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Exposé sur le génocide arménien

Dissertation : Exposé sur le génocide arménien. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2025  •  Dissertation  •  3 629 Mots (15 Pages)  •  24 Vues

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intro :

Selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’ONU du 9 décembre 1948, le génocide s'entend d'un certain nombre d'actes commis dans l'intention de détruire, intégralement ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux tels que : le meurtre de membres du groupe; l'atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; l'application des mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe; et le transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.Cette Convention, qui est l'un des principaux piliers de l'édification d'un droit humanitaire international, déclare que le génocide est un crime du droit des gens. Elle condamne ce crime, qu'il soit commis en temps de paix ou en temps de guerre. Malgré que ce crime soit officiellement reconnu en 1948, il n'empêche pas que dans l’histoire, de nombreux peuples ont du faire face à une extermination non reconnu comme crime contre l’humanité, tel que le génocide des Héréros et des Namas dans le Sud-Ouest Africain allemand (1904-1908), que nous avons pu traiter la dernière fois, ou encore le génocide des Arméniens commis par les Turcs de 1915 à 1916, que nous allons traier aujoud’hui.

Les Arméniens sont un peuple originaire de la région du Caucase, avec une longue histoire remontant à plusieurs millénaires. Ils possèdent une culture riche et une identité forte, marquée par leur religion chrétienne, l'Arménie étant le premier pays à adopter le christianisme comme religion d’État dès le IVe siècle. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, environ 2,5 millions d’Arméniens vivaient au sein de l’Empire ottoman, tandis qu’un million d’autres résidaient dans l’Empire russe. Ces derniers étaient souvent perçus comme des chrétiens, distincts des populations musulmanes qui dominaient l'Empire ottoman, et ce contraste religieux a joué un rôle majeur dans les tensions entre les deux groupes. Au cours de cette période, d'autres peuples de l'Empire ottoman, comme les Serbes, les Bulgares, les Arabes et les Kurdes, réclamaient également leurs droits nationaux et leur indépendance. Les Arméniens, au cœur de l'Empire ottoman, se sont eux aussi engagés dans des luttes pour plus de droits et de reconnaissance.

Comme je viens de le dire, L’Empire ottoman, dominé par une majorité musulmane, a toujours eu une relation complexe avec ses minorités chrétiennes, dont les Arméniens. À la fin du XIXe siècle, le sultan Abdulhamid II, pour consolider son pouvoir, utilise la religion musulmane comme un outil pour souder les populations musulmanes, parfois au détriment des chrétiens. Cette politique de division a conduit à une série de massacres des populations arméniennes. Entre 1894 et 1896, environ 200 000 à 300 000 Arméniens furent tués lors des premiers massacres, souvent accompagnés de persécutions, d’expropriations et d’exils forcés. Au début du XXe siècle, un nouveau groupe politique arrive au pouvoir au sein de l’Empire : les "Jeunes Turcs". Ce mouvement ultra-nationaliste a pour ambition de rassembler tous les peuples turcs d'Asie sous une seule bannière, ce qui crée des tensions avec les populations non turques vivant au sein de l’Empire, dont les Arméniens, perçus comme un obstacle à la réalisation de cet objectif. Avec le début de la Première Guerre mondiale, les autorités ottomanes, confrontées à de multiples défis, cherchent à se renforcer. En 1915, les Jeunes Turcs, dans un contexte de guerre et de déstabilisation, décident d'éliminer ce qu'ils considèrent comme un danger interne : la population arménienne.

Ainsi, nous pouvons nous demander comment le génocide arménien, commis par l'Empire ottoman entre 1915 et 1916, eflète-t-il les tensions politiques, ethniques et religieuses de l’époque, et quel a été son impact sur la reconnaissance internationale et la mémoire collective ?

I) L’Empire ottoman : contexte historique et tensions ethniques et religieuses

a) Un empire multinational sous tensions

L’Empire ottoman, fondé en 1299 par Osman Ier, était une vaste entité territoriale qui s’étendait à son apogée sur trois continents : l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Il englobait une grande diversité de peuples, notamment des Turcs, Arabes, Kurdes, Grecs, Arméniens, Assyriens et Juifs, aux langues, cultures et religions variées.

Pour gérer cette diversité, les Ottomans mirent en place un système de gouvernance appelé le millet, qui permettait aux différentes communautés religieuses d’administrer leurs propres affaires sous la supervision de chefs religieux reconnus par l’État. Par exemple, les Grecs orthodoxes étaient placés sous l’autorité du patriarche de Constantinople, tandis que les Arméniens grégoriens étaient dirigés par le catholicos arménien.

Cependant, au XIXe siècle, l’Empire ottoman commença à perdre ses territoires européens sous l’effet des révoltes nationalistes inspirées des idées révolutionnaires occidentales. La Grèce obtint son indépendance en 1830, suivie par la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie et le Monténégro après la guerre russo-turque de 1877-1878. Ces pertes territoriales successives alimentèrent un profond ressentiment parmi les élites ottomanes, qui commencèrent à voir les minorités chrétiennes comme une menace pour l’unité de l’Empire.

En réponse, les sultans Mahmoud II et Abdülmecid Ier lancèrent les réformes du Tanzimat (1839-1876), visant à moderniser l’Empire et à accorder l’égalité civile aux non-musulmans. Toutefois, ces réformes furent mal perçues par une partie de la population musulmane, qui craignait une remise en cause de la suprématie de l’islam. De plus, elles ne suffirent pas à apaiser les tensions, qui allaient se traduire par des violences accrues contre les minorités, notamment les Arméniens.

b) Persécutions intérieures

Les Arméniens, qui formaient une communauté prospère et influente dans l’Empire, furent de plus en plus perçus comme des ennemis de l’intérieur. Sous le règne du sultan Abdülhamid II (1876-1909), les persécutions contre eux s’intensifièrent, culminant avec les massacres hamidiens de 1894-1896.

Tout commença en 1894, lorsqu’une insurrection éclata dans la région de Sasun, en Anatolie orientale. Les Arméniens, victimes d’une pression fiscale excessive et d’attaques de milices kurdes,

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