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Dissertation arts et littérature

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Par   •  19 Juin 2023  •  Dissertation  •  1 724 Mots (7 Pages)  •  243 Vues

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Les Epoux Arnolfini de Johannes Van Eyck est une huile sur panneau de bois peinte en 1434. Elle mesure 82 x 60 cm et appartient au style Renaissance nordique. La technique de la peinture à l’huile a été mise au point par Jean Van Eyck et son frère Hubert en 1425, elle est donc, au moment de la création du tableau, toute récente. Nous en expliquerons le procédé un peu plus loin mais ce fut une grande révolution dans l’art de la peinture.

L’Art de la peinture de Johannes Vermeer est quant à lui une huile sur toile peinte en 1666 c’est-à-dire plus de deux siècles après la précédente, nous verrons pourquoi il est important de préciser cet écart. Elle mesure 100 x 120 cm. Il faut savoir que « ce tableau a été peint par Vermeer pour lui-même, il ne l’a jamais montré à personne, et il ne l’a surtout jamais vendu à qui que ce soir alors qu’on venait le voir pour acheter ses tableaux » nous dit Daniel Arasse dans Histoires de Peintures.

Ces deux œuvres ont deux contextes historiques et culturels bien distincts puisqu’elles ont plus de deux cents ans d’écart. Concernant la première, on peut dire qu’il s’agit du début voire même des prémices de la Renaissance artistique en Europe du Nord. Les changements et émancipations dus à ce courant artistique ne sont donc pas encore flagrants.

En revanche, pour la seconde, le style Renaissance est déjà bien implanté en Europe et Vermeer n’est pas un pionnier dans son genre. Il se permet donc des innovations plus audacieuses (s’appuyant probablement sur ce qui a été fait et apprécié avant) que son prédécesseur Van Eyck.

En étudiant ces deux tableaux, on retrouve de Van Eyck à Vermeer, deux volontés de se détacher des grands récits mythologiques et bibliques dans le souci d’être plus conformes à la réalité qui les entoure.

En quoi Van Eyck est-il un des initiateurs de ce changement artistique ? Comment Vermeer at-il contribué à affirmer celui-ci ?

Que ce soit chez l’un ou chez l’autre, on retrouve les trois mêmes grands axes d’innovations et de « libération artistique » bien que ceux-ci soient plus audacieux mais aussi plus implicites chez Vermeer que chez van Eyck. Ces trois axes sont : une volonté de rappeler les indices mythologiques et bibliques, une reprise des « codes artistiques du Moyen-Age » tout en s’en émancipant pour plus de réalisme et enfin une mise en abîme qui tend vers le genre de l’autoportrait.

Ce devoir se présentera donc en deux parties, la première sur le tableau de Van Eyck et la seconde sur les points communs et différences de Vermeer avec son prédécesseur par rapport aux trois grandes idées citées plus haut.

D’une part, dans Les Epoux Arnolfini de Van Eyck, on retrouve tout d’abord quelques inspirations d’origine mythologiques et bibliques. Cependant, la dimension biblique est plus évidente que celle mythologique.

Concernant la première, ce tableau présente un médaillon de bois qui encercle le miroir sur le mur du fond de la chambre. Sur ce médaillon, est peint un chemin de croix (passage racontant la Passion du Christ dans l’Evangile), c’est un important rappel de l’attachement du peintre à la religion catholique. De plus, la main levée du mari Arnolfini par rapport à sa femme enceinte, peut donner l’impression qu’il la protège ou bénit l’enfant qu’elle porte. Ils se tiennent la main et semblent donc être un couple uni ce qu’on peut supposer être encore une volonté du peintre de rappeler l’attitude probable de Saint Joseph (père adoptif de Jésus) pendant la grossesse extraordinaire de la Vierge Marie. Enfin, ce tableau me fait penser à La Visitation de Maitre Castillan un peintre espagnol du XVè siècle. Bien qu’il ne mette pas en scène les mêmes personnages, ceux-ci ont sensiblement des attitudes similaires : regards doux, mains tenues et posées sur le ventre rond…Peut être que Van Eyck a voulu rappeler ce passage de l’Evangile dans son tableau.

La deuxième est donc la dimension mythologique, en effet, de nombreuses allégories et symboles sont cachés dans ce tableau : le chien qui pourrait symboliser la fidélité conjugale, la bougie du lustre qui rappelle la flamme nuptiale ou encore les fruits exotiques symbole de prospérité. Et l’allégorie est un procédé qui date de l’Antiquité et donc de l’époque des récits mythologiques. La représentation de ces petits symboles est rendue possible grâce à l’utilisation de la technique de l’huile sur toile. Nous en venons là à notre deuxième piste de réflexion.

Johannes Van Eyck reprend plusieurs « codes du Moyen-Age » notamment au niveau des visages qui sont relativement simples. Cependant la technique de l’huile sur toile, lui permet de peindre une multitude de détails. En effet, ce médium lie les pigments de couleurs à l’huile de lin et à un peu d’essence de térébenthine. Ainsi, le séchage est très lent et permet à l’artiste de peindre des détails sur ses tableaux. Ceux-ci gagnent donc en finesse.

Enfin, le troisième axe concerne l’apparition de la mise en abîme et progressivement de l’autoportrait. En effet, dans Les Epoux Arnolfini, Van Eyck a peint dans le fond du tableau un miroir, en « zoomant » sur celui-ci, on s’aperçoit qu’il nous montre l’envers du décor, c’est-àdire le peintre et la profondeur de la pièce (vers l’entrée de celle-ci). On aperçoit le peintre comme peint comme témoin de la scène qui se joue entre les époux. Ce miroir étant situé au centre du tableau, c’est également un moyen pour Van Eyck de s’y placer. Il annonce par là indirectement le genre de l’autoportrait qui apparaitra avec Albrecht Dürer quelques années plus tard. On retrouve également la signature de Van Eyck ce qui est encore rare pour l’époque : « Jean Van Eyck fut ici. » insiste bien sur le fait qu’il est un témoin de la scène.

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