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La vie d’artiste au XIXe siècle, Anne Martin-Fugier

Fiche de lecture : La vie d’artiste au XIXe siècle, Anne Martin-Fugier. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  20 Avril 2025  •  Fiche de lecture  •  1 671 Mots (7 Pages)  •  8 Vues

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Anne Martin-Fugier, autrice de l’ouvrage La vie d’artiste au XIXe siècle, est une historienne de l'art française, helléniste. Après son doctorat en histoire des cultures, des savoirs et de l'innovation soutenu à l'École des hautes études en sciences sociales, elle s’est intéressée à la vie sociale et culturelle française au XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Introduction

En 1818, Louis XVIII inaugure le Musée du Luxembourg, premier musée exposant des tableaux d’artistes français contemporains vivants. Avant cela, une œuvre ne pouvait entrer au Louvre que dix ans après la mort de l’artiste. Le XIXe siècle est une période où la figure de l'artiste émerge entourée d'acteurs comme les marchands, les critiques et d’une nouvelle figure qui est celle du collectionneur. Après 1850, les galeries d’exposition se multiplient particulièrement autour de la rue Lafitte et diverses sociétés de soutien aux artistes émergents permettent à ceux exclus des salons d'exposer leur art librement. Le marché de l’art contemporain se développe à partir de Paris, rejoignant les frontières à l’international.

La vie d’artiste

Devenir artiste était un long parcours, nécessitant la vocation, et l’acceptation de la famille, souvent réticente par rapport à cela dû aux problèmes financiers et la vision du métier comme étant instable. Ce qui fait que les parcours artistiques souvent n'étaient pas linéaires. Certaines pouvaient recevoir une petite pension de leurs parents pour survivre les premières années d'étude, en contrepartie, ils devaient prouver qu'ils étaient capables de réussir en entrant au Salon, le seul lieu d'exposition, réservé aux étudiants diplômés de l'École des beaux-arts. À partir de 1897, les femmes peuvent également accéder à l'école. Pour les enfants de familles modestes, il existait aussi des écoles de dessin gratuites, qui leur permettait ensuite de passer le concours d'entrée à l’école des beaux-arts.

Parmi les lieux d'apprentissage et aussi de sociabilité, il y avait les ateliers, des lieux communautaires calqués à l’image de l’artiste qui la dirigeait. L’École et l’académie des beaux-arts, institués en 1648 par Louis XIV, étaient aussi des instituts de formation. Pour y accéder, il fallait être âgé de 30 ans, avoir un certificat de bonne conduite et de degré d’instruction et passer un concours qui avait lieu deux fois par an.

L'école était gérée par quinze enseignants en total s’occupant des cours. Ces derniers constituaient le conseil de sélection pour accéder au prix de Rome, le plus prestigieux donnant accès à une bourse offerte par l'État et un séjour à Rome dans la villa Médicis. Une fois formé, soit l’artiste avait des commandes et pouvait tenter de vivre de son art, soit il devait travailler à côté pour ne pas vivre dans la misère.

Le Salon Officiel

Le Salon Officiel, lieu public d’exposition par excellence dans la première moitié du XIXe siècle, permettait aux artistes de se faire connaître, mais était ouvert seulement aux académiciens (élèves et enseignants artistes). À partir de 1725, il se tenait dans le salon carré du Louvre. Les artistes souhaitant exposer leurs œuvres devaient les soumettre au jury au moins 10 jours avant le début de l’exposition. Cette dernière durait trois mois et se termina avec une remise de médaille sous la présence d’un personnage prestigieux.

Entre 1840 et 1870, le Salon connaît plusieurs tentatives de réforme proposées par les artistes eux-mêmes, qui se plaignaient du fait que l’exposition était réservée aux académiciens seuls. Sous la IIIe république, le comité d’examen est supprimé et l'entrée devient libre. En 1863, suite à un rapport du surintendant des beaux-arts dénonçant le mode de fonctionnement de l’école, un décret est mis en place. Ce dernier enlevait à l'Académie ses fonctions qui passaient au ministre et au conseil supérieur, désormais chargés du programme des concours et du tirage au sort du jury. Seuls les académiciens et les honorées pouvaient se soustraire à l'examen du jury pour l'accès au salon. L’obtention d’une médaille n'est plus suffisante.

Un groupe d'artistes refusés par le salon se révolte, soutenu par Napoléon III qui organise un salon des refusés faisant du public le jury de leurs œuvres. Dans ce contexte des nouvelles formes d'exposition se développent comme les expositions d’artistes, les expositions provinciales, les expositions d’association artistiques ainsi que le salon d’automne créé par des critiques et amateurs de l’art tous caractérisés par une absence de sélection préalable pour l’exposition des tableaux. De plus, se diffusent également les expositions en galerie.

À partir de 1880, le Salon perd sa primauté en tant que lieu d'exposition. Cependant, elle a été le lieu de formation de la critique artistique qui se spécialise au XIXe siècle et a permis aux artistes de se faire un réseau social et de vendre leurs tableaux, malgré une commission d'examen très stricte.

Collectionneurs, amateurs et marchands : le cercle de l’artiste

Depuis l'ancien régime, le terme collectionneur était défini sous le nom de « curieux ». Progressivement, ce terme devient péjoratif et, selon le critique Philippe Burty, il a été remplacé par le terme « amateur ». D'autres, comme Paul Lacroix, la définissent toujours comme un synonyme de « curieux ». L'auteur décrit trois figures de collectionneurs : les princes mécènes, protecteurs des artistes (le duc d’Orléans), les bourgeois ou leurs héritiers et des figures de collectionneurs n'avaient pas beaucoup d’argent, mais étaient très impliqués dans la collection. Pendant les dernières décennies du XIXe, avec le développement des marchés de l’art, les collections privées deviennent fréquentes. La collection devient un objet de prestige à condition que son propriétaire sache organiser un réseau de sociabilité autour d’elle. Posséder une collection devient synonyme de richesse, donnant un statut aux collectionneurs. Une pratique à la fois patriotique et civique de ces collectionneurs consiste à léguer leurs collections à la collectivité, ce qui permet la naissance de nombreux musées.

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