En quoi l’Hiver 1709 et ses lourdes conséquences amorce-t-il l’installation d’un décor pré-révolutionnaire ?

Hiver 1709

Plan : Problématique : En quoi l’Hiver 1709 et ses lourdes conséquences amorce-t-il l’installation d’un décor pré-révolutionnaire ?

Plan: I) Un Hiver aux lourdes conséquences directes …

1. S’illustrant  par un choc climatique
2. Un choc démographique
3. Un profond désordre rural

II) Ayant  des incidences profondes

1. La guerre est une donnée fondamentale
2. impact interne et externe
3. Le régime est ébranlé mais ne tombe pas

Introduction :

 “ La nation ne mourut pas de la disette horrible de 1709: elle fut très malade mais elle réchappa “ , cette citation est rédigée par le célèbre philosophe Voltaire et inscrite dans son ouvrage Dictionnaire Philosophique au chapitre XXI , retraçant le règne du roi Soleil. J’ai choisi cette citation pour introduire cette analyse car comme l’exprime ici Voltaire , malgré cet hiver hors-normes , la famine dévastatrice qui en suivit et le contexte géopolitique particulièrement tendu , la France se fissura mais ne s’écroula pas. Le document en question provient de l’Union Générale d'éditions , une maison d’édition française créée en 1962 par Paul Chantrel ( Éditeur et écrivain français du XXe siècle )  , proposant la réédition d’ouvrages philosophiques , historiques ou politiques. Ce document est constitué d’un corps en deux parties composé dans un premier temps du témoignage de la Princesse Palatine sur cet Hiver de 1709. De son vrai nom , Elisabeth-Charlotte de Bavière ( 1652-1722)  , elle est connu pour avoir rédiger un nombre incalculable de lettre retraçant de simples ou grands événements auxquels la cour ou le pays ont pu faire face durant sa vie , en gardant toujours un regard authentique et juste sur la situation décrite. Ensuite , incarnant la deuxième partie de ce document , on retrouve cette fois-ci la plume de Voltaire ( François-Marie Arouet , 1694-1778 )  et plus précisément un extrait de son Dictionnaire Philosophique parut en 1764, intitulé “Le Siècle de Louis XIV” composant le chapitre XXI. Ce qui est intéressant ici c’est que ces deux témoignages nous offrent un point de vue différent sur le vécu de cet Hiver: l’un provenant de la cour et l’autre d’un philosophe politicien. Concernant l’Hiver 1709 , il est mieux connu sous le nom de Grand Hyver et est décrit par les nombreux témoignages  comme l'hiver le plus rude jamais connu par l’Homme. De nombreux facteurs contribuent à l'amplification de cet hiver tel qu’une récolte médiocre l’année passé expliquant ainsi la précarité déjà présente ou bien un montant des impôts particulièrement lourd. De plus , il est fondamental de rappeler que la France est à ce moment là en pleine Guerre de Succession d’Espagne , et cela depuis déjà  8 ans. En effet , le roi Louis XIV est déterminé à  gagner cette guerre car le maintien d’un monarque français , Philippe V , en Espagne assurerait alors une domination sur l’Europe entière . Cependant , il est opposé à l’empereur germanique Léopold 1er , au roi Guillaume III d’Angleterre et d’autres puissances européennes obligeant alors la France a fournir des efforts financiers et humains considérables poussant le pays a ses derniers retranchements. Nous verrons donc ici En quoi l’Hiver 1709 et ses lourdes conséquences amorce-t-il l'installation d’un décor révolutionnaire ?  Afin d’y répondre , j'analyserai dans un premier temps L’Hiver aux lourdes conséquences directes , de la ligne 1 à la ligne 24  et dans un second temps , ces incidences plus profondes , de la ligne 25 à 51.

Développement ( ligne par ligne en fonction du plan)

I) Un Hiver aux lourdes conséquences directes (1-24)

1. Un choc climatique ( 1-7)

ligne 1 - 2 : La princesse Palatine décrit cet Hiver comme le plus froid jamais connu par l’homme. En effet , il s’inscrit dans la période , définie par les climatologues ,  du Petit Age Glaciaire. Ce témoignage est rédigé le 19 janvier ,à Versailles , où les températures varient entre -15° et -18° a ce moment-là , justifiant ainsi les propos de la Princesse et le fait que même la cour n’est pas épargnée. Cette vague de froid débute le jour des rois ( Epiphanie) , durant la nuit du 5 au 6  janvier où les températures chutent considérablement. La princesse souligne le fait de ne pas avoir souvenir d’un hiver plus froid. Or , malgré les températures record atteintes durant cet Hiver , il est aujourd’hui possible de le relativiser car bien d’autres vagues de froid similaire se sont succédé avant et après  (ex: 1607, janvier 1985).

Ligne 2-4: La princesse nous fait ici comprendre qu’aucun être vivant exposé à ce froid n’est épargné , les malheureux n’ayant pas les moyens pour faire face au froid périssent , de même que les animaux les moins robustes. La quasi totalité des champs du territoire sont gelés et leur rendement inutilisable.

Ligne 5-7 : Ici , la princesse souligne un élément particulièrement intéressant , elle explique que la vie mondaine est figée. Le froid est si important qu’il ne se limite pas à endommager les champs , le bétail , etc. C'est un froid général qui touche tous les secteurs de la vie quotidienne et toutes les classes sociales  , personne n’est épargné et toute profession est à l'arrêt , même la plus prestigieuse. Le parlement se retrouve dans l’incapacité de se rendre au palais , le commerce et les travaux sont interrompus ainsi que l’opéra.

1. Un choc démographique ( 8-11)

ligne 8-9: Rédigée cette fois-ci le 2 février ( températures toujours très froides autour des -18°)  , la princesse Palatine fait ici un bon dans le passé et elle compare cet hiver à celui de l’an 1606-1607, aussi connu pour avoir été particulièrement froid , notamment sur l’ensemble de l’Europe septentrionale ( Nord ) et Occidentale ( Ouest). Comme je l’ai dit auparavant , il est important de relativiser cet hiver car comme nous le dit la princesse , la France a déjà pu faire face à ce genre de climat.

ligne 9-11: Ici , on a un premier bilan fait par la princesse concernant les pertes humaines , et cela moins d’un mois après le début de ces vagues de froid. Je cite “ A Paris seulement , il est mort 24000 personnes”. Cela nous laisse comprendre que bien évidemment , Paris n’est pas l’unique ville touchée car l’entièreté du territoire subit ce calvaire , et partout par la même intensité. En effet , on compte aujourd’hui près de 630 000 morts au total durant l’année 1709 que ce soit à cause du froid , de la famine ou des maladies, notamment grâce aux registres paroissiaux tenus par les curés. Cependant , c'est le dernier hiver , en France métropolitaine , ou les morts se comptent en centaines de milliers nous laissant imaginer l’envergure meurtrière de ce froid.

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