Étude linéaire du solliloque de Suzanne
Fiche : Étude linéaire du solliloque de Suzanne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Supacarnage • 27 Juin 2024 • Fiche • 1 692 Mots (7 Pages) • 65 Vues
Jean Luc Lagarce est un dramaturge français qui nait en 1957. Il écrit et met en scène de nombreuses pièces avec sa compagnie La Roulotte. La pièce Juste la fin du monde est une pièce à l’accent dramatique et autobiographique. Le retour de Louis dans sa famille constitue un choc pour chacun des membres de celle-ci.
Suzanne, la petite sœur, est la première à se retrouver en tête à tête avec son frère, à la scène 3 de la première partie. Ce n’est pourtant pas un vrai dialogue qui se noue entre eux : Suzanne va tenter combler l’absence par un long soliloque, dans lequel elle parle tandis que Louis l’écoute silencieusement. La parole de Suzanne se développe dans le silence et, ne recevant rien en retour, s’alimente d’elle-même. C’est pourquoi son discours oscille entre reproches et désir de renouer mais l’amertume l’emporte au fur et à mesure que Suzanne prend conscience que sa famille ne compte pas vraiment pour Louis.
Mouvements : 1) Un discours hésitant (l.1-8)
3) L’expression de l’ignorance admiration (9-23)
4) Le reproche final (l.24-31)
1) Un discours hésitant (l.1-7)
- lignes 1 et 2 : marqueur temporel avec l’anaphore de l’adverbe de temps « parfois » / rareté des nouvelles envoyées par Louis. polyptote « envoyais/envoies » / envois ininterrompus. opposition entre le temps du passé, du récit « tu nous envoyais » et le temps de l’énonciation « tu nous envoies des lettres »
-ligne 3 : travail de reformulation (= épanorthose) / donne sa pensée, n’est pas sure d’elle d’où la négation « ce ne sont pas des lettres » ,
:« qu’est-ce que c’est ? », « comment est-ce qu’on dit ? » question rhétorique : volonté de clarté dans son discours,. elle commente son discours S’adresse à un frère presque inconnu
-lignes 4-5 : elle tente de définir ce que sont ces lettres pour elle. par des. Elle ne sait comment qualifier ces nouvelles : des « lettres » ? Des « phrases » ? Des « petits mots » ? L’adverbe « juste » a une connotation péjorative traduit sa frustration, = voudrais plus de nouvelles
Pronom hyperbolique négatif « rien » / déception ; est accentuée par sa position
-lignes 6-7 : Elle se satisfait de « elliptiques ». L’adjectif « elliptique » est tiré du substantif « ellipse » désigne un vide, souligne ainsi le vide laissé par Louis dans la maison,
« elliptique » désigne aussi l’écriture de Lagarce « petits mots, une ou deux phrases ».. Les « lettres elliptiques », / malaise dans la famille ; difficulté
-ligne 8 nombreux retours à la ligne / créent des blancs , hésitation de suzanne
→ Cette première partie de l’extrait met l’accent sur l’incompréhension qui ne peut que régner entre Louis et les membres de la famille du fait de l’attitude passée de Louis.
Suzanne est à la fois hésitante et ironique. Son discours tâtonnant oscille entre reproche et volonté de nouer un dialogue.
2) L’expression de l’ignorance (l.9-15)
-ligne 9: La parenthèse ironique en incise « ce que j’ai pensé quand tu es parti » montre les regrets de la jeune femme qui, enfant, entretenait toutes sortes d’illusions sur son frère.
-lignes 10-11 :reprise anaphorique « lorsque j’étais enfant et lorsque tu nous as faussé compagnie » lien entre son enfance et le départ de Louis, / / intimement lié
Expression péjorative « fausser compagnie » reproche lattant celui d’un abandon . « Lorsque j’étais enfant » et « là que ça commence » retour fréquent à l’enfance idéalisée
-lignes 12-13 : verbe faire répété trois fois « faisais », « allais faire », « souhaitais faire » / ignorance de la vie de lui « faisais » ou est-ce qu’il était encore en train de faire « allais faire », « souhaitais faire » ? / ignorance vie écrivain
-lignes 14-15 « être » employé à l’imparfait « était » puis au conditionnel
« serait » montre à nouveau cette ignorance
l’anaphore « Je pensais que ton métier » souligne. elle reste générale, ce qui montre sa méconnaissance face à la vie de son frère.
forte résonnance biographique. Louis est donc bien le double de Lagarce.
→ Ce passage est ironique : Suzanne pensait que puisque son frère était écrivain, il allait leur
écrire. On sent donc ici une pointe de sarcasme
-lignes 16,17,18 : « nous » familial et évoque leur sentiment pour ce frère écrivain : l’admiration. Avec « tu le sais, tu ne peux pas ne pas le savoir », qui enchaîne une forme affirmative, une double négation, insiste sur les sentiments positifs Le mélange des pronoms personnels « je » et « nous » lien entre les sentiments de Suzanne et de la famille
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