En quoi l’agogé, est-elle différente des modèles d’éducation standards, rependus chez les autres cités grecques ?

L’agogé

Durant la Grèce antique, L’Iliade et l’Odyssée d’Homère n’ont pu qu’inspirer les Hellènes, par son côté mythologique et épique, renvoyant à un passé lointain, l’âge des héros où se côtoyaient les héros, modèles pour l’aristocratie postérieure. Celle-ci en effet, cherche à retrouver les valeurs de ces personnages hors du commun présentes dans les poèmes homériques, à travers, en premier temps déjà, ce que l’on nomme paiedeia, que l’on peut qualifier de modèle d’éducation. Ainsi l’on a en référence ce que l’on pourrait comparer à un chevalier du Moyen âge, où le Grec est aussi développé physiquement qu’intellectuellement. Cependant, Sparte semble faire exception à cela en proposant un autre système éducatif, l’agogé. Ce terme est présent chez 2 principales sources que sont Xénophon et Plutarque, mais le modèle éducatif spartiate est aussi cité chez d’autres comme Platon ou Aristote. Il faut tout de même prendre en compte le fait que ces sources sont assez tardives par rapport à la date d’apparition de l’agogé et qu’il est donc possible de faire face à des anachronismes. Elle serait apparue sous Lycurgue, grand législateur de Sparte, mais se serait affirmée sous la forme connue aujourd’hui après la 2e guerre de Méssenie à la suite de la révolte des Hilotes, qui marque une rupture entre une Sparte, développée militairement et artistiquement, et une autre renfermée sur elle-même et conservatrice, qui va endurcir son éducation. On pourrait donc se demander en quoi l’agogé, est-elle différente des modèles d’éducation standards, rependus chez les autres cités grecques ? Pour commencer, nous verrons l’organisation puis la formation de l’agogé

En premier lieu, l’agogé était déjà unique par son organisation. En effet elle était tout d’abord obligatoire, notamment car elle était une des 3 prédispositions à la citoyenneté spartiate, les 2 autres étant d’être né de parents citoyens, et de participer à la contribution commune du banquet (syssition). Ainsi l’on devient un homoioi, dans le cas contraire, si l’on se soustrait ou échoue à l’éducation, il était possible d’être un citoyen diminué. En effet, il ne semblerait pas que le rang de citoyen soit enlevé, toutefois cette personne ne peut pas obtenir les honneurs, c’est-à-dire les postes de magistratures et de corps d’élites. C’est ce que nous dit Xénophon, quant à Plutarque, il semble sous-entendre qu’ils sont privés de droits civiques. A l’inverse, l’agogé pouvait aussi permettre à un inférieur de gagner sa liberté, voir la citoyenneté.
Cette éducation était également dirigé par la cité, qui s’intéresse déjà à l’enfant dès sa naissance. Celui-ci lorsqu’il voit le jour est présenté sur la Leschè à un groupe d’Anciens qui vont juger sur sa beauté, bonne formation et robustesse, auquel cas il sera jeté de la falaise. C’est ensuite à l’âge de 7 ans que l’enfant sera séparé de la famille pour rejoindre la formation, qui dura jusqu’à ces 30 ans. La direction de l’éducation sera confiée à une personne à qui l’on donne l’autorité et qui exerce les plus hautes charges, le pédonome. Les éphores en personne peuvent vérifier du bon déroulement du bon déroulement de la formation, en examinant les corps nus des enfants pour voir s’ils sont suffisamment sculptés et sans signe de nutrition excedentaire. Le fait que l’Etat prenne en charge l’éducation est d’ailleurs bien vu pour Platon qui a pu s’en inspirer pour la formation des gardiens, et Aristote, qui l’opposent à l’éducation privée (donc avec des pédagogues) souvent laissé aux soins d’esclaves.
De plus, elle est aussi collective, où à partir de 7 ans, les enfants devront vivre, puis dormir ensemble vers 12 ans. L’agogé est divisé en tranches d’âges, de 8 à 11 ans pour les petits gars, 12 à 15ans pour les garçons, et de 16 à 20 ans pour les irènes. Chaque groupe d’âge est divisé en sections (agéla) dirigé un irène. Après 20 ans, le spartiate devient un hébonte, toujours sous l’autorité du pédonome et doit continuer de dormir jusqu’à 30 ans avec ses camarades, même si celui-ci est marié.

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