le processus du paysage classique est tel que le résume cette formule. En effet, ce processus est bien l’enchaînement des poèmes vers la peinture, c’est-à-dire, que les peintres ont réussi à produire cette notion de paysage classique en partant des poèmes. Ce qui nous amène vers l’apothéose du paysage classique qui a été rendu possible grâce aux connaissances d’avant et réutilisées pour former ce processus. Cette apothéose est rendue possible par le fait que la littérature et la peinture convergent dans une doctrine homogène de la beauté classique et du manifeste dans le paysage et les œuvres de la nature. C’est-à-dire, qu’il faut peindre d’après nature et dans l’authenticité du discours donc nous avons bel et bien ici la représentation du processus du paysage classique car nous sommes passés des discours des poètes aux réalisations picturales des peintres et donc la formule résume ce processus dans le cas où les peintres ont réussi le travail recherché par les poètes grâce à l’apport de la couleur. Par exemple, chez les poètes comme Homère, on retrouve une attache particulière à le description du paysage en détails comme dans le chant V de l’Odyssée d’Homère. Il y a ici une authenticité dans la description faite qui est à la fois détaillée et réaliste de la nature. Par ailleurs, on retrouve un enjeu de nature esthétique dans les peintures de Poussin comme par exemple ses peintures champêtres qui sont ornées d’éléments réels et propre à la nature dans une authenticité intègre. On peut donc dire que les poèmes sont la matrice de la peinture car chaque notion et éléments déjà présents dans les poèmes se retrouvent dans les peintures et donc que la formule de Pierre-Henri de Valenciennes résume en effet le processus qui a émergé le paysage classique, qui est proposé par les poètes et repris par les peintres qui apporte la couleur pour réaliser ce processus qui  réalise l’intégration d’un idéal de vie humaine et d’une aspiration spirituelle dans l’image parfaite de la Nature.

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