La Turquie : une construction territoriale récente, paru en 2008, écrit par Jean-François Pérouse

La Turquie : une construction territoriale récente, paru en 2008, écrit par Jean-François Pérouse, géographe urbain et turcologue, membre de l’Institut français d’études anatoliennes, s'intéressant notamment à la pensée et les pratiques du territoire dans la Turquie républicaine, aux mouvements migratoires et mobilités internes et internationales en Turquie contemporaine, ou encore aux dynamiques métropolitaines de l'Istanbul contemporain.

L'auteur commence par rappeler l'histoire de la formation territoriale et surtout politique de la Turquie, en défendant qu'étant très jeune mais très chargée en histoire la construction de l'identité nationale Turque n'a rien d'évident et de naturel malgré les efforts fournis par les Institutions turques pour faire idéaliser voire sacraliser la réalité territoriale et politique Turque actuelle.

L'auteur rappelle d'abord que parler "des Trucs" avant 1923 est une vision occidentale contestable installée depuis le XVe siècle pour désigner les sujets de'Empire Ottoman.

Le nationalisme turc est selon lui une "construction idéologique cristallisée seulement dans les dernières années de l'Empire Ottoman", qui se focalise sur l'Anatolie de manière restrictive.

L'auteur revient également sur la fondation de la République Turque le 29 octobre 1923 proclamée à l'Assemblée nationale d'Ankara mais qui prend véritablement sa forme actuelle aux lendemains de la Deuxième Guerre mondiale.

-État nation: Juxtaposition d'un État politique à une nation, coïncidence entre des notions identitaires et juridiques

Un résidu territorial de l'Empire Ottoman :

Dans cette partie l'auteur décrit les origines du territoire turque actuel étant pour la majorité dûs au territoire de l'Empire Ottoman et en tire deux conclusions:

-Malgré le fait que la majorité des centres névralgiques de l'ancien Empire soient compris dans l'espace Turc actuel, l'Empire Ottoman a été dans un sens géographique beaucoup plus européen, moyen-oriental et méditerranéen que la Turquie actuelle. Ces dimensions feraient selon l'auteur de l'Empire Ottoman l'héritier de l'Empire Byzantin, référence historique qui selon l'auteur "dans le débat sur l’identité européenne de la Turquie plaiderait en définitive plus pour que contre."

-L'heritage Ottoman est selon l'auteur manifesté par les origines extra-anatoliennes d'une "partie notable de la population Turque", notamment dues aux vagues d'immigrations de réfugiés musulmans dont les descendants sont aujourd'hui membres de la population Turque actuelle. Ces "héritages humains ottomans" font office de liaison avec l'étranger. La Turquie est donc bien héritière de l'Empire Ottoman selon l'auteur, et l'affirme de plus en plus.

Le Traité de Sèvres (août 1920) :

La menace d'une extrême réduction territoriale

L'auteur décrit la contraction du territoire Ottoman à son terme au sortir de la Première Guerre mondiale. C'est dans ce contexte qu'est rédigé le traité de Sèvres signé par le gouvernement ottoman parallèle d'Istanbul qui vise à réduire encore le territoire principalement au profit de pays Européens. N'étant jamais reconnu par le gouvernement d'Ankara et étant interrompu par la "Guerre d'indépendance" le traité ne se concrétise jamais, mais reste toutefois un bon exemple de l'obsession pour l'Anatolie comme essentiel du territoire Turc et reste

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