Les frontières, objets de débats géopolitiques ?
Dissertation : Les frontières, objets de débats géopolitiques ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louise quev • 10 Octobre 2024 • Dissertation • 1 971 Mots (8 Pages) • 49 Vues
DST d’HGGSP
- Sujet 2 (composition) : Les frontières, objets de débats géopolitiques ?
D’après Michel Foucher, le monde en 2006 était traversé par plus de 226 000 kilomètres de frontières terrestres, soit six fois le tour de la Terre. En vue des nombreux enjeux géopolitiques du monde contemporain, ce nombre ne cesse d’évoluer, les frontières sont constamment remises en question. La frontière est définie comme étant une zone de séparation et de contact, ouverte ou fermée, matérialisée ou non, concernant au moins deux territoires et deux acteurs. Placés en rapport de force, ces acteurs engendrent souvent des litiges, ce qui mène à la création de barrières infranchissables ou bien à l’acceptation d’accords qui contribuent à rapprocher les états. Que ce soit donc le limès rhénan de l’empire romain ou les frontières violemment contestées d’aujourd’hui, tels que le Cachemire ou la Crimée, les frontières ne cessent d’être au coeur de relations et de débats internationaux. Ces débats sont majoritairement de l’ordre géopolitique, où une frontière est contestée par un État qui souhaite plus de territoire pour affirmer sa puissance.
Pourquoi les frontières sont-elles au coeur des débats géopolitiques, et comment peuvent-ils être résolus?
Les frontières étant constamment remises en question, nécessitent souvent de longues négociations diplomatiques afin de résoudre le conflit, comme par exemple la frontière germano-polonaise (Axe 1). Or, si certains États arrivent à un consensus pacifique, d’autres ne peuvent répondre aux débats qu’à l’aide de conflits armés comme au Sahel ou en Inde (Axe 2). Enfin, il est important d’étudier les frontières maritimes, concernant d’autres espaces très convoités et conflictuels, faisant appel à de nombreuses conventions internationales (Axe 3).
La seconde guerre mondiale à ouvert la voie à de nombreux litiges concernant les frontières, dont celle de la Corée ou de la Yougoslavie. Mais c’est à travers l’exemple de la frontière germano-polonaise, que nous étudierons les nombreux changements et contestations qu’une frontière peu connaître, ainsi que les négociations diplomatiques qui l’ont permis de devenir définitive.
En effet, depuis 1918, la frontière germano-polonaise a changé trois fois de tracé. La Pologne renaît à la sortie de la première guerre mondiale, mais est envahie à l’ouest par l’Allemagne et à l’est par l’URSS. Enfin, en 1945, la Pologne annexe une partie du territoire allemand, jusqu’a la ligne Oder-Neisse, et l’URSS conserve une partie des zones occupées. La ligne Oder-Neisse est donc reconnue par les alliés à la conférence de Postdam comme la frontière entre l’Allemagne et la Pologne. Toutefois, elle est considérée par la RFA et Adenauer comme frontière temporaire et imposée, ce qui montre son refus d’accepter la perte de territoire. La frontière est donc une façon d’assurer la territorialité et la souveraineté d’un État. Ce n’est pas qu’une simple ligne, mais un marqueur de possession et d’identité. La preuve étant que près de 14 millions de personnes ont émigré pour rejoindre le territoire qui correspond à leur religion ou idéologie. La volonté de changer le tracé d’une serait donc porter atteinte à l’autorité d’un pays, d’où la contestation de la RFA.
Toutefois, de nombreuses négociations diplomatiques vont permettre à l’Allemagne d’accepter cette frontière. Si elle est considérée comme non définitive au traité de Görlitz, le nouveau président de la RFA, Willy Brandt, connu pour sa politique d’ouverture accepte la frontière en 1960. Si rien ne reste officiel, le traité de Moscou qui se déroule lors de la réunification allemande rassemble Royaume-Uni, France URSS et Etats Unis, pour reconnaitre la frontière. Enfin, c’est le traité de 1991 qui finalise le tout, avec l’Allemagne et la Pologne qui confirment leur frontière commune. C’est donc seulement après une série de traités bilatéraux et multilatéraux que la frontière est officielle et reconnue de tous. Même si le processus est long, les discussions restent pacifiques et l’Allemagne de l’Ouest a le temps d’accepter sa perte. Cela assure donc la stabilité de la frontière, qui devient aujourd’hui un modèle exemplaire avec notamment la création de zones transfrontalières.
La ligne germano-polonaise est donc l’exemple d’une frontière contestée mais qui grâce a des traités, assure la paix et la stabilité. Cependant, certains pays ne réussissent pas à résoudre les débats de façon pacifique, générant des conflits meurtriers et des contestations sans fins.
Particulièrement dans les pays ou régions en développement, la politique et l’économie sont instables, ce qui rend le débat plus difficile, et la signature de traités presque impossible. Nous étudierons donc l’exemple des frontières indiennes, considérées comme les plus violemment contestées au monde. Puis les frontières du Sahel, une région vaste qui connait de nombreux litiges.
L’Inde connait depuis 1947 de nombreux conflits avec ses voisins. Depuis son indépendance en 1947, le britannique Sir Radcliffe se donne pour objectif de dessiner 7000 kilomètres de frontières. Il répartit Hindous et Musulmans d’un côté et de l’autre, menant à la migration la plus meurtrière de l’histoire, avec 1 million de morts sur 14 millions de migrants. C’est donc un début difficile pour ces frontières, qui 73 ans plus tard demeurent les plus violemment contestées au monde. Le mur séparant l’Inde du Bangladesh est élevé par la République indienne pour lutter contre l’immigration et le terrorisme. Cette frontière est donc une façon de rendre l’autre invisible, éloignant toute coopération et entente entre pays. Le Bangladesh est un pays très pauvre et très dense, dont les habitant souhaiterai vivre en Inde pour de meilleures conditions de vie. Ces migrations sont donc rendues impossibles et causent la mort d’une personne tout les 5 jours à la frontière. Tandis que les tensions entre Inde et Pakistan se reportent plutôt sur les frontières du Cachemire, une zone très convoitée pour ses réserves d’eau douce. En 1947 une guerre a éclaté, menant à la séparation du Cachemire entre les deux pays, favorable à l’Inde, et à une ligne de cessez-le-feu. Toutefois les intérêts de la Chine dans la région ravive les débats. L’Inde connait donc de nombreux problèmes politiques avec ses voisins, qui se traduisent par des tensions aux frontières. De plus, la signature d’accord parait impossible pour des pays en développement, qui cherchent à affirmer leur puissance. Les conflits armés sont donc la seule réponse aux litiges.
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