Fiche de révision histoire IIIe République

La difficile naissance du régime républicain (1870-1879)

➜  Contexte de guerre (1870-1871) : Défaite de Napoléon III à Sedan (2 septembre 1870) contre la Prusse, ce qui entraîne la chute du Second Empire et la proclamation de la République dans la débâcle par Léon Gambetta, républicain (4 septembre 1870).

• Cependant, la guerre continue, Paris est assiégé par l'armée prussienne, le gouvernement de Défense nationale (républicain) fuit à Tours pour poursuivre la guerre.

• Élections législatives de février 1871 : Les élections législatives donnent la majorité aux monarchistes (2/3 légitimistes et orléanistes à l'assemblée) favorables à la paix et hostiles à la République, Adolphe Thiers (monarchiste) devient chef du pouvoir exécutif. Il gouverne depuis Versailles.

➜  La Commune de Paris (mars-mai 1871) une guerre civile opposant les "versaillais" (troupes du gouvernement) aux communards

• Détonateur : Paris assiégé est affamé. Thiers tente de récupérer les canons de Montmartre, déclenchant l'insurrection du 18 mars 1871. Révolte ouvrière et socialiste en réponse aux décisions du gouvernement conservateur d’Adolphe Thiers. La Commune veut établir une République sociale ambitieuse dans la lutte contre les inégalités.
• Programme révolutionnaire (anti-versaillais et anti-prussiens) :  reconnaissance et consolidation de la République, l'instauration d'une démocratie directe et populaire, avec un gouvernement citoyen et l'obligation pour les élus de rendre des comptes, la garantie des libertés individuelles et de conscience, l'établissement d'une fédération de communes françaises autonomes, s'opposant à la centralisation despotique, des réformes sociales et économiques (amélioration des conditions de travail : interdiction du travail de nuit dans les boulangeries, suppression des amendes patronales), mesures en faveur des plus démunis (réquisition de logements vacants, remise des loyers impayés). Louise Michel, figure féminine de la Commune, milite pour une République sociale et égalitaire.
• Répression brutale : La répression de la Commune est brutale "Semaine sanglante" (21-28 mai 1871) : 10 000 à 20 000 morts, des exécutions (17 000-20 000), arrestations (36 0000) et des milliers de déportations en Nouvelle-Calédonie dont Louise Michel.
• L'écrasement de la commune creuse le fossé entre la gauche ouvrière et le républicanisme bourgeois.

➜  Un régime républicain contesté mais qui s’impose

• Après l’écrasement de la Commune le pouvoir exécutif est confié à Mac-Mahon, président monarchiste (1873-1879). Il mène une politique d'ordre moral (censure, soutien à l'Église) et réactionnaire.
• Exemple : Construction de la Basilique du Sacré-Cœur à Montmartre pour "expiation des péchés de la Commune".
• L’échec des monarchistes : divisions entre légitimistes et orléanistes empêchant une restauration de la monarchie. A l'assemblée les républicains se rapprochent des orléanistes. Les républicains remportent les législatives.

➜  Une République parlementaire (1875)

• Les lois constitutionnelles de 1875 donnent naissance à la IIIe République : Elles établissent un régime parlementaire, avec un président élu par l'Assemblée nationale (chambre des députés + sénat) / amendement Wallon et un gouvernement responsable devant le Parlement (chambre des députés + sénat). La séparation des pouvoirs entre exécutif (président) et législatif (parlement) est respecté.
• La souveraineté du peuple s'exerce par le suffrage direct ou indirect.
• En 1876 les républicains sont majoritaires à l'assemblée après les élections législatives. Mac Mahon nomme par obligation un président du conseil (= 1er ministre) républicain. Peu après il le révoque et dissout l'assemblée = Crise.
• Victoire électorale républicaine en 1879 : Jules Grévy premier président républicain stable, Mac-Mahon démissionne, consolidation du régime. Jules Grévy renonce au droit de dissolution confortant ainsi la République et le régime parlementaire.

L’instauration de la République qui s'enracine dans le pays

➜  Diffusion d’une culture républicaine

• Des lois républicaines : Le suffrage universel masculin est pratiqué. De 1879 à 1881 les républicains sont majoritaires au Sénat et à la chambre des députés, ils remportent les élections législatives de 1881. Des lois sont adoptées : liberté de réunion, d'association, de la presse, élection des maires, création des syndicats professionnels.
• Des Symboles républicains empruntés à la grande Révolution mère de la IIIe République : le 14 juillet est déclaré fête nationale (1880), Marianne, timbres "la semeuse", tables des droits de l'homme, monuments à la gloire de la République (place de la République), la Marseillaise devient hymne national en 1879, laïcisation de la société (désacralisation du Panthéon).

• Des Hommages aux grandes figures républicaines : Pour ancrer les valeurs de la République les « grands hommes » sont honorés par des obsèques nationales

Exemple : Panthéonisation de Victor Hugo (1885), 2 millions de personnes.

.   L’école et l’armée, piliers de l’idéal républicain

L'Éducation  : L’école permet d’inculquer les valeurs républicaines.

        Lois scolaires de Jules Ferry (1881-1882) :

• École gratuite, laïque et obligatoire de 6 à 13 ans.
• Loi Goblet (1886), laïcisation du personnel enseignant (compétent et formé).
• Une école dans chaque commune.
• Un contenu disciplinaire laïcisé est fixé autour de matières jugées essentielles pour républicaniser les futurs citoyens.

• L'Armée : Le service militaire pour tous les hommes, la conscription,  devient un outil de formation républicaine et de cohésion nationale. Service militaire obligatoire (2 ans) :

• Mixité sociale et unité nationale.
• Préparation à une revanche contre l’Allemagne après la perte de l’Alsace-Moselle (1871).

La République menacée : oppositions et crises

À la fin des années 1880, les opposants à la IIIe République se réorganisent et profitent des mécontentements liés à la crise économique («Grande dépression» de 1873 à 1896) et aux scandales qui touchent les républicains.

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