Résumé « Un village à l’heure coloniale, Draria 1830-1962 », Colette Zytnicki

               Histoire : Résumé « Un village à l’heure coloniale, Draria 1830-1962 », Colette Zytnicki

                                                                                  Introduction :

Draria, un village de qlq km2, appelé Kaddous : un des premiers bourgs crée par l’administration française en 1842, et faisant parti aujourd’hui de la banlieue algéroise. Contient le château Béraud, construit en 1880 environ, devenu un établissement médical : seul aspect du Draria colonial.

C’est un village sans grande histoire médiatique : peu mentionné dans les ouvrages d’histoire. C’est un village banale mais coloniale : l’auteure veut donc percer un mystère jamais étudié : Comment les différents groupes y ont ils vécus côte à côte ? Les acteurs coloniaux ont-ils façonné la société coloniale, si oui, comment ? Que contient le « rien » qui désigne ce village ?

Il s’agit de :

• s’attarder sur la focale sur les acteurs, leur expérience et leur Agency (capacité à agir dans un monde proche)
• questionner le compromis entre colonisateurs et colonisés
• étudier le quotidien crée par ceux qui ont habité la commune
• désigner les acteurs (Indigènes, Européens, Musulmans), pour identifier les groupes sociaux et ethniques
• retrouver les traces d’un passé colonial

Présence de conflits ou d’alliances entre les différents groupes, et de résistance à bas bruit (contexte de guerre à partir de 1954) : colonisés choisissent leur camps

Sources utilisées par l’auteur, en faisant une lecture fine :

• Modus Vivendi de Jacques Berque
• Génération ayant décolonisé l’histoire
• Dossiers conservés des ANOM (1848)
• Presse, journaux agricoles spécialisés
• Études sociologiques, et de faits divers (révélation : naissance dans une famille musulmane)
• Archives militaires du Service Historique de la Défense

                                 I- De Kaddous à Draria, l’invention d’un village de colonisation

Présence de deux familles à Draria, en été  :

• DAUPHIN (arrivée en 1842) ayant vu des constructions accueillants les familles, des tenues bigarrées. Pourquoi sont-ils venus à Draria ?
• Fatma SCHÉRIFF (de Kaddous) ayant vécu la guerre, vu sa terre devenir zone de colonisation. Pourquoi est-elle restée dans le village ? Et que pense-t-elle des arrivants français (dont les DAUPHIN) ?

Présence du comte GUYOT (ancien directeur de l’Intérieur à Alger) :

• son image a été omniprésente (exp : tableau de 1844 le montrant dans son uniforme)
• Était-il présent lors de l’arrivée des colons ? (créateur d’un village devenu européen)

-> Été 1842 résumé par expropriation, repeuplement, coexistence entre peuples différents = colonisation d’Alger

Le décor : « le Fhas, un pays délicieux » bouleversé par la conquête

Village situé à la limite du Fhas (pays délicieux où la nature chante) et du Sahel (réputé sain)

Présence de palais, fermes, haouchs (formant oasis, jardins), autour d’Alger

Pellissier de Reynaud : militaire ayant raconté les premiers temps de la présence française

Propriétés de type domanial soit exploitées par les propriétaires, soit affermées selon un système (métayage)

Copropriétaires pouvant aliéner leur part

Fermes (contenant des familles de cultivateurs) = propriété privée exploitée soit par le propriétaire, soit par des fermiers, soit par des khamas qui doivent au maître une redevance en lait, en la moitié de la laine

Présence de maisons de maîtres (parfois entourées de celles de leurs fermiers)

Chaque subdivision avait un cheikh

Monde du Fais et de l’Outhan : présence de culture répondant aux besoins des habitants

La presse d’Alger traite des bien placés sous séquestre (exp : 4,99 hectares dans le quartier de Ben Rabia

Possibilité de division des terres (des Européens en ont hérités)

En 1842, habitations en ruines et d’autres non (exp des biens de Fatma Shériff

Draria = colline ventée où vivait une société rurale, ayant déjà été touchée par la guerre

Les conséquences de la conquête dans le Fahs et le Sahel

Présence de tensions sociales menant au désordre (guerre en été 1830), dénoncée par Pellissier, et surtout par Haydan Ben Othman Khodja qui en dresse un tableau précis

Il faut rapidement acheter et revendre (biens mal acquis parfois utilisés comme outils de spéculation), terres poussées à être vendues, autochtones chassés ou  domaines séquestrés

Coloniser les régions dominées, et assurer la conquête militaire

Colons devenant propriétaires dans le Sahel (Descroizilhes, Franclieu, Pellissier, Long)

Développement de l’industrie textile

Fais divisé en 14 communes

1839 : guerre contre Abd-El-Kader au Fahs = guerre civile (exode des habitants au sud de la commune, certains restent, d’autres rejoignent les combattants)

De 1838 à 1842, la création d’un village de colonisation

Il faut peupler d’européens l’Algérie conquise, faire des régions des petits bouts de France, y maintenir la présence française, colonisation libre offrant protection et sécurité, colonisation (= entreprise de déshumanisation) étatique avec Dely-Ibrahim et Kouba (1832), budget de 200 000 francs, traité de la Tafna, politique concrête de colonisation (dépêches du Ministre de la Guerre)

Faire venir de futurs colons

Futur villages servant au contrôle du territoire + système de fortification

La création de Draria

Guyot, directeur de l’Intérieur (entre 1838 et 1846) et architecte du plan de colonisation : évite l’humiliation des autochtones (prosélytisme catholique agressif)

Passer de guerre à peuplement

Plan détaillé de Kaddous-Draria (reconnaissance des lieux) et proposition de colonisation (attribuer des terres appartenant au domaine et recourir à l’expropriation légale)

Ventes aux enchères se multiplient (dont les biens coloniaux), (à partir de 1840), (exp : Long loue un terrain ayant appartenu à la grande Mosquée d’Alger)

...