Le pouvoir des médias sur le débat démocratique aux Etats-Unis

Quels pouvoirs les réseaux exercent-ils sur le débat démocratique aux États-Unis ?

    Les réseaux c’est-à dire l’ensemble des moyens de diffusion de l’information, regroupant la presse, la radio, la télévision et internet sont un moyen essentiel pour les acteurs démocratiques et jouent un grand rôle dans la formation de l’opinion publique. Plaçant certains débats sur le devant de la scène, ils peuvent en occulter d’autres. Aux États-Unis, la liberté d’opinion et d’expression est inscrite dans la « Déclaration des droits » qui est l'ensemble des dix premiers amendements de la Constitution américaine. Elle limite les pouvoirs du gouvernement fédéral et garantit les libertés de presse, de parole, de religion, de réunion, le droit de porter des armes, et le droit de propriété. La presse étant un moyen de contestation, cela explique que les premiers textes démocratiques aient consacré sa liberté. Par exemple, la Constitution américaine de 1987 puis modifié par dix amendements le 15 décembre 1791 stipule dans le 1er  amendement que : "Le Congrès ne fera aucune loi portant atteinte à la liberté d’expression". La Constitution est adoptée par la Chambre des représentants et le Congrès puis cette dernière est ratifiée progressivement par les États fédérés. De plus le débat démocratique se définit comme l’espace de discussion où les citoyens au nom de leur souveraineté peuvent intervenir.

Ainsi quels pouvoirs les réseaux exercent-ils sur le débat démocratique aux Etats-Unis ?

1. Les réseaux traditionnels parfois clairement partisan, mais qui participent à la vie démocratique
2. Les réseaux sociaux : une réelle influence politique aujourd’hui ?

I) Les réseaux traditionnels parfois clairement partisan, mais qui participent à la vie démocratique

   Tout d’abord l'accès à l'information est crucial pour un débat démocratique sain et informé. Les citoyens ont besoin d'informations fiables et actualisées pour pouvoir participer pleinement à la prise de décisions politiques et à la surveillance de leurs représentants élus. De plus les réseaux jouent un rôle clé en fournissant ces informations, mais il est également important que les gouvernements et les institutions soient transparents et accessibles pour que les citoyens puissent obtenir des informations directement. L'accès à l'information est un prérequis fondamental pour un débat démocratique efficace et pour des décisions politiques justes et éclairées.

Les réseaux sont un moyen d’expression essentiel pour les acteurs démocratiques et jouent un grand rôle dans la formation de l’opinion publique. Plaçant certains débats sur le devant de la scène, ils peuvent aussi en occulter d’autres. Ils sont donc soumis à une éthique : exactitude de l’information, respect de la vie privée, vérification des sources.

Il y a concomitance entre l’avènement du suffrage universel, au XIXe siècle, et le développement de la presse de masse. Au cours du XXe siècle, ce ne sont plus les seuls journaux, mais la télévision, le cinéma, la radio qui participent au débat démocratique. Au XXIe siècle, le développement d’Internet permet aussi le débat d’idées.

Les réseaux se sont eux aussi démocratisés parallèlement aux progrès de la démocratie. Leur accès est bon marché, aisé, équitable sur tout le territoire. Parfois courroies de transmission entre le pouvoir et le peuple , leur pluralisme aide au fonctionnement de la démocratie, dont il est une condition essentielle. Néanmoins, la disparition de la presse d’opinion, sont des signes aussi d’uniformisation de l’information.

Sur la question de la transparence, si en démocratie il est nécessaire de proscrire tout secret, faut-il pour autant tout porter à la connaissance du public ? En effet il convient d’être attentif à la violation de l’intimité. Tout gouvernement a besoin d’une certaine part de secret au moins dans la préparation des décisions ou s’agissant des affaires internationales. En revanche, la démocratie exige la transparence absolue après-coup.

Pour exemple l’affaire Monica Lewinski aux États-Unis sous la présidence de Bill Clinton dans lequel l’ancien président a eu des relations sexuelles avec l’ancienne stagiaire de la Maison Blanche.  C’est alors que des informations sensibles ont fuité dans les réseaux et que l'affaire est rendue publique. C’est un scandale médiatique qui débute, ce qui va choquer l'Amérique puritaine et entraîner de lourdes conséquences pour le président des Etats-Unis. Les réseaux s’emparent de l’affaire, à une époque où les chaînes d’information en continu et les réseaux numériques explosent. Son audition, retransmise sur les chaînes de télévision, entache un peu plus l’image de son couple. De plus les réseaux, sont accusés d'avoir abandonné toute retenue déontologique et d'avoir perdu le contact avec l'opinion publique. 

Le risque de manipulation des réseaux est causé par leurs financements qui dépendent de capitaux privés qui peuvent vouloir modifier l’information en fonction de leurs intérêts ou peser sur le fonctionnement démocratique. Le besoin de financement peut aussi altérer leur indépendance. Par exemple, le secteur de la télévision est beaucoup plus ouvert aux acteurs privés. Plusieurs réseaux de télévision privés couvrent le pays tel que ABC (American Broadcasting Company) ; CBS (Columbia Broadcasting System);  FOX (Fox Broadcasting Company) et NBC (National Broadcasting Company). Les principaux réseaux de radio au plan national restent eux publics. On peut notamment citer NPR (National Public Radio) ; APM (American Public Média) et PRI (Public Radio International). Aux Etats-Unis il n'existe aucun organisme d'autoréglementation à l'échelle de l'industrie pour les réseaux imprimés ou radiodiffusés. Selon la loi, les ondes de radio et de télévision sont considérées comme des biens publics et sont louées à des stations privées, qui déterminent le contenu. La Federal Communications Commission (FCC) est chargée d'administrer les licences et d'examiner le contenu pour s'assurer qu'il est conforme aux limites fédérales sur les contenus indécents ou offensants. Par ailleurs, la concentration de la propriété des réseaux est une préoccupation constante aux États-Unis. Bien que les règles de la FCC leur interdisent de posséder plus d'une station de télévision locale sur un marché donné, de nombreuses sociétés de réseaux ont bafoué ces restrictions. Le Pluralisme des réseaux ne rime donc pas toujours avec pluralité d’opinions et diversité de l’information. De même, les sondages peuvent influencer, voire fausser, les comportements électoraux.

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