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Comparaison analytique sur L’historien et le film et Histoire et images/histoire du visuel

Commentaire de texte : Comparaison analytique sur L’historien et le film et Histoire et images/histoire du visuel. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  1 364 Mots (6 Pages)  •  207 Vues

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Bien que certains historiens considèrent encore les films comme simple divertissement, il est nécessaire de prendre en compte les sources cinématographiques comme possibles sources historiques tout en gardant une certaine critique vis-à-vis de celle-ci. C’est au travers de la comparaison entre deux textes que nous allons aborder notre hypothèse.

Le texte de Delage et de Guigueno[1] aborde l’évolution du cinéma et les difficultés liées à leur utilisation comme source. Il commence par démontrer que les sources cinématographiques ont été ajoutées dans le monde de l’historien petit à petit et que c’est l’avènement d’une nouvelle génération qui a permis la création d’un travail critique. Ils expliquent que le film est une sorte de reflet de la société dont il est nécessaire de réorganiser la réalité et cela en réfléchissant à la forme de l’histoire. Par la suite, ils mettent en avant le problème entre le réel et le film et que c’est cette énigme que l’historien doit analyser. Ils finissent par démontrer le problème de figuration dans le cinéma et les points de leur recherche qu’ils vont aborder dans le reste de leur livre. Dans le recueil de Delacroix et plus précisément la partie sur l’histoire du visuel et histoire et images[2], Delage aborde la place de l’histoire au cinéma en expliquant que le cinéma fait partie de l’histoire et non l’inverse. Il met en avant la fonction cognitive du cinéma et l’influence des spectateurs. Puis, il fait valoir le rôle du cinéma dans la compréhension de l’histoire en abordant la problématique de l’intrigue de l’histoire racontée et de l’influence des médias dans la création d’une sous-discipline historique consacrée à l’étude cinématographique. Tandis que Crivello explique les raisons qui ont poussé les historiens à prendre en compte les sources télévisuelles (travaux d’historiens, lois, organismes et médias). Puis, elle aborde la question de la recherche historique sur la télévision et de l’importance de l’analyse des procédés lors de la création d’émissions.  

Le cinéma doit être pris en compte comme une source fiable dans notre travail d’historien parce que le cinéaste tout comme l’historien doivent faire face à des problèmes similaires. Delage et Guigueno affirment dans leur texte : « Le problème du rapport à la réalité […] concernent le autant le cinéaste que l’historien. »[3] Ce qu’ils signifient dans ce cas-ci, c’est que ces deux professions doivent faire attention à ne pas imiter la réalité, ils doivent éviter toute forme de mimétisme. Pour le cinéaste, il doit faire attention à ne pas faire du copier-coller de la société et de ses membres. Il ne doit pas être un simple miroir qui reflète sa société, il doit être capable de reconstruire la réalité et de choisir une trame temporelle définie. Pour l’historien, c’est la même chose, il doit être en mesure de reconstruire un évènement ou une réalité tout en évitant de lui donner des caractéristiques d’une trame temporelle qui n’est pas la sienne. Il essaye de s’éloigner d’un mimétisme social. Dans l’ouvrage de Delacroix, c’est Crivello qui se rapproche le plus des dires de nos deux auteurs. Elle dit : « […] l’historien […] se doit d’être particulièrement vigilant face aux procédés qui donnent l’illusion d’assister à l’histoire « en direct » ».[4] Elle sous-entend que le cinéaste a tendance à rendre un évènement plus réel dans le but de rendre son film accessible à un plus grand nombre de personnes et que cela tend à se retrouver dans la reconstruction de l’histoire et elle donne l’exemple des films de guerres qui tendent à essayer de toucher un aspect identitaire de la société comme un passé tragique. L’historien fait face au même problème, car il doit être en mesure de présenter un évènement passé tout en évitant de transformer celui-ci en un évènement présent. Il doit être capable de mélanger le passé et le présent sans toutefois les confondre.

La volonté d’une société et l’évolution de celle-ci démontrent aussi l’importance de commencer à accepter les sources cinématographiques comme source historique. Les deux textes ne s’opposent pas et ne s’accordent pas non plus sur ce fait, mais tous deux affirment que si l’analyse et l’étude des films sont maintenant importantes dans le travail de l’historien, c’est grâce à un certain nombre de raisons. Dans l’ouvrage de Delacroix, Delage, qui est l’auteur d’une partie du texte, démontre que la plus grande raison de l’intérêt accordé depuis les années 1990 au cinéma et aux films est les médias : « […] la montée en puissance des « médias » […] à renforcer l’idée qu’il faut développer une culture critique de l’image […]. »[5] Il continue d’argumenter en mentionnant que ce sont les médias qui ont permis l’ajout de cette culture directement dans le corpus pédagogique des historiens. Grâce à l’influence des médias, les historiens vont pouvoir développer une nouvelle forme d’écriture de l’histoire pour les films. Il mentionne également : « […] la loi réformant le dépôt légal des films […]. »[6] Cette loi a permis d’archiver la documentation des films produits et donc de crées une base de ressources pouvant être utilisées dans la recherche notamment historique. Tandis que dans le texte de Delage et Guigueno, ce sont des travaux importants au fil des années qui ont permis de considérer les sources cinématographiques comme acceptables ainsi que les possibilités d’analyses qu’offrent les films. Ils commencent par mentionner l’importance de Marc Ferro qui « […] lança […] en France le thème cinéma et histoire […]. »[7] Ferro considéra les films comme une preuve supplémentaire pour son argumentation et même s’il ne les analysait pas comme ce que nous historiens faisons aujourd’hui, Ferro a réussi à insérer les bases de l’utilisation des films comme source. Les auteurs vont plus loin et mentionnent le fait que les films sont des discours et qu’un rapprochement peut se faire avec les travaux des historiens, qui sont eux aussi, considérés comme des discours. Les auteurs mentionnent aussi le travail de Riefenstahl[8] à caractère esthétique et idéologique qui influencera même de nos jours une grande partie des œuvres cinématographiques ou documentaires. Cela favorisera une utilisation et une analyse par les cinéastes de certains documents historiques considérés pour certains trop politiques ou idéologiques et permettra à l’historien d’étudier les différentes formes de « […] figuration de l’histoire […]. »[9]  Cela est la conséquence d’une œuvre cinématographique importante, mais aussi une raison qui renforce l’utilisation de films comme sources indépendantes et non supplémentaires, car pour l’analyse de la figuration, les historiens devront se fonder sur « […] les archives écrites ou imprimées disponibles […] »[10] et cela en évitant d’interpréter la source étudiée avec l’objet de celle-ci. Cela nous force à critiquer la source (le film) et sa construction pour éviter de tomber dans certains pièges.

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