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Affaire Dreyfus

Fiche de lecture : Affaire Dreyfus. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Septembre 2023  •  Fiche de lecture  •  2 803 Mots (12 Pages)  •  198 Vues

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Affaire Dreyfus, épisode 1/2

Le présentateur Fabrice Drouelle nous présente l’affaire Dreyfus, célébrant le huitième anniversaire de la millième édition d’Affaires Sensibles. Pour cette émission, il a décidé de nous présenter l’Affaire Dreyfus et débute par son contexte historique. Celle-ci se déroule en 1889, lorsque la France est une République depuis un siècle mais avec une nouvelle constitution qui est fragilisée. En effet, vingt ans après sa formation, le nouveau régime est affaibli par sa défaite contre la Prusse. De plus, le nouveau régime doit s’imposer entre deux puissances intérieures, l’église et l’armée. L’armée incarne une France contre-révolutionnaire et représente l’ancien régime traditionnel. Ce parti anti-républicain, se considère comme une « race » supérieure, catholique et blanche, qui s’oppose à l’intégration des étrangers, notamment les Juifs en France. En 1886, le journaliste antisémite, Edouard Drumont publie La France Juive, un livre qui devient le livre le plus vendu en France.

Cet antisémitisme règne aussi dans l’armée. En effet, la France est le seul pays en Europe qui permet aux Juifs de rejoindre l’armée et d’occuper des postes de haut niveau. C’est alors que le présentateur introduit Alfred Dreyfus, un Juif devenu capitaine en 1889. Le 29 octobre 1894, Edouard Drumont dirigeant de La Libre Parole, un journal antisémite au slogan « la France aux Français » entraine le début de l’Affaire Dreyfus. En effet, tout commence par la publication d’un article qui met en cause la discrétion de l’armée dans l’arrestation d’un individu juif blâmé d’espionnage.

Ainsi le présentateur revient sur l’origine de cette arrestation. C’est Marie Bastian, une femme de ménage qui travaille à l’Ambassade d’Allemagne. Elle ramasse les déchets dans les poubelles et les donne aux services de contre-espionnage français. Elle se rend régulièrement à l’église Saint Clothilde pour y déposer son « butin ». Le 27 septembre 1894, un adjoint antisémite, Hubert Joseph Henri, y trouve une lettre d’un espion qui communique des informations confidentielles à l’Allemagne.

Le document, connu sous le nom de « bordereau », arrive auprès du général Mercier, le ministre de la Guerre qui veut être président, mais n’y arrive pas en raison de sa mauvaise réputation. En effet, en 1894, après avoir commandé le licenciement de plusieurs milliers de militaires, la presse nationaliste le hait. Mercier conclut que pour devenir président, il doit trouver le traître.

Il confit l’enquête à l’antisémite, Armand du Paty de Clam. Selon lui, le coupable est un officier d’état-major. Il décide donc de demander aux chefs de services si quelqu’un reconnait l’écriture du bordereau. Le lieutenant-colonel d’Aboville reconnait l’écriture et accuse Alfred Dreyfus, un juif de 35 ans capitaine d’artillerie, de l’avoir écrit. L’armée étant un lieu majoritairement antisémite, Alfred Dreyfus est naturellement identifié comme le coupable.

Le 15 octobre, Alfred Dreyfus est emmené au cabinet de l’état-major, où le commandant du Paty le trompe pour écrire une lettre et l’arrête pour haute trahison. Le coupable est alors conduit à la prison du Cherche-Midi où il revendique « mon seul crime est d’être né juif ». En effet, sa famille, étant très patriote, quitte l’Alsace après l’invasion prussienne en 1872 et s’installe à Paris pour rester Français. Ainsi, Alfred Dreyfus, poursuit ses études à polytechnique puis dans une école de guerre. Ses capacités lui permettront de faire un stage à l'état-major, qui le trahira quatre ans plus tard.

Une première étude graphologique est réalisée, mais celle-ci ne prouve pas la culpabilité de Dreyfus. Mercier fait donc appel au professeur Bertillon, un antisémite qui n’est pas un expert dans ce domaine mais confirme que l’écriture ne correspond pas à celle du capitaine. Cependant selon lui, Dreyfus aurait modifié son écriture pour faire croire qu’il n’était pas son auteur. Le 1er novembre 1894, le journal d’Edouard Drumont révèle le nom du coupable, Dreyfus et rassure la France car « ce n’est pas un vrai Français qui a commis un tel crime ».

Au fil du temps, Mercier ne trouve aucune preuve reliant Dreyfus à l’affaire. En libérant Dreyfus, le ministre de la Guerre sera accusé d'être un lâche, complice des Juifs. Il doit donc continuer de dénoncer Dreyfus pour maintenir sa position en espérant que l’histoire s’étouffe avec le temps et que son propre crime passe inaperçu. Il décide donc de fabriquer des preuves.

Le présentateur nous présente ensuite le procès de l’Affaire Dreyfus, qui se déroule devant un tribunal militaire, le 19 décembre 1894. Dans cette salle se trouvent le commandant Picard, le préfet de police, le commissaire du gouvernement ainsi qu’un greffier. L’accusé et son avocat, Maître Demange, apparaissent très calmes lors du procès en raison de preuves insuffisantes voire inexistantes.

Après trois jours, les juges allaient délibérer mais le général Mercier leur fait parvenir un dossier contenant une lettre entre l’attaché allemand et un allié italien. Cette manœuvre illégale suffit cependant pour que les juges déclarent qu’Alfred Dreyfus est « coupable d'avoir en 1894, à Paris, livré à une puissance étrangère ou à ses agents un certain nombre de documents secrets ou confidentiels concernant la défense nationale ». L’ancien commandant est dégradé de son statut militaire et déporté dans une enceinte fortifiée.

Dreyfus est haï dans toute la France, le peuple regrette qu’il n’ait pas été exécuté. Même les figures humanistes, Jean Jaurès et Clémenceau, condamnent Dreyfus à mort. Le 5 janvier 1895, Dreyfus continue de crier « Je suis innocent ! » lors de son humiliation militaire au Champ de Mars, où le public se rassemble et l’insulte, la scène est extrêmement violente. Après une succession de détentions, Dreyfus est déporté à l’île du Diable, le 13 mars 1895. La France oublie peu à peu son existence et la vie continue. Ceci met fin à la première affaire Dreyfus.

Interview de Vincent Duclert (historien, auteur de nombreux ouvrages sur l’affaire Dreyfus)

- Pourquoi a-t-on attendu 120 ans pour faire la biographie d'un homme aussi important ?

Tout d’abord à cause de sa religion. En effet, même après sa réhabilitation en 1906, l’affaire causa énormément de mal à la France notamment au point

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