De nouveaux espaces de conquêtes : Océans et espace (extra-atmosphérique), quelles spécialités ?

Thème 1 : De nouveaux espaces de conquêtes

CHAPITRE INTRODUCTIF : Océans et espace (extra-atmosphérique), quelles spécialités ?

« La géographie ça sert à faire la guerre » Yves Lacoste. Il explique les conséquences des erreurs de cartographie qui ont pu engendrer des guerres. Quand on divise un pays en instaurant une limite, il arrive qu’on sépare une ethnie qui se retrouve ensuite dans deux états différents. Cela amène à la guerre civile. L’espace et l’océan apparaissent aujourd’hui comme de nouvelles frontières qu’une pluralité d’acteurs (grandes puissances, grandes firmes) veut s’approprier, exploiter et aménager. La compétition que se livrent les grandes puissances et les firmes autour de l’exploration de la Lune par l’envoi de sondes, de robots puis bientôt de vol habité, de même que celle autour des fonds océaniques comme ceux de l’Arctique regorgeant de ressources naturelles, s’accompagnent de revendications visant à établir des droits de propriété et d’exploitation par ces acteurs.

Problématique : Comment les puissances utilisent-elles la projection maritime et la conquête spatiale pour affirmer leur supériorité ?

I/ Une première manifestation de puissance : la maitrise des mers et des océans.

Avec la première circumnavigation terrestre réalisée par l'expédition de Fernand de Magellan en 1522, l'océan devient mondial et les grandes puissances veulent se le partager. Les traités de Tordesillas (1494) et de Saragosse (1529) devaient pacifier les tensions entre les deux grands empires colonisateurs : l’Espagne et Portugal.

La cartographie est un élément de puissance que les dirigeants et les états utilisent pour délimiter les frontières. Seulement 20% des fonds marins sont cartographiés. Les dernières espèces animales découvertes durant les 10 dernières années provenaient du fond marin.

Bien que représentant 71 % de la surface de la planète, l’océan est peu connu et beaucoup moins que l’espace à titre de comparaison. On estime que seuls 2% des fonds océaniques ont été explorés. Il a fallu attendre 1977 pour qu’une première cartographie des fonds océaniques soit réalisée.

Autrefois, les mers et les océans étaient seulement considérés comme des lieux de passage mais aujourd'hui les États veulent les exploiter et les contrôler.

Les espaces océaniques ont été progressivement maitrisés par les États, grâce à un processus de TERRITORIALISATION (appropriation juridique ou économique d’un espace par un État). Ce processus fait l’objet d’un consensus international depuis 1982 et la signature de la convention des Nations unies sur le droit de la mer. L'utilisation libre des océans (Mare Liberum), garantie par les puissances hégémoniques britannique puis américaine, est remise en cause dans les années 1960 par l'application du principe de Mare Clausum qui conduit les États à s'accorder sur un partage de l'océan lors de la conférence de Montego Bay (Jamaïque) en 1982 .

Elle précise des notions juridiques permettant de définir les diverses frontières maritimes, ainsi que les droits d’exploitation des ressources de la mer (notion de Mer territoriale, de Z.E.E., etc. La « haute-mer » (eaux internationales) est considérée comme un bien public international et couvre 64 % des océans.

La même année (1982), l'ONU va déterminer les ZEE (les zones économiques exclusives). On observe la montée de la mondialisation qui a pour but de tout réglementer par soif de pouvoir.

La géographie est une science militaire qui existe par la réalisation des cartes qui sont sous-estimées par rapport à l'organisation d'un pays. Puissance : capacité d’un état à exercer une influence et un rayonnement sur le monde en combinant le hard power et le soft power. Frontières : Limites politiques conventionnelles

II/ Une deuxième manifestation de puissance : la conquête de l’espace extra-atmosphérique

Objet de conquête plus récent, l'espace extra-atmosphérique apparaît dans la 2e partie du 20e siècle comme une nouvelle frontière à repousser. L’espace extra-atmosphérique désigne l’espace qui s’étend au-delà de la ligne de Karman, autrement dit au-delà de 100 km d’altitude. On peut considérer cette ligne comme une convention entre les puissances. La découverte de l’espace extra-atmosphérique a permis des avancées technologiques très importantes contrairement aux océans.

Lors de l’explosion de la navette spatiale Challenger en 1986 (N.A.S.A), les Américains se rendent compte des risques importants des vols habités. Cet accident a causé la perte de 6 astronautes. En 2003, Discovery explose aussi. Malgré la haute technologie, les risques d’accident existent tout de même. Suites à ces deux échecs, La N.A.S.A décide de ne plus financer le transport de ses astronautes, sans refuser de les envoyer. On fait donc appel aux compagnies privées qui vont peu à peu prendre en charge le transport. Une des premières compagnies privées à avoir saisi l'opportunité : SpaceX X crée par Elon Musk.

Plusieurs acteurs vont s’intéresser à cette conquête de l’espace : Chine, Inde, Qatar… La conquête de l’espace est finalement une démonstration de puissance. Pour envisager cette conquête il faut combiner tous les Power (hard, smart, soft).

Les espaces restent difficile d'accès et nécessitent souvent la coopération de plus en plus entre états et entreprises privées. Cependant, la conquête de l'espace présente des risques par exemple la marchandisation tout comme la pollution par la surexploitation commerciale ainsi que la martialisation de l'espace qui en est un autre. Elle fait craindre le risque d'une guerre depuis l'espace.

III/ Les dernières frontières à explorer et exploiter

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